Le Panthéon, dans le 5e arrondissement de Paris.© Christophe Lehenaff

Ce qu’il faut savoir sur le Panthéon, tombeau des « Grands Hommes » français

Le Panthéon, où Emmanuel Macron va faire entrer mercredi l’écrivain Maurice Genevoix, est depuis plus de cent ans la nécropole laïque des « Grands Hommes » français, dont la « patrie reconnaissante » veut honorer la mémoire. Explications.

Un peu d’histoire

Cet imposant édifice domine la montagne Sainte-Geneviève, l’une des buttes de Paris. Au Moyen-Age, une abbaye occupait cet emplacement, où étaient conservées les reliques de Sainte Geneviève. A la demande de Louis XV, une nouvelle église fut construite entre 1764 et 1790. Pendant la Révolution française, en 1791, l’Assemblée constituante transforme l’église en nécropole nationale.

Le Panthéon, d’après un mot grec qui désigne l’ensemble des dieux, devient un temple destiné à « recevoir les grands hommes de l’époque de la liberté française ». Mirabeau, l’un des inspirateurs de la Révolution, est le premier à y entrer le 4 avril 1791.

Il est suivi par Voltaire, puis Jean-Jacques Rousseau en 1794. En 1806, Napoléon rend l’édifice au culte. Les dépouilles de Voltaire et de Rousseau sont reléguées sous le péristyle. Sous Louis-Philippe, l’église redevient Panthéon, avant que Napoléon III ne lui rende son nom d’église Sainte-Geneviève.

C’est le 1er juin 1885 que l’inhumation de Victor Hugo restitue définitivement son « temple » à la République.

Qui est panthéonisé ?

Des politiques, des écrivains, des scientifiques, quelques religieux et beaucoup de militaires. Soixante-quinze personnes (70 « Grands Hommes » et 5 « Grandes Femmes ») ont été panthéonisées.

Quatre autres personnes y sont inhumées sans décret de panthéonisation: l’architecte du monument Jacques Soufflot, Sophie Berthelot qui repose aux côtés de son mari ainsi qu’Antoine Veil aux côtés de son épouse et Marc Schoelcher, le père de l’abolitionniste Victor Schoelcher.

Le philosophe René Descartes attend son transfert depuis trois siècles. Les écrivains Victor Hugo, Emile Zola (1908), le résistant Jean Moulin (1964), la scientifique Marie Curie (1995), puis l’auteur des « Trois mousquetaires » Alexandre Dumas (2002) ont notamment été reçus au Panthéon. Simone Veil, cinquième femme présente dans l’édifice, a été la dernière « honorée » le 1er juillet 2018.

Plusieurs personnes ont été retirées du Panthéon après un revirement de la vie politique. La dépouille de Mirabeau fut ainsi remplacée par celle de Marat avant que ce dernier ne soit lui-même exclu.

« Ceux de 14 »

Deux ans après avoir annoncé la panthéonisation de l’écrivain Maurice Genevoix, le président Macron présidera mercredi l’intronisation de ce témoin de la Grande Guerre. L’auteur de « Ceux de 14 » rejoindra les 75 Grands Hommes et Grandes Femmes honorés et inhumés dans la crypte ainsi que les 560 écrivains combattants de la Première Guerre mondiale dont les noms seront inscrits sur les murs du monument. Initialement prévue le 11 novembre 2019, l’intronisation avait été reportée d’un an par l’Elysée afin de l’adosser au centenaire de l’inhumation du Soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe.

Les Justes

En 2007, le président Chirac décidait de panthéoniser les 2.700 « Justes de France » et tous les héros anonymes ayant sauvé des milliers de juifs de la mort pendant la Seconde Guerre mondiale.

Une plaque en l’honneur des « Justes parmi les nations » a été apposée dans la crypte. « Bravant les risques encourus, ils ont incarné l’honneur de la France, ses valeurs de justice, de tolérance et d’humanité ».

La volonté du président

En 1791, c’est l’Assemblée constituante qui décide d’inhumer une personnalité au Panthéon, puis c’est la Convention, en 1794, qui prend le relais. Elle décide notamment de l’inhumation de Rousseau mais aussi le retrait de Mirabeau en 1794 et de Marat. Sous le Premier Empire, la décision revient à Napoléon 1er avant d’être confiée aux députés sous la IIIe République. Aujourd’hui, le choix revient au président mais la famille du défunt peut toujours refuser. En 2009, la famille de l’écrivain Albert Camus s’était opposée à cette idée du président Nicolas Sarkozy.

https://www.geo.fr/histoire/ce-quil-faut-savoir-sur-le-pantheon-tombeau-des-grands-hommes-francais-202738

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