Attentats du 13 Novembre : l’ombre d’un djihadiste de Lunel derrière le Bataclan

Selon de nouveaux éléments d’enquête, l’un des terroristes du Bataclan a tenté de joindre Abdelilah Himich lors des tueries au Bataclan. Ce dernier est-il le commanditaire ?

 Abdelilah Himich a rejoint les rangs de l’Etat islamique (EI) en Syrie en 2014.
Abdelilah Himich a rejoint les rangs de l’Etat islamique (EI) en Syrie en 2014.  DR

L’un des derniers mystères du 13 Novembre 2015 est en passe d’être levé. Juste après l’effroyable tuerie au Bataclan, un otage a rapporté aux enquêteurs avoir entendu l’un des kamikazes, identifié comme l’Alsacien Foued Mohamed-Aggad, demander à son complice « s’il comptait appeler Souleymane ». Quel mystérieux personnage — et possible commanditaire — se cache derrière ce surnom? Diverses pistes ont été évoquées au cours de l’enquête.

Dans un procès-verbal dressé en septembre 2018 et récemment versé au dossier, les policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) estiment désormais « plausible » qu’il s’agisse d’Abdelilah Himich. Ce Marocain de 29 ans est un ex-légionnaire originaire de Lunel (Hérault). Surnommé justement « Abou Souleymane », il a rejoint les rangs de l’Etat islamique (EI) en Syrie en 2014, où il a été nommé « émir » d’une brigade de 300 combattants étrangers. « Après s’il est question de chef ou quoi, je serai chef », avait prévenu Himich, dès la première année de son départ, à son épouse lors d’une interception téléphonique (NDLR : « Le Chaudron français », Jean-Michel Décugis et Marc Leplongeon, Grasset, 2017).

Le djihadiste avait a minima «connaissance du projet»

Les enquêteurs ont découvert que le soir de l’attaque au Bataclan, Foued Mohamed-Aggad a emprunté le téléphone d’un otage pour se connecter à Skype afin de contacter sa mère et son épouse restées sur zone. Or, dans les contacts du terroriste apparaît l’adresse « himich.abdelilah », selon une expertise. De plus, les policiers français ont pu exploiter les interrogatoires instructifs d’un important djihadiste belge, Tarik Jadaoun, menés à Bagdad (Irak), où, condamné à mort, il est emprisonné depuis 2017.

Proche des terroristes du 13 Novembre, ce cadre de Daech a raconté que Foued Mohamed-Aggad et Abdelilah Himich ont combattu ensemble en Irak, le premier confiant son épouse au second juste avant de rejoindre la France pour lancer les attaques. Pour la DGSI, le tueur du Bataclan a donc très probablement cherché à contacter « Souleymane » afin de prévenir sa femme de sa mort imminente.

Si les enquêteurs s’avouent incapables de certifier qu’Himich « ait pris part à la préparation des attaques et entraîné Foued Mohamed-Aggad », ils estiment que le djihadiste de Lunel avait a minima « connaissance du projet ». L’ex-militaire, tombé en disgrâce auprès de Daech, serait porté disparu depuis la bataille de Raqqa, où il aurait été fait prisonnier ou évacué. Les Etats-Unis, qui l’ont placé sur liste noire, le considèrent en tout cas comme un responsable des attentats de Paris.

Le 16 septembre 2019 à 16h52, modifié le 16 septembre 2019 à 19h08

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