Le sénateur Tom Cotton, pro-Israélien convaincu, ici en opérations en Irak en 2009, en tant que véritable homme de terrain, à l’inverse de l’homme aux cent millions de Tweet, devant Fox News, en robe de chambre à la Maison Blanche
LES SUCCESSEURS POTENTIELS PARTAGENT LA POSITION DE MATTIS SUR LE RÔLE DE L’ARMÉE AMÉRICAINE

Le retrait de Trump en Syrie était la dernière goutte qui a fait déborder le vase, pour Mattis ; d’autres pourraient quitter le Pentagone…

jusqu’à ce que l’Amérique retrouve un Commander-in-Chief digne de ce nom?

Mattis pense que la force de l’Amérique est « inextricablement liée » aux alliances du pays – une position en contradiction avec la politique « America First » (obscurantisme isolationniste sans défense des frontières « stratégiques » du Moyen-Orient) du président

Le secrétaire américain à la Défense, James Mattis, prend la parole lors d'une cérémonie de changement de commandement au siège du US Southern Command, le 26 novembre 2018, à Doral, en Floride. (Photo AP / Brynn Anderson)

Le secrétaire américain à la Défense, James Mattis, prend la parole lors d’une cérémonie de changement de commandement au siège du Commandement US pour le Sud, le 26 novembre 2018, à Doral, en Floride. (Photo AP / Brynn Anderson)

 

 

WASHINGTON (AP) – Le secrétaire américain à la Défense, Jim Mattis, a démissionné après s’être heurté au président Donald Trump à propos du retrait brutal des troupes américaines de Syrie et après deux ans de profond désaccord sur le rôle de l’Amérique dans le monde.

Fox News a rapporté vendredi que d’autres responsables pourraient quitter le Pentagone sur les traces de Mattis. « D’autres démissions au Pentagone pourraient être imminentes », a-t-il déclaré.

Fox News a également indiqué que plusieurs successeurs potentiels de Mattis partageraient probablement les positions du chef de la défense sortant sur l’implication de l’armée américaine en Syrie et en Afghanistan. Notant que «le Général Jack Keane et le sénateur Tom Cotton (notre photo de une), Républicain de l’Arkansas, sont considérés comme les favoris pour le remplacement de Mattis », a souligné Fox. « Aucun des deux candidats ne semble pouvoir adhérer à la politique étrangère de Trump, «America First», et «tous deux se sont prononcés contre le retrait de Syrie en des termes forts. « 

Mattis, peut-être le responsable de la politique étrangère le plus respecté du gouvernement Trump, quittera ses fonctions d’ici la fin du mois de février, après deux années tumultueuses à lutter contre la politique intransigeante du président américain, qui a parfois changé radicalement. Dans une lettre, il a dit à Trump qu’il s’en allait parce que « vous avez le droit d’avoir un secrétaire à la Défense dont les vues sont mieux alignées sur les vôtres ».

Mattis s’est rendu à la Maison Blanche jeudi avec sa lettre de démission pour rencontrer le président et s’est entretenu pendant environ 45 minutes avec Trump, selon un haut responsable américain, au fait de l’incident mais parlant sous le couvert de l’anonymat puisqu’il discute d’un entretien privé.

Il n’y a eu aucune confrontation entre les deux hommes, a déclaré le responsable, et aucun problème n’a provoqué la démission. Toutefois, a déclaré le responsable, la Syrie était probablement pour Mattis, la dernière goutte qui a fait déborder le vase.

Le secrétaire américain à la Défense, Jim Mattis, à droite, écoute le président Donald Trump s’exprimer lors d’une réunion du cabinet à la Maison Blanche le 10 janvier 2018. (Photo AP / Evan Vucci)

Son départ a été immédiatement déploré par les législateurs des deux côtés du spectre politique ont immédiatement déploré, qui ont perçu le général de la marine à la retraite comme une voix sobre, pétrie d’expérience et qui semblait avoir l’oreille d’un président novice qui n’a jamais occupé de poste politique ni fait partie de l’armée. Même les alliés de Néron-Trump ont exprimé leur crainte face à la décision de Mattis de démissionner, le considérant comme une force de modération importante pour le président.

« Il suffit de lire la lettre de démission du général Mattis », a tweeté le sénateur de la Floride, Marco Rubio. « Cela montre clairement que nous nous dirigeons vers une série de graves erreurs politiques qui mettront en danger notre pays, endommageront nos alliances et renforceront nos adversaires. »

Mattis n’a pas mentionné le différend sur la Syrie dans sa lettre, ni proposé de fortes réductions des forces américaines en Afghanistan, un autre différend politique majeur. Il a souligné sa « conviction fondamentale » que la force américaine est « inextricablement liée » aux alliances du pays avec d’autres pays, une position apparemment en contradiction avec la politique « America First » du président.

Le secrétaire à la Défense a également déclaré que la Chine et la Russie souhaitaient diffuser leur « modèle autoritaire » et défendre leurs intérêts aux dépens de l’Amérique et de ses alliés. « C’est pourquoi nous devons utiliser tous les outils du pouvoir américain pour assurer la défense commune », a-t-il écrit.

Cette annonce intervient un jour après que Trump a surpris les alliés américains et les membres du Congrès en annonçant le retrait de toutes les troupes américaines de la Syrie et en envisageant de réduire de moitié le déploiement américain en Afghanistan d’ici cet été. La nouvelle a également coïncidé avec une autre tourmente intérieure, la lutte de Trump contre le Congrès en vue d’obtenir un mur frontalier et la fermeture partielle imminente des débats du gouvernement.

La décision de Trump de retirer ses troupes de Syrie a été vivement critiquée pour avoir abandonné les alliés kurdes de l’Amérique, qui pourraient bien faire face à un assaut turc après le départ des troupes américaines. Le Pentagone s’y était fermement opposé.

Des véhicules blindés des forces américaines conduisent le 5 mars 2017 près du village de Yalanli, dans la banlieue ouest de la ville syrienne au nord de la Syrie, Manbij. (Delil Souleiman / AFP)

Mattis, dans sa lettre de démission , a souligné l’importance de défendre les alliés des États-Unis – une critique implicite de la décision du président sur cette question et d’autres.

« Bien que les États-Unis restent la nation indispensable dans le monde libre, nous ne pouvons pas protéger nos intérêts ni jouer efficacement ce rôle sans maintenir de solides alliances et faire preuve de respect envers ces alliés« , a écrit Mattis.

L’année dernière, le sénateur républicain Bob Corker du Tennessee – un critique fréquent de Trump – a déclaré que Mattis, accompagné du chef d’état-major de la Maison Blanche, John Kelly, et du secrétaire d’État de l’époque, Rex Tillerson, aidaient à « éloigner notre pays du chaos ».

Tillerson a été congédié tôt cette année. Kelly doit quitter la Maison Blanche dans les prochains jours.

« C’est effrayant », a réagi le sénateur Mark Warner de Virginie, le plus important remrésentant démocrate du comité du renseignement du Sénat, sur Twitter. « Le Secrétaire Mattis a été un îlot de stabilité au milieu du chaos de l’administration Trump. »

“Jim Mattis a fait un travail remarquable en tant que secrétaire à la Défense. Mais on ne peut pas s’attendre à ce qu’il se tienne derrière un président qui manque de respect à nos alliés et s’incline devant nos adversaires », a déclaré William Cohen, secrétaire à la Défense de Bill Clinton et qui connaît bien Mattis.

Le départ de Mattis a longtemps été accompagné de rumeurs, mais des responsables proches de lui ont insisté pour que le Marine, retraité et endurci au combat, s’accroche, déterminé à calmer l’armée et à faire preuve de jugement face aux décisions souvent chaotiques prises par l’administration en matière de sécurité nationale et à adoucir certaines des voix les plus vives contre la politique de Trump et de ses alliés.

Les opposants à Mattis, cependant, l’ont perçu comme exerçant un contrôle indésirable sur Trump (un gêneur).

Une partie de la lettre de démission du secrétaire américain à la Défense, Jim Mattis, au président Donald Trump est photographiée à Washington le 20 décembre 2018. (AP Photo / Jon Elswick)

Mattis s’est rendu à la Maison Blanche jeudi après-midi pour démissionner après avoir échoué à persuader le président, lors d’une réunion du bureau ovale tendue, de changer sa décision de retirer des troupes de Syrie, selon deux personnes connaissant bien les tenants et aboutissants de cet entretien,mais non autorisées à en discuter en public.

Un autre responsable américain a déclaré que la décision de Mattis était la sienne et non une « démission forcée ». Le responsable s’exprimait sous le couvert de l’anonymat pour discuter des délibérations internes.

Trump a déclaré qu’un remplaçant serait choisi bientôt.

« Le travail de l’équipe de sécurité nationale du président est de le conseiller et c’est à lui de prendre une décision », a déclaré l’attachée de presse Sarah Sanders.

Au début de l’administration Trump, le président américain s’étouffait dès qu’il évoquait son respect pour Mattis, l’appelant à plusieurs reprises «Mad Dog», malgré l’insistance publique de Mattis selon laquelle le surnom ne lui avait jamais appartenu. Son surnom pendant des années était CHAOS, qui voulait dire «Le colonel fait des suggestions exceptionnelles» [Colonel Has An Outstanding Suggestion,” ] et qui reflétait la nature plus cérébrale de Mattis.

Le général de Brigade James Mattis transporte ses sacs à l’aéroport international de Kandahar, à Kandahar, en Afghanistan, le 14 décembre 2001. (Photo AP / Dave Martin, Pool)

Les deux hommes se sont rapidement affrontés lors de décisions politiques majeures.

Au cours de ses premières conversations avec Trump à propos du travail du Pentagone, Mattis a clairement indiqué qu’il était en désaccord avec son nouveau patron sur deux points : il a affirmé que la torture ne fonctionnait pas, malgré l’affirmation de Trump durant la campagne, et il a exprimé son ferme soutien aux alliances internationales traditionnelles des États-Unis, y compris l’OTAN, que Trump a critiquées à plusieurs reprises.

Certains responsables de l’administration ont accusé Mattis d’avoir bloqué un ordre qui aurait rouvert les interrogatoires de la CIA sur des « sites noirs » (en Pologne et ailleurs). Trump a déclaré que le chef du Pentagone l’avait convaincu qu’il n’était pas nécessaire de réactiver des techniques de torture interdites comme le waterboard.

En route pour sa première visite en Irak en tant que secrétaire à la Défense, Mattis a carrément réfuté l’affirmation de Trump selon laquelle les États-Unis pourraient prendre le pétrole irakien en compensation des efforts américains dans ce pays déchiré par la guerre.

Les deux hommes étaient également divisés sur l’avenir de la guerre en Afghanistan, Trump se plaignant dès le début de son coût et plaidant pour un retrait. Mattis et d’autres ont finalement persuadé Trump de verser des ressources et des troupes supplémentaires dans le conflit pour faire pression en faveur d’une résolution.

Les responsables américains ont déclaré qu’il y avait actuellement une planification activeau Pentagone qui permettrait de retirer jusqu’à la moitié des 14 000 soldats américains d’Afghanistan d’ici l’été. Ils disent qu’aucune décision finale n’a été prise.

Trump a également été choqué par la lenteur de la réponse du Pentagone à son ordre d’interdire aux personnes transgenres de servir dans l’armée. Cet effort a stagné en raison de multiples défis juridiques.

Plus récemment, Trump a contourné le choix de Mattis pour le poste de prochain président du Chef d’Etat-Major conjoint Le général David Goldfein (Juif ce qui ne gâchait rien), le chef de l’armée de l’air, était le premier choix de Mattis, mais Trump a choisi le général Mark Milley, le chef de l’armée.

Le président des États-Unis, Donald Trump, accompagné du chef d’état-major de l’armée, le général Mark Milley, du secrétaire à la Défense, Jim Mattis, du président de l’état-major interarmées, le général Joseph Dunford et du commandant du Corps des marines, le général Robert Neller, écoutent les questions des membres. de la presse lors d’un briefing avec de hauts responsables militaires dans la salle du Cabinet à la Maison Blanche le 23 octobre 2018. (AP Photo / Manuel Balce Ceneta)

Le Pentagone a semblé être pris au dépourvu par un certain nombre de déclarations de politique de Trump, souvent faites via Twitter. Celles-ci incluent des plans qui finissent par donner le coup d’envoi à un grand défilé militaire ce mois-ci et à la décision plus récente d’envoyer des milliers de soldats en service actif à la frontière du Sud-Ouest.

Mattis a résolument gardé le profil bas en public, s’efforçant de rester à l’écart des nouvelles et de la ligne de tir de Trump.

Ses proches ont insisté à plusieurs reprises pour qu’il ne démissionne pas ni qu’il soit renvoyé ou meure à la tâche. Mais d’autres ont noté qu’un mandat de deux ans au poste de chef de la défense était une durée de service normale et respectable.

Né à Pullman, dans l’État de Washington, Mattis s’est enrôlé dans le Corps des marines en 1969, après avoir obtenu un diplôme en histoire de l’Université Centrale de Washington. Il a été nommé officier en 1972. En tant que lieutenant-colonel, il a dirigé un bataillon d’assaut au Koweït au cours de la première guerre américaine contre l’Irak en 1991.

À la suite des attentats du 11 septembre, Mattis a commandé les Marines qui ont lancé un assaut amphibie précoce en Afghanistan et établi une base américaine dans le cœur du pays des talibans. Alors que la première vague de Marines se dirigeait vers Kandahar, Mattis déclara : «Les Marines ont atterri et nous contrôlons maintenant une partie de l’Afghanistan».

Deux ans plus tard, il a participé à l’invasion de l’Irak en 2003 en tant que commandant à deux étoiles de la 1re Division de la marine. En tant que Quatre étoiles, il a dirigé le commandement central de 2010 à 2013, date à laquelle il a pris sa retraite.

JForum avec agences et les journalistes Zeke Miller et Lolita Baldor d’Associated Press

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Kristiane

Monsieur Marc : comme « idéologue vivant rivé dans un tunnel sans voir l’horizon » mon idéologie est plutôt du genre gnangnan. Personne ne me recrutera. Je dis que Trump a peut-être raison, peut-être tort mais que vis-à-vis des Kurdes, je condamne. Cependant, nous ignorons peut-être des informations essentielles concernant ce point.
Que si, je lis votre forum, je communique même certains de vos articles à mes amis. Il est vrai pas depuis 2008 : j’étais trop jeunette.
J’ai lu vos liens et effectivement vous n’étiez pas tendre envers Obama. Reconnaître mon erreur ne me coûte pas. En ce sens, je ne suis pas une interlocutrice valable.
Trump « a été » un rayon de soleil pour Israël après l’enfer Obama qui se serait poursuivi avec les démocrates et la pire : Clinton. Auriez-vous préféré Clinton ? J’écris « a été » car je crois qu’avec son plan de paix, les nuages sombres arriveront sur Israël. J’ai toujours eu cette crainte. A moins que Trump soit encore plus malin : prendre le pari que les palestiniens refuseront encore ce plan de paix.

Jankel

Je n’ai pas voulu du présidentialisme de C. de Gaulle mais j’avais 18 ans à peine quand il est arrivé au pouvoir et juste assez pour voter NON à sa Constitution; et depuis, je ne vote plus!
C’est dire si je Crois en Le Suffrage universel et la Démocratie française!
C’est pire en Amérique dont la démocratie est toute relative quand on n’est pas un Ashkénaze de 1895 où un WASP devenu richissime.(demandez aux autres…!)
La Déconstruction US s’est franchement révélée vers 1990/94 et s’accélère vers la Sécession multi focale et le fiasco. Comme ICI également : Un superbe échec de 230 ans aussi…
« Qu’Israël Vive » est finalement la seule vraie solution et espérance. Mais ça ne va pas être coton….

Kristiane

Je ne suis pas assez savante pour dire si Trump commet ou non une grave erreur politique. Si oui et s’il est intelligent il reviendra sur sa décision. Ce qui est certain, c’est qu’il commet vis à vis de ses alliés kurdes, qui sont eux allés se battre au corps à corps avec daesh, une grande trahison en son nom et en entraînant tout son pays dans cette trahison.

Marc : je lis depuis très longtemps jforum (très bons articles) mais d’après mes souvenirs, je crois n’avoir jamais lu de tels propos au vitriol contre OBAMA de votre part. Du regret ?

yacotito

Je pense que Trump fera marche arriere, peut-etre pas sur la place publique, mais dans les faits.
Une telle erreur est trop gigantesque pour qu’il s’obstine

Élie de Paris

Sans Yoav, le roi David n’aurait pu être le roi David.
Trump est en train de se départir des meilleurs.
Que vaut la puissance d’un chef, s’il n’a pas de lieutenants fidèles ET réalistes ?
Un bon Rosh cherche un contradicteur. Si tous disent Amen, comment avancer ?
Le gendre va en débattre.
Sinon pourquoi serait-il là ?