VIDEOS – Le ministre du Redressement productif est convaincu que Vivendi a déjà choisi Numericable comme repreneur de SFR alors qu’il avait pris fait et cause pour Bouygues Telecom concernant la vente de SFR.Le conseil de surveillance de Vivendi qui doit décider du sort de sa filiale SFR n’a pas encore officiellement tranché qu’Arnaud Montebourg en conteste déjà les conclusions. Pour le ministre du Redressement productif, interrogé ce vendredi matin sur Europe 1, Vivendi a choisi Numericable comme acheteur de SFR, «coûte de coûte».

Le ministre avait pris fait et cause pour Bouygues Telecom, autre candidat à la reprise de SFR. Un positionnement qui isole le ministre au sein même de son gouvernement, alors qu’à Bercy, Pierre Moscovici comme Fleur Pellerin, affichent leur neutralité dans le dossier.

Pour la ministre du Numérique, trois points sont essentiels: le maintien de l’emploi, de l’investissement et la poursuite du plan numérique pour la France. Numericable comme Bouygues Telecom se sont tous deux engagés à maintenir les emplois, voire à en créer, et à poursuivre le développement du très haut débit en France.

Arnaud Montebourg a lui maintenu sa ligne de conduite. La raison de sa colère serait liée à la recommandation faite par le comité ad hoc de Vivendi, réunit jeudi, de choisir Numericable.

L’offre de ce dernier serait mieux notée que celle de Bouygues Telecom sur trois des quatre points évalués: la montant de l’offre, la fiabilité de son financement et sa rapidité d’exécution. Qu’importe, ce n’était pas le choix du ministre.

Celui-ci a évoqué le risque de surendettement de Numericable, qui a prévu de financer essentiellement par la dette le rachat de SFR. Sur les 11,75 milliards d’euros de l’opération, 3 milliards viendraient de deux levées de fonds, une effectuée par Altice, la maison-mère de Numericable, l’autre par Numericable.
La grammaire des affaires

Arnaud Montebourg s’en est surtout violement pris au propriétaire d’Altice, Patrick Drahi. «Il y a un problème fiscal puisque Numericable a une holding au Luxembourg, son entreprise est cotée à la Bourse d’Amsterdam, sa participation personnelle est à Guernesey dans un paradis fiscal de Sa Majesté la Reine d’Angleterre, et que lui-même est résident suisse, a déclaré Arnaud Montebourg. Il va falloir que M. Drahi rapatrie l’ensemble de ses possessions et biens à Paris, en France».

Ce n’est pas la première fois qu’un ministre s’en prend directement à un industriel qui tente de racheter une entreprise française.

En 2006, Thierry Breton, alors ministre de l’Économie, avait multiplié les charges contre Lakshmi Mittal, alors en lices pour racheter Arcelor. Le ministre avait notamment déclaré qu’il fallait lui apprendre «la grammaire des affaires».

Des positions qui avaient sucités la colère des médias britanniques, Lakshmi Mittal vivant à Londres, perplexes devant l’interventionnisme des politiques français dans un tel dossier.

Elsa Bembaron/ Le Figaro Eco Article original

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