Les Taliban massacrent plus de 160 soldats Afghans lors d’un attentat-suicide, à la sortie des prières du vendredi musulman

 

Le vendredi 21 avril, quand le porte-parole des Talibans, Zabihullah Mujahid, a déclaré que ses djihadistes ont tué plus de cent soldats, lors d’un attentat-suicide complexe suicide au sein des Quartiers-Généraux du 209ème Corps Shaheende l’Armée Nationale Afghane, près de la capitale provinciale de Mazar-i-Sharif, cette revendication a été interprétée comme un inflation habituelle du nombre de pertes infligées par les terroristes. 

Aujourd’hui, les vantardises supposées de Zabihullah sont devenues réalité, réalisant probablement le pire bilan des attentats meurtriers des Talibans contre une installation militaire au cours des presque cinq dernières années.

Les responsables afghans rapportent que plus de 140 soldats afghans ont été tués et que ce nombre n’en finit pas d’augmenter (à cette heure : plus de 160 tués). Selon Reuters :

Un responsable de la ville de Mazar-i-Sharif, quand l’attaque a eu lieu, a déclaré samedi qu’au moins 140 soldats ont été tués et bien d’autres ont été blessés. D’autres responsables affirment que le bilan est sans doute bien plus élevé.

Le Ministère de la Défense prétend que 100 soldats ont été tués ou blessés.

L’attentat-suicide a été commis par dix djihadistes Talibans déguisés en policiers afghans, selon Reuters. Selon les Talibans, quatre d’entre eux faisaient réellement partie du personnel des services de sécurité qui se sont infiltrés dans les rangs de la police. Mujahid a aussi posté une photo qu’il prétend représenter l’équipe de l’attentat-suicide (voir ci-dessus).

Dans un communiqué diffusé samedi par Mujahid, le porte-parole des Talibans, qui a été traduit par le Groupe de renseignements SITE, il a revendiqué que, « Parmi ces Mujahidin, quatre d’entre eux étaient des soldats qui ont infiltré les rangs de l’ennemi, où ils ont servi longtemps en tant que soldats au sein des Quartiers-Généraux du Corps Shaheen, alors qu’ils attendaient l’heure H ».

Le raid de vendredi pourrait bien avoir été un des attentats les plus douloureusement efficaces des Talibans contre uNe installation militaire en Afghanistan depuis Septembre 2012, quand une cellule de djihadistes avait pénétré dans le périmètre de sécurité du Camp Bastion dans la Porvince du Helmand et détruit six avions de combat AV-8B Harrier et endommagé deux autres, alors qu’ils avaient tué deux Marines américains, dont le Commandant de l’escadrille d’AV-8B Harrier

AV-8B Harrier

 

Après l’attentat contre le Camp Bastion, l’armée américaine a déclaré que la cellule Talibane « semblait bien équipée, entraînée et avoir bien répété » son scénario d’attaque. On pourrait dire exactement la même chose de l’attentat contre les Quartiers-généraux du 209ème Corps Shaheen de l’Armée Afghane, étant donné le stade de décimation atteint.

Bill Roggio chercheur principal à la Fondation pour la Défense des Democraties et le Erédacteur-en chef du Long War Journal.

| 22 avril 2017 | admin@longwarjournal.org | @billroggio

MOAB, Mère de Toutes les Bombes et l’héritage des Talibans : les alliés sunnites de Téhéran

La décision américaine de  une bombe de 11 tonnes, connu sous le surnom de « Mère de toutes les Bombes » en Afghanistan, contre la cible d’un Q.G de Daesh ramène au centre de la focale cette guerre toute entière, qui dure depuis 2001 et le fait que, à côté du problème posé par Daesh, il  a encore et toujours un problème en Afghanistan qui prend le nom de Talibans.

Comment les Talibans ont-ils réussi à devenir aussi importants, au cours de ces dernières années écoulées depuis les attentats du 11/09?Il est important de se rappeler que les Talibans sont au moins autant un problème en soi que les diverses organisations terroristes que se sont agrégées sur le sol afghan.

La politique menée par les Talibans depuis la fin des années 1990 implique un certain nombre d’actes qu’ils ont entrepris et qui ont saboté, non seulement la sécurité de l’Asie Centrale et du Moyen-Orient, mais tout autant la sécurité du monde dans son ensemble. Evidemment, ce sont bien les Talibans qui ont offert un sanctuaire à Osama Laden et à Al Qaïda, avant les attentats du 11 septembre 2001. Ceux-ci étaient, à l’origine, localisés et proptégés par le régime du Soudan, mais ensuite, à partir de la moitié des années 1990, Ben Laden a déménagé vers l’Afghanistan, alors contrôlé par les Talibans et qui lui ont prodigué une base pour ses camps d’entraînement.

C’est bien à partir de là que Ben Laden a planifié et mis en oeuvre ses horribles attentats contre les tats-Unis – contre New York et Washington.

Ce que l’on a entre autres, appris de la globalité de cette expérience, c’est que l’Occident ne doivent permettre à aucun sanctuaire terroriste de subsister pour s’agrandir et être utilisé dans le but de planifier des attentats contre l’Occident. C’est la première leçon tirée par l’Occident concernant les Talibans.

Il y a une seconde expérience due aux Talibans qu’on doit rappeler. En mars 2001, les Talibans ont décidé de dynamiter les statues bouddhistes de la Vallée de Bamiyan en Afghanistan, qui étaient là depuis plus de 2000 ans. Ces statues se dressaient le long de la Route de la Soie et elles étaient précieuses aux yeux  adeptes du Bouddhisme, mais tout d’un coup, les Talibans ont décidé de s’attaquer à ces sites religieux.

Cet attentat commis par les Talibans contre une religion a, en rélaité, provoqué un débat dans de nombreux cercles radicaux islamiques pour savoir si c’était la bonne chose à faire. D’abord, par exemple, le cerveau spirituel des Frères Musulmans, le Cheikh Yusuf al-Qaradawi, pensait que c’était une erreur de la part des Talibans de s’attaquer aux Bouddhas parce que cela pouvait provoquer des agressions de Musulmans dans les pas bouddhistes. Plus tard, voyant qu’on n’assistait pas à des « pogroms » anti-musulmans, Qaradawi et d’autres prêcheurs de haine ont dit : « Vous savez quoi, cette attaque contre ces sites pré-islamiques étaient ce qu’il fallait faire » et il y a même également eu d’autres discussions portant sur des projets de destruction de sites pré-islamiques en Egypte, comme les Pyramides et le Sphinx.

Cela ne constitue pas une surprise que les rejetons d’Al Qaïda qui ont maintenant grandi, comme Daesh, attaquent de façon systématique, désormais, les sites religieux dans tout le Moyen-Orient, détruisant le patrimoine du genre humain dans des dizaines de villes efois dirigés par les empires antiques : les Perses, les Babyloniens, les Assyriens. Cette tendance à attaquer les sites religieux des autres croyances et fois est une tendance très dangereuse qui a véritablement tiré son premier exemple moderne des attentats menés par les Talibans, et ils nous rappellent les effets désastreux provoqués par les Talibans tout au long des années qui ont suivi.

Une troisième caractéristique qu’on peut tirer de la présence des Talibans en Afghanistan, c’est l’occasion que cela nous offre de comprendre ce que sont les relations exactes entre les Chiites et les Sunnites. Les Talibans, évidemment, sont des Sunnites radicaux et presque chacun d’entre nous qui commence à apprendre comment se passent les choses au Moyen-Orient, admet que les Sunnites sont en guerre contre les Chiites, et que ce serait un élément essentiel à comprendre quant aux politiques en vigueur au Moyen-Orient. Mais cela ne fonctionne pas toujours de cette façon, parce que les Talibans d’aujourd’hui sont équipés et même entraînés par les forces iraniennes. L’Iran est un allié essentiel des Talibans, en dépit du fait que les Talibans sont des Sunnites radicaux et que les Iraniens sont des Chiites radicaux.

Iranian weapons recovered in an ISAF raid on 5 February 2011 in Nimruz province, Afghanistan.

Des armes Iraniennes retrouvées à la suite d’un raid de l’ISAF le 5 février 2011 dans la Province de Nimruz, Afghanistan.

Aussi, s’il y a ceux qui pensent qu’ils peuvent permettre à l’Iran d’étendre son influence tout autour de la zone du Moyen-Orient, de l’Asie centrale et du Sud-Est et que cela ne les affectera pas, parce que leurs ennemis sont essentiellement Sunnites, on peut dire qu’ils commettent une grossière erreur qui se répercutera durant de longues années et décennies, parce qu’un Iran en pleine expansion continuera également de renforcer le radicalisme sunnite, comme c’est déjà le cas avec Talibans en Afghanistan.

L’Ambassadoeur Dore Gold a occupé le poste de Président du Jerusalem Center for Public Affairs depuis 2000. De juin 2015 à Octobre 2016 il a été Directeur-Général du Ministère israélien des Affaires étrangères. Auparavant, il a été conseiller en Politique étrangère du Premier Ministre Benjamin Netanyahu, Ambassadeur d’Israël à l’ONU (1997-1999), et conseiller du Premier Ministre Ariel Sharon.
Adaptation : Marc Brzustowski

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