Des manifestations jusque dans les cimetières

Jour du Souvenir marqué par des protestations dans les cimetières militaires

Les cérémonies commémoratives organisées ce jour dans les cimetières militaires à travers le pays ont été émaillées de vives protestations à l’encontre de membres du gouvernement présents. Un vent de colère soufflait sur ces lieux symboles du sacrifice, où les proches des soldats tombés au combat ont manifesté leur indignation.

À Ashdod, l’arrivée du ministre Itamar Ben-Gvir a été accueillie par des cris « Leur sang est sur vos mains » et des appels musclés à son départ comme « Va-t’en » et « Honte ». Une violente bousculade a même éclaté entre ses opposants et ses partisans.

Même scénario tendu à Holon pour la ministre Miri Regev, conspuée par des manifestants scandant « Sortez, criminelle ». À Rehovot et Netanya, ses collègues Isaac Goldknopf et Gila Gamliel ont essuyé des huées et des invectives de « Honte, sors, voleur ».

Mais c’est sur le Mont Herzl, principale nécropole militaire nationale, que le rejet du pouvoir en place s’est exprimé de la manière la plus saisissante. Lorsque le Premier ministre Benjamin Netanyahu a pris la parole, des foules entières ont quitté les lieux dans un silence glacial et éloquent.

Au coeur de ces lieux de recueillement, les familles endeuillées ont ainsi manifesté avec force leur ressentiment à l’égard des instances publiques qu’elles jugent indignes d’honorer comme il se doit la mémoire de leurs proches héroïques.

Un profond malaise semble désormais gangrener le lien entre l’exécutif et une partie des citoyens, y compris au sein de cette communauté militaire pourtant unie par le deuil. Un fossé qui risque d’entacher durablement la communion autour de ce jour solennel de commémoration nationale.

Ces scènes de protestations virulentes dans les lieux mêmes dédiés à la mémoire des soldats tombés au champ d’honneur soulèvent inévitablement des interrogations. Qui sont ces manifestants qui n’hésitent pas à exprimer leur colère de manière aussi véhémente en ces lieux chargés d’émotion ?

S’agit-il de familles de victimes, bouleversées par la présence d’élus qu’elles jugent indignes ? Ou bien de militants politiques qui instrumentalisent ce jour solennel pour faire passer leur message ? Quelles que soient leurs motivations, l’opportunité et le cadre choisis interpellent.

Un jour dédié au souvenir et au recueillement pour les femmes et les hommes tombés en défendant Israël était-il réellement le moment le plus approprié pour faire entendre leur voix contestataire ? Ces manifestations, aussi légitimes soient-elles sur le fond, n’ont-elles pas entaché la solennité de ces commémorations ?

Au-delà des divergences politiques, toujours vives en démocratie, certains lieux et certaines dates ne devraient-ils pas transcender les clivages pour permettre l’union sacrée autour de la mémoire des héros ? C’est la question que ne manqueront pas de se poser nombre de concitoyens après ces événements.

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