Daesh a déjoué une tentative de renversement d’al Baghdadi. 

Treize commandants en chef du groupe ont été exécutés sur ordres de Baghdadi. 

Baghdadi. (AFP/HO/Al-Furqan Media)

 

BEYROUTH – Daesh a déjoué une grave tentative de coup de force destinée à renverser son chef suprême Abu Bakr Al Baghdadi, selon un  reportage publié à la suite de l’exécution d’un haut-responsable à Mossoul, par le mouvement djihadiste.

« Pour la toute première fois, il y a eu une tentative de renverser Abu Bakr al-Baghadi,” écrit Alaraby Aljadeed, en citant des sources concordantes syriennes et irakiennes.

Ce quotidien basé à Londres affirme que la conséquence de cette tentative de coup au sommet du Califat s’est traduite par l’exécution de treize commandants prédominants au sein de Daesh, du fait de leur rôle dans cette conspiration, dont cinq responsables militaires de premier rang.

« La plupart des commandants exécutés étaient des Arabes provenant du Maghreb [Afrique du nord], de Syrie, du Yémen et du Koweit. Un Kurde et un Tchéchène ont aussi été exécutés », dit cet article.

Ce journal ajoute que ce coup avorté  » s’est déroulé à la suite d’âpres dissensions sur le cours des opérations militaires du groupe et leur expansion, en vue d’incorporer des factions djihadistes qui s’opposent aux ordres du groupe, particulièrement en Syrie, en Libye et en Afghanistan ».

Ce rapport d’Alaraby Aljadeed survient juste après de premiers  compte-rendus disant que Daesh avait exécuté un haut responsable de Mossoul « sur des accusations de conspiration », au beau milieu de divergences entre djihadistes étrangers et locaux, à l’intérieur du mouvement.

La source de Mossoul

 

Une source bien informée dans la ville irakienne de Mossoul a déclaré à laraby Aljadeed qu’un complot a été envisagé pour tuer Baghdadi près de la place forte du groupe en Syrie (Raqqa).

« Ce coup de force qui a été déjoué, peu de temps avant qu’il ne soit mis en oeuvre, devait prendre pour cible, grâce à des engins explosifs improvisés, le convoi où se trouvait Baghdadi sur un chemin de ferme au sud de la ville syrienne de Raqqa ».

Selon cette source, la révélation de ce coup et les exécutions qui s’en sont suivies, qui ont eu lieu entre le 10 et le 13 juin, surviennent comme « un choic puissant – le plus violent que le groupe ait subi en interne ».

« Une trahison parmi les comploteurs de l’opération a conduit à sa découverte deux jours avant son passage à l’action », a t-il ajouté.

« Baghdadi a fait arrêter tous les conspirateurs, les a fait exécutés violemment et a abandonné leurs têtes suspendues au sein de l’une des principales bases du groupe, jusqu’aux premiers jours du Ramadan ».

 

Le trafiquant syrien de carburant

Un marchand syrien de carburant qui fait des affaires avec Daesh a déclaré à Alaraby Aljadeed qu’il a reçu des informations suggérant que les meneurs du groupe sont de plus en plus exaspérés par leur chef.

« Le personnage de Baghdadi n’est plus accepté de manière consensuelle par le cercle dirigeant du groupe Daesh et on entend des plaintes évidentes de la part de dirigeants militaires, autant que parmi les faiseurs d’opinion (au sein du groupe Daesh) ».

« Les confidents de Baghdadi préfèrent dire queles 13 commandants ont été exécutés parce qu’ils espionnaient pour les agences de renseignements américaines et saoudiennes ».

« La vérité c’est qu’il y avait une tentative d’assassinat bien planifiée et que Baghdadi est parvenu à y échapper in extremis ».

« La promotion par Baghdadi de chefs irakiens et le limogeage de dirigeants d’autres pays montrent jusqu’à quel point peuvent aller ces dissentiments », raconte ce marchand.

« Les principaux accrochages sont en lien avec le massacre de factions sunnites en Syrie et en Irak ; d’autres sontliées à l’insistance de Baghdadi sur la nécessité d’attaquer les Kurdes, à un moment où ils avaient adopté une posture plus défensive qu’offensive envers Daesh ; et il y a aussi eu une violente dispute sur le fait de concentrer les efforts pour combattre les milices de la Mobilisation Populaire et l’armée irakienne, sans compter à propos des deux récents attentats à la bombe en Arabie Saoudite ».

Les hommes des tribus de l’Anbar

Dans un entretien téléphonique avec Alaraby Aljadeed, un membre d’une tribu de la province de l’Anbar, dans l’ouest de l’Irak a dit qu’il pensait qu’il existe « un espoir que la période où le groupe va se fragmenter et s’éroder a déjà commencé plus tôt que prévu ».

« La série d’exécutions, de liquidations et de vendetta a commencé au sein des cercles dirigeants du groupe », déclare Sheikh Khalil al-Alwani.

« Il y a une aile qui estime que Baghdadi n’a pas l’étoffe pour diriger. D’autres pensent que les Syriens ont plus de droits que les Irakiens de gouverner le Califat ».

« Une autre faction encore pense que les meurtres de Baghdadi de ceux qui s’opposent à lui, dans les factions islamistes de plusieurs pays sont excessifs… Ces attaques propagées partout et sa façon d’éviter de consulter les autres sur des décisions importantes n’ont pas contribué à préserver son image en tant que Calife qui ne commettrait aucune faute ».

Adaptation : Marc Brzustowski.

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires