En exclusivité (pour i24news), le ministre israélien Yaakov Peri évoque la guerre à Gaza et les 43 « frondeurs »
Le ministre israélien des Sciences et des Technologies et ancien chef des services de sécurité intérieure Yaakov Peri a passé en revue lundi les divers sujets liés à l’actualité d’Israël et du Moyen-Orient en exclusivité pour i24news.
Interrogé sur la lettre ouverte rédigée par 43 réservistes d’une unité d’élite du renseignement de l’armée refusant de servir en raison des « abus » commis, selon eux à l’égard des Palestiniens, Yaakov Peri a estimé qu’il s’agissait d’un acte « scandaleux à forts relents politiques ».
« Ecrire une telle lettre trois semaines après une opération militaire sanglante pour les deux camps est scandaleux », a déclaré le ministre. « Il peut y avoir des divergences en interne, mais il n’est pas possible de publier une lettre qui pourra être utilisée par nos ennemis », a-t-il poursuivi, « il faudra s’en occuper de manière claire et avec fermeté ».
L’armée connaissait-elle l’existence des tunnels ?
IDF
Concernant la guerre qui a opposé Israël au Hamas cet été et le manque de coopération entre les services de sécurité intérieure et le renseignement militaire évoqué par certains, M. Peri a jugé que ces critiques émanaient de gens « qui ne connaissent pas la nature du travail effectué ».
« Il y a des divergences, des débats entre les différents services de renseignement, dont le travail n’est pas hermétique. Nos services ne peuvent pas tout savoir à 100% », a confié le ministre.
« Le renseignement israélien connaissait l’existence de la grande majorité des tunnels et a fourni à l’armée de l’air une capacité d’attaque de plus de 7000 cibles, ce qui est impressionnant », a répondu l’ancien chef du Shin Bet à une question sur la menace des tunnels terroristes à Gaza. « Malheureusement, il suffit de l’existence d’un seul tunnel ou d’une rampe de tir de missiles inconnus pour qu’il y ait des conséquences dramatiques », a expliqué Yaakov Peri.
Le ministre israélien des Sciences et des Technologies a également évoqué la coalition internationale chargée de lutter contre l’Etat islamique. « Toutes ces organisations, d’une cruauté terrible se trouvent en partie aux frontières d’Israël », a expliqué Yaakov Peri, « Même si l’Etat d’Israël ne participe pas officiellement aux opérations, il n’est en aucun cas un partenaire passif. Il ne fait aucun doute qu’Israël fera ce qu’il y a à faire », a-t-il affirmé, précisant que l’ennemi n’était pas l’islam, « mais l’islam radical et brutal, qui provoque la mort d’enfants ».
La coalition est-elle en danger ?
Gali Tibbon (Pool/AFP/File)
Yaakov Peri, ministre issu de la formation Yesh Atid dirigée par Yaïr Lapid, l’actuel ministre des Finances, a également été interrogé sur les discussions concernant les hausses de budget exigées par le ministère de la Défense, suite aux dépenses liées à la guerre survenue pendant l’été.
« Le ministère de la Défense recevra le nécessaire, mais il n’y aura pas de coupes dans le social », a affirmé le ministre.
« Aucun parti de la coalition ne veut aller vers de nouvelles élections. Cependant, si nous ne parvenons pas à nous entendre et que chacun campe sur ses positions, il est possible que cela se produise ou que mon parti (Yesh Atid) bascule dans l’opposition ».
Yaakov Peri s’est dit par ailleurs en faveur d’un « processus régional » au Moyen-Orient. « Il y a aujourd’hui plusieurs pays modérés, parmi eux la Jordanie, l’Arabie Saoudite, l’Egypte, la majorité des émirats du Golfe persique, l’Autorité palestinienne et Israël », a déclaré le ministre, estimant qu’une conférence régionale sous auspices européens et américains pourrait s’avérer utile avec les deux objectifs suivants : la fin du conflit israélo-arabe et la reprises des négociations avec l’Autorité palestinienne ».
« Je suis de ceux qui pensent qu’il y a un partenaire avec qui négocier. Les peuples de la région et le peuple d’Israël aussi ont le droit d’avoir de l’espoir et d’aspirer à une vie dans la paix et la tranquilité », a conclu Yaakov Peri qui est aussi membre du cabinet restreint de sécurité.
Il a dirigé le Shin Bet, les services de sécurité intérieure israéliens, de 1988 à 1994. Plus récemment, il a participé avec d’autres anciens chefs du Shin Bet au film documentaire « Gate Keepers ».
