«C Politique»: Au sujet de l’écriture inclusive, Pascal Bruckner associe LGBT et pédophiles.

Au mieux, un gadget pour distraire Schiappa qui ne trouvait rien à faire au Ministère?

MALAISE Pascal Bruckner a assuré qu’il plaisantait…

L.B.

Pascal Bruckner sur «C Politique»

Pascal Bruckner sur «C Politique» — capture France 5

Le débat sur l’écriture inclusive a dérapé. Pascal Bruckner était invité, dimanche, de l’émission C Politique (France 5) pour parler de cette modification de la langue portée par certains courants féministes. Et l’essayiste n’a pas caché son hostilité au projet. « Je suis totalement contre, pour moi c’est un mélange de crétinisme et de totalitarisme », a-t-il lancé en préambule de son argumentaire, avant de citer un collège canadien converti à l’écriture inclusive.

>> A lire aussi : Pourquoi l’écriture inclusive suscite un tel débat

« Ils ont oublié les fétichistes et les pédophiles »

Tentant de faire un trait d’humour, il a alors sorti une feuille et s’est mis à lire. « L’écriture inclusive concerne les catégories suivantes : LGGBDTTTIQQAAPP, c’est-à-dire lesbienne, gay, gender-queer, bisexuel, demi-sexuel, transgenre… et ils ont oublié les onanistes, les fétichistes et les pédophiles, on ne voit pas pourquoi ils seraient exclus », a-t-il lâché, tout sourire.

La secrétaire d’Etat à l’Egalité femmes-hommes Marlène Schiappa, assise à côté de lui, a précisé, choquée par ses propos : « la dernière fois qu’un élu Front national m’a dit ça, il a été condamné en justice. » Devant le malaise, Pascal Bruckner a assuré qu’il plaisantait.

 

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20minutes.fr

Ecriture inclusive : le langage suivra l’évolution de la société, pas l’inverse

C’est avec l’usage que la langue s’adapte. Le jour où les postes de préfets, chercheurs, ingénieurs et autres métiers seront occupés par autant de femmes que d’hommes, le langage suivra.

Le langage a-t-il besoin d’un manuel pour évoluer?

C’EST AVEC L’USAGE QUE LA LANGUE S’ADAPTE. LE JOUR OÙ LES POSTES DE PRÉFETS, CHERCHEURS, INGÉNIEURS ET AUTRES MÉTIERS SERONT OCCUPÉS PAR AUTANT DE FEMMES QUE D’HOMMES, LE LANGAGE SUIVRA.

« Grâce aux agriculteur.rice.s, aux artisan.e.s et aux commerçant.e.s, la Gaule était un pays riche ». L’on pourrait croire à une nouvelle expérience d’écriture créative de l’OuLiPo où le « e », disparu sous la plume de Georges Pérec, ferait cette fois une grande apparition. Mais il s’agit plus prosaïquement d’un extrait en écriture inclusive du nouveau manuel scolaire édité par Hatier que les enseignants pourront désormais choisir pour leurs classes de CE2. Un manuel se voulant, comme l’explique son éditeur, « le reflet de la société et de ses évolutions ». Mais le langage a-t-il besoin d’un manuel pour évoluer?

Le langage ne se décrète pas

Il est évident que l’égalité entre les femmes et les hommes doit être une priorité. Il est tout aussi évident que la langue française ne doit pas être figée pour être préservée et qu’une langue dite vivante doit justement s’adapter. Mais ce n’est pas en glissant de force des « e » minuscules entre deux points que l’on fera évoluer les usages. Le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes en apporte, sans le vouloir, la démonstration : c’est en constatant l’inapplication de la première circulaire relative à la féminisation des noms de métier que le Premier ministre a réitéré cette obligation en 1998. Vingt ans plus tard, entend-on davantage de femmes se dire « sapeuse-pompières » ou « doctoresses »?

Laissons les mots se transformer à leur rythme. C’est avec l’usage que la langue s’adapte et se transforme. « Ma doctrine est que ce sont les usagers qui décident », confiait récemment le linguiste Alain Rey dans un entretien pour Le 1. Prenons le mot « sénatrice ». Dans sa version féminine, ce mot ne figure pas dans le Larousse. Il est pour autant facile de constater que cela ne l’a pas empêché de s’imposer dans le langage courant. Que l’usage précède le langage! Rien n’empêche les auteurs, « autrices » et les plumes en tous genres favorables à l’écriture inclusive de s’en saisir. Tout plaide en faveur d’une féminisation de certaines professions. Le jour où les professions de préfets, chercheurs, ingénieurs et autres activités seront occupées par autant de femmes que d’hommes, le langage suivra.

L’écriture inclusive pour les robots?

Selon étude menée par l’Université de Princeton sur un algorithme utilisé dans toutes sortes d’applications, l’intelligence artificielle associerait majoritairement les mots évoquant la gente féminine (fille, soeur, mère, etc.) aux notions de famille, enfants, foyer et aux arts. A l’inverse, l’algorithme rapprocherait automatiquement les hommes des notions de travail, carrière et les associe aux matières scientifiques et technologiques.

L’algorithme – né d’un concepteur subjectif – serait-il sexiste? Ou n’est-il que le reflet numérique de nos comportements individuels? Dans les deux cas, le big data alimente le risque de voir les comportements majoritaires devenir une norme. Et nous courrons aussi collectivement le risque de nous emprisonner dans nos propres conformismes. Faudra-t-il alors enseigner l’écriture inclusive aux robots? Commençons d’abord par intéresser les petites filles aux robots.

Par Delphine Granier le 20.10.2017 à 09h45

ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP

challenges.fr

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Ratfucker

Emmanuel Berl s’irritait dès 1928, du snobisme de l’homosexualité, qui, selon lui, prône une fausse libération :
« Je voudrais que les invertis pratiquent sans être inquiétés la sodomie et renoncent à un sodomisme qui devient une sorte de nationalisme avec cérémonie et fanfares, haine de l’étranger, culte des grands hommes, panthéon des invertis célèbres et, sous l’arc de triomphe, la tombe du pédéraste inconnu. […] Ce n’est pas de là que vient la liberté et il faut réellement regretter que tant de talents se crispent à la défense de l’inversion quand ils auraient par ailleurs à accomplir tant de tâches urgentes. »
Avec les faux-ses dévôt-es de l’islamo féminisme, il risquerait la correctionnelle.

Benyamin

Hello, Mr Bruckner a eu bien raison d’inclure ces 2 autres categories (fetichiste (i.e. porter des vetements du sex oppose) et pedophiles). Et ce pour la simple raison qu’elles appartiennent elles aussi a la categorie des abominations inscrites dans la Bible.
Personne, de ce fait, ne peut nier que ces pratiques sont TOUTES des abominations.
Neanmoins, toutes les personnes qui sont affectees par une ou plusieurs de ces pratiques sont capables et meme devraient s’en repentir et les abandonner le reste de leur vie.
C’est un challenge peut-etre enorme mais si la personne l’a. c’est qu’elle est capable de s’en sortir et c’est une des missions (personelles) de sa vie.

Efge

Bien de faire etat de Bruckner et des ses idées , absurde de reprendre des textes de 20 minutes et de Challenges ou AFP, dont les positions sur les sujets évoqués sont de la gauche bien pensante. Je note par aileurs une pique contre Bruckner de 20 minutes qui dit « tentant de faire un trait d’humour… »
Choisir ses citations!
Efge

Richelieu

Bonjour.
Bravo M. Bruckner !!! Enfin quelqu’un qui a le courage d’appeler les choses par leurs noms !!!

Benyamin

D’accord avec vous.