La Turquie se joint à Afrique du Sud à La Haye

La Turquie se range aux côtés du Hamas face à Israël devant la CIJ

Dans un nouveau signe d’escalade diplomatique, la Turquie a annoncé mercredi son intention de se joindre à la procédure engagée par l’Afrique du Sud devant la Cour internationale de Justice (CIJ) de La Haye contre Israël pour « génocide » présumé.

C’est le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan qui a officialisé cette décision très offensive d’Ankara, affirmant que « nos experts juridiques ont étudié comment participer au procès contre Israël à la CIJ ». « Par conséquent, avec l’approbation du président Erdogan, la Turquie soutiendra légalement le procès de l’Afrique du Sud et déposera bientôt notre requête auprès de la Cour », a-t-il poursuivi.

Il s’agit d’un nouveau camouflet cinglant du gouvernement islamo-conservateur turc envers l’État hébreu, dans le sillage de la guerre qui l’oppose au mouvement palestinien Hamas dans la bande de Gaza depuis octobre dernier.

Dès les premières heures du conflit, le président Recep Tayyip Erdogan avait en effet apporté un soutien appuyé au Hamas, qualifié d' »organisation terroriste » par de nombreux pays occidentaux. En avril, il avait même reçu avec les honneurs le chef du mouvement islamiste Ismail Haniyeh à Istanbul, suscitant l’indignation d’Israël.

La requête sud-africaine, déposée en décembre à La Haye, vise à faire reconnaître un « génocide » présumé perpétré par l’armée israélienne à Gaza. Une première demande en référé pour cessation immédiate des hostilités avait toutefois été rejetée en janvier par la CIJ.

En se rangeant aux côtés de Pretoria, Ankara franchit une nouvelle étape dans son bras de fer diplomatique avec l’État hébreu. Un pas de plus vers l’isolement d’Israël sur la scène internationale, alors même que les appels à la désescalade se multiplient pour mettre fin au cycle de violences meurtrières qui sévit depuis 7 mois dans la bande de Gaza.

Ce palier supplémentaire dans la confrontation risque d’alimenter les craintes de dérive antisioniste au sein du gouvernement islamo-conservateur turc. Ses détracteurs l’accusent en effet de complaisance à l’égard des mouvances radicales palestiniennes comme le Hamas, au détriment de l’objectif de paix au Proche-Orient.

Reste à voir si cette entreprise judiciaire devant la CIJ, aussi retentissante soit-elle, débouchera sur des implications concrètes. La procédure pourrait en effet s’éterniser pendant des années sans résultat tangible, le tribunal n’ayant par ailleurs aucun réel pouvoir coercitif à l’encontre d’Israël.

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