Le numéro 2 du FN, Louis Aliot, a déclaré mercredi à l’AFP qu’il s’était rendu, durant son voyage au Proche-Orient à Ramallah et dans deux implantations israéliennes de Judée-Samarie, qu’il n’a pas qualifié d' »illégales », malgré la position du FN pour la création d’un Etat palestinien.
De son côté, Michel Thooris, qui accompagnait le vice-président du FN dans ces implantations d’Eli et de Shilo, et qui sera candidat du mouvement aux législatives pour les Français de l’étranger dans la circonscription englobant Israël, a estimé qu’il s’agissait « bien évidemment d’implantations légitimes ».
Il a ajouté à l’AFP que « les juifs sont chez eux en Judée et Samarie », et estimant aussi que « la politique actuelle menée par Israël au niveau des implantations est la bonne ».
« Cette position n’engage ni Marine (Le Pen), ni le Front (national) », a nuancé M. Aliot, qui précise que « Michel Thooris n’a pas adhéré au FN ». Selon le numéro 2 du parti d’extrême droite, projet présidentiel de Marine Le Pen et programme du FN aux législatives « ne seront pas totalement identiques ».
M. Aliot s’est cependant refusé à qualifier les implantations d’Eli et de Shilo d' »illégales », disant ne pas être « juge international ».
Selon le numéro deux frontiste, qui ressort de ces visites avec « un sentiment d’imbroglio très fort », « il faut regarder tout ça avec prudence », même si « notre position est toujours la même : un Etat palestinien et un Etat israélien ».
Il y a quinze jours, la France avait officiellement condamné la construction par Israël de plus de 100 logements dans l’implantation de Shilo, rappelant que « la colonisation est un acte illégal au regard du droit international » et estimant qu’elle « menace la solution des deux Etats ».
Le vice-président du FN avait atterri dimanche à Tel Aviv et s’est rendu à Jérusalem durant son séjour, où il a visité les « lieux saints ».
Interrogé sur la question de la double nationalité, qui concerne nombre de Français installés en Israël, Michel Thooris a par ailleurs affirmé à l’AFP: « ça ne me dérange pas qu’un franco-israélien garde sa double nationalité ».
Marine Le Pen est contre la double nationalité, excepté pour les Français ayant une autre nationalité européenne.
« Cela n’engage que moi, mais on pourrait envisager d’étendre à Israël » cette exception européenne, a estimé M. Thooris, « étant donné qu’Israël est le berceau de la civilisation judéo-chrétienne ».
PARIS, 14 déc 2011 (AFP)