Des sources politiques au Liban ont affirmé lundi que le mouvement de protestation « Vous puez », qui est né sur les réseaux sociaux et mobilise autour de l’échec du gouvernement à gérer la collecte des ordures, a été détournée par le Hezbollah, dans une tentative de s’emparer du pouvoir dans le pays.

Ces sources ont informé le journal Al-Arab basé à Londres que « le Hezbollah utilise la crise des déchets afin de renverser le gouvernement du Premier Ministre Tammam Salam et de créer un vide politique, au beau milieu de l’échec du Parlement à choisir un nouveau Président qui soit acceptable par tout le monde ».

Dans les médias libanais aussi on relève des affirmations que la faction chiite Amal qui s’aligne au Parlement sur les positions du Hezbollah, agit pour bousculer l’ordre public. Ces reportages prétendent que ces miliciens s’affrontent aved les forces de sécurité qui gardent les quartiers-généraux du Premier Ministre à Beyrouth.

Dimanche, une personne a été tuée et 30 autres ont été blessées lors de batailles rangées féroces avec les forces de sécurité.

Lorsque les manifestations ont commencé, les participants ont érigé des pancartes pour se plaindre de la crise de la collecte des ordures, mais très vite, ces banderoles ont changé pour devenir : « Le Peuple veut chasser le gouvernement », alors que les manifestants se focalisaient contre le Premier Ministre Tammam et son ministre de l’Intérieur,  Nouhad Machnouk.

Des sources ont dit à Al Arab que « le virage de ces manifestations s’est produit lorsque des agents du Hezbollah se sont joints aux manifestations ».

Les conflits au Moyen-Orient, dont la guerre dans la Syrie voisine, ont créé de vives tensions dans le système de gouvernement interconfessionnel du Liban jusqu’au point de rupture. La Présidence réservée à un Chrétien est demeurée vacante depuis un an et les élections parlementaires ont dû être repoussées.

Le cabinet Salam, formé l’an dernier avec la bénédiction des rivaux régionaux, l’Arabie Saoudite et l’Iran, a permis d’éviter un vide complet dans l’exécutif. Il a regroupé les partis libanais rivaux dont le Bloc du Futur dirigé par l’homme politique sunnite Saad al-Hariri, le Hezbollajh chiite et des Chrétiens concurrents.

Mais il a dû se battre pour parvenir ne serait-ce qu’aux décisions les plus élémentaires, dont l’accord minimal sur le plan d’évacuation des déchets de Beyrouth, lorsque la décharge de la ville a fermé le mois dernier. La collecte des poubelles a repris dans certains secteurs,mais il n’y a aucune décision concernant une solution permanente.

Lers organisateurs des manifestations ont appelé à une nouvelle manifestation contre le gouvernement samedi prochain.

Reuters a contribué à ce reportage.