ESPACE – Un heureux hasard qui s’appelle en astronomie une conjonction. Ce vendredi 27 juillet, la Terre sera placée exactement entre le Soleil et la Lune. Mais aussi entre notre étoile et Mars.
Il y a mieux. Ce sera l’éclipse lunaire la plus longue du XXIe siècle, qui va voir notre satellite prendre une couleur cuivrée pendant 1h42. En parallèle, la planète rouge sera bien plus brillante que d’habitude. Ce sont ces quatre coïncidences qui vont rendre le ciel si spécial cette nuit du vendredi 27 juillet.
Petite « Lune de sang »
La Lune, d’abord. Une éclipse lunaire a lieu quand le Soleil, la Terre et la Lune sont alignées. Nous cachons donc la lumière de notre étoile à notre satellite. Dans le graphique ci-dessous, la zone blanche est appelée la pénombre. Cela veut dire qu’une partie de la lumière solaire est cachée.
C’est quand la Lune entre dans la zone rouge (appelée ombre) que l’éclipse lunaire commence vraiment. Mais elle ne disparaît pas complètement, rappelle Earthsky. À la place, notre satellite prend une teinte cuivrée, presque rouge. On parle de Lune rousse, voire de « Lune de sang« .
Mais pourquoi cette couleur? Car la Terre ne bloque pas entièrement la lumière. Une partie traverse l’atmosphère qui va en quelque sorte décomposer la lueur provenant du Soleil. Les rayons blancs sont « filtrés » de leurs teintes bleues. Ne reste donc que les couleurs rouges et orangées, qui sont ensuite réfléchies par la poussière lunaire, appelée régolithe, direction la Terre.
Ça, c’est ce qu’il se passe à chaque éclipse lunaire, c’est-à-dire environ deux fois par an. Mais celle-ci est très spéciale. D’abord, la Lune sera pleine. Ensuite, ce sera la plus longue éclipse lunaire du XXIe siècle. 1h42 totalement dans l’ombre de la Terre, pour un maximum théorique d’1h47.
Il y a deux raisons qui expliquent cela. La première, c’est que la Lune sera au point le plus éloigné possible du plancher des vaches: l’apogée. Logiquement, elle sera donc un peu plus petite. C’est l’inverse de la fameuse « super Lune bleue de sang » (pas si super que ça) qui a eu lieu en janvier.
Cela veut dire que la Lune, plus lointaine, sera donc un peu plus petite et va mettre plus de temps à traverser l’ombre de la Terre. Ne vous inquiétez pas pour autant: la différence de taille ne change pas grand chose à ce que vous verrez dans le ciel.
La seconde raison qui explique cette éclipse lunaire si longue, c’est que notre satellite va traverser l’ombre terrestre en son juste milieu ou presque. Si elle passe sur une extrémité, cela dure logiquement moins longtemps.
Mars rarement si rougeoyante
Ce qui arrive à Mars est totalement indépendant de cette éclipse lunaire, c’est un pur hasard du calendrier, et c’est tant mieux. Encore une fois, il y a une histoire d’alignement: Mars est en opposition.
Cela veut dire que la Terre se situe exactement entre le Soleil et la planète rouge, ce qui arrive une fois tous les deux ans environ. C’est à ce moment là que Mars est visible dans le ciel. Le comble: elle sera située juste à côté de la Lune rousse, à quelques degrés d’elle à peine, ce qui promet des photos magnifiques.
Et il y a encore mieux. Depuis le 7 juillet, rappelle Earthsky, notre voisine est plus brillante que Jupiter (qui est normalement le 4e objet le plus lumineux dans le ciel). Pourtant, elle ne fait que la moitié de la taille de la Terre.
Si Mars en impose tant depuis quelques jours, c’est encore une fois une question de placement. Le 27 juillet très exactement, soit le jour de l’éclipse lunaire, Mars sera au plus proche du Soleil, mais aussi de la Terre.
Il est rare que Mars soit aussi brillante. Selon l’Association des observateurs planétaires et lunaires (ALPO), cette apparition de mars sera « l’une des plus favorables depuis l’apparition de 2003, quand la planète rouge s’est approchée plus près de la Terre qu’elle ne l’a été depuis 59.635 ans ».
Si la Lune et Mars ne suffisent pas à vous convaincre de trouver le meilleur endroit pour se perdre dans le ciel étoile ce vendredi soir, sachez également que vous pourriez bien tomber sur des étoiles filantes. Les Perséides, de petites particules de la comète Swift-Tuttle, ont commencé à venir s’échouer en s’embrasant dans l’atmosphère terrestre depuis mi-juillet.