Attaque de TV5 : la DGSI et la sous-direction antiterroriste saisies

La cyber-attaque a visé les programmes de TV5 Monde mais aussi ses comptes sur les réseaux sociaux.

L’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information a dépêché des experts au siège de la chaîne pour « analyser l’attaque et permettre à la chaîne de rétablir le service dans de bonnes conditions de sécurité ».

 
 

Sans attendre, la plus grave cyber-attaque jamais commise contre une chaîne de télévision a déclenché une riposte d’envergure. La Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), la Sous-direction antiterroriste et les cyber-policiers de la Direction centrale de la police judiciaire ont été saisis par le parquet de Paris après le piratage généralisé de TV5 Monde par des inconnus se réclamant du groupe djihadiste État islamique. Les services du procureur ont ouvert une enquête pour «accès, maintien frauduleux et entrave au fonctionnement d’un système de traitement automatique de données» ainsi qu’«association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste».

Constatant que «TV5 Monde a dû interrompre ses programmes et rendre son site Internet inaccessible» et que «les comptes de la chaîne sur les réseaux sociaux ont également été attaqués»,l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi), rattachée au Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (Premier ministre), a dépêché des experts au siège de la chaîne de télévision pour «apporter son soutien technique aux équipes de TV5 Monde». Leur mission est double, à savoir «analyser l’attaque et permettre à la chaîne de rétablir le service dans de bonnes conditions de sécurité».

1500 attaques recensées dans la semaine qui a suivi les attentats de janvier

Dans la semaine qui a suivi les attentats du 7 janvier dernier, les experts de l’Anssi ont enregistré près de 1500 attaques émanant de groupe revendiquant la «Défense des musulmans» et la cause pro-palestinienne. Cette vague, baptisée #Opfrance sur les réseaux sociaux, a essentiellement ciblé des sites de collectivités territoriales de faible envergure, des PME ainsi que de très petites entreprises toutes reliées à une série de serveurs. Quelques grandes banques mais aussi l’ONU figuraient aussi au nombre des entités ciblées en théorie par les terroristes.

Selon un bilan de l’Anssi, plusieurs cyber-attaques sont recensées chaque jour sachant, précise une source, que «les victimes ne se déclarent pas forcément de peur de voir leur image de marque flétrie».

Outre la défiguration des sites par des messages et des vidéos de propagande, les services spécialisés de Matignon observe la montée en puissance des dénis de service saturant les serveurs pour les bloquer et l’existence d’attaques espions. Pour l’heure, même si la France reste épargnée à la différence d’autres pays, les experts ne cachent pas leur inquiétude face à des menaces de cyber-sabotages qui visent à détruire des données des ordinateurs, voire paralyser des unités de production industrielles et stratégiques.

Pour faire face à ce type de menace extrême, l’État a lancé en février 2012 un exercice PIRANET visant à éprouver les services face à une attaque de grande ampleur sur l’Internet français et contre les réseaux des administrations.

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