Selon les éléments de l’enquête, le suspect a envoyé un e-mail à Hassid et Habib, avec des séquences vidéos de Jihadistes de l’Etat Islamique montrant des têtes décapitées, en écrivant des « messages qui annoncent un sort identique au diplomate israélien et au membre juif du Parlement ».
Itamar Eichner
|
Un lycéen de 19 ans avait envoyé des mails de menaces de mort et faisait l’apologie du terrorisme. Ses cibles : le consul général d’Israël à Marseille et le député des Français de l’étranger, Meyer Habib. Un lycéen de 19 ans avait envoyé des mails de menaces de mort et faisait l’apologie du terrorisme. Ses cibles : le consul général d’Israël à Marseille et le député des Français de l’étranger, Meyer Habib.
Mardi 6h. Des enquêteurs de la brigade antiterroriste de Paris déboulent dans le quartier des Buis, à Valentigney, dans le Doubs. Les policiers sont là pour interpeller un lycéen de 19 ans, soupçonné d’avoir envoyé plusieurs mails faisant l’apologie du terrorisme et faisant aussi l’objet de menaces de mort à l’encontre de deux personnes identifiées.
La première est le consul général d’Israël, à Marseille. La seconde n’est autre que le député UDI des Français de l’étranger, Meyer Habib. Le Franco-Israélien avait notamment réagi le jour des attentats à Charlie Hebdo. Sa prise de position semble avoir excité une certaine forme de fanatisme. Et décuplé la haine antisémite du jeune Amine qui a été conduit dans les locaux de la police judiciaire de Besançon où il a été entendu durant près de trois jours. Hier matin, il a été présenté au procureur de Montbéliard qui a requis son placement sous contrôle judiciaire en attendant son jugement par le tribunal correctionnel. Dans le hall du palais de justice de la cité des Princes, une partie de la famille du mis en cause était là. « Mon fils est malade. Il passe son temps entre l’école et l’hôpital », lâche le père. « On est abasourdi », complète un autre fils. « On croyait que ce n’était qu’à la télé ces histoires-là », prolonge une sœur qui évoque une crise cardiaque, l’été dernier, qui aurait eu pour conséquence de changer le caractère de son petit frère. Me Bérengère Chenin, l’avocate bisontine qui a assisté le jeune majeur avoue que ce dernier est perturbé. Qu’il a beaucoup lu ces derniers temps, toute une littérature en lien avec le djihad et Al-Qaïda. « Il s’interroge. Maintenant, il se trouve aussi à une période de la vie où l’on est beaucoup dans la provocation », note-t-elle. Crise d’adolescence à retardement ?
Sauf que dans le contexte actuel, des dispositions visent à réagir immédiatement. D’où cette affaire pilotée, à l’origine, par le parquet de Paris et conduite par la brigade antiterroriste. Un magistrat a notifié les obligations du contrôle judiciaire auquel est assujetti le jeune majeur. Il comparaîtra donc libre, le 2 avril prochain, devant le tribunal de Montbéliard.
 |
 |
