Le retrait de Trump en Syrie était la dernière goutte qui a fait déborder le vase, pour Mattis ; d’autres pourraient quitter le Pentagone…
jusqu’à ce que l’Amérique retrouve un Commander-in-Chief digne de ce nom?
Mattis pense que la force de l’Amérique est « inextricablement liée » aux alliances du pays – une position en contradiction avec la politique « America First » (obscurantisme isolationniste sans défense des frontières « stratégiques » du Moyen-Orient) du président
WASHINGTON (AP) – Le secrétaire américain à la Défense, Jim Mattis, a démissionné après s’être heurté au président Donald Trump à propos du retrait brutal des troupes américaines de Syrie et après deux ans de profond désaccord sur le rôle de l’Amérique dans le monde.
Fox News a rapporté vendredi que d’autres responsables pourraient quitter le Pentagone sur les traces de Mattis. « D’autres démissions au Pentagone pourraient être imminentes », a-t-il déclaré.
Fox News a également indiqué que plusieurs successeurs potentiels de Mattis partageraient probablement les positions du chef de la défense sortant sur l’implication de l’armée américaine en Syrie et en Afghanistan. Notant que «le Général Jack Keane et le sénateur Tom Cotton (notre photo de une), Républicain de l’Arkansas, sont considérés comme les favoris pour le remplacement de Mattis », a souligné Fox. « Aucun des deux candidats ne semble pouvoir adhérer à la politique étrangère de Trump, «America First», et «tous deux se sont prononcés contre le retrait de Syrie en des termes forts. «
Mattis, peut-être le responsable de la politique étrangère le plus respecté du gouvernement Trump, quittera ses fonctions d’ici la fin du mois de février, après deux années tumultueuses à lutter contre la politique intransigeante du président américain, qui a parfois changé radicalement. Dans une lettre, il a dit à Trump qu’il s’en allait parce que « vous avez le droit d’avoir un secrétaire à la Défense dont les vues sont mieux alignées sur les vôtres ».
Mattis s’est rendu à la Maison Blanche jeudi avec sa lettre de démission pour rencontrer le président et s’est entretenu pendant environ 45 minutes avec Trump, selon un haut responsable américain, au fait de l’incident mais parlant sous le couvert de l’anonymat puisqu’il discute d’un entretien privé.
Il n’y a eu aucune confrontation entre les deux hommes, a déclaré le responsable, et aucun problème n’a provoqué la démission. Toutefois, a déclaré le responsable, la Syrie était probablement pour Mattis, la dernière goutte qui a fait déborder le vase.
Son départ a été immédiatement déploré par les législateurs des deux côtés du spectre politique ont immédiatement déploré, qui ont perçu le général de la marine à la retraite comme une voix sobre, pétrie d’expérience et qui semblait avoir l’oreille d’un président novice qui n’a jamais occupé de poste politique ni fait partie de l’armée. Même les alliés de Néron-Trump ont exprimé leur crainte face à la décision de Mattis de démissionner, le considérant comme une force de modération importante pour le président.
« Il suffit de lire la lettre de démission du général Mattis », a tweeté le sénateur de la Floride, Marco Rubio. « Cela montre clairement que nous nous dirigeons vers une série de graves erreurs politiques qui mettront en danger notre pays, endommageront nos alliances et renforceront nos adversaires. »
Mattis n’a pas mentionné le différend sur la Syrie dans sa lettre, ni proposé de fortes réductions des forces américaines en Afghanistan, un autre différend politique majeur. Il a souligné sa « conviction fondamentale » que la force américaine est « inextricablement liée » aux alliances du pays avec d’autres pays, une position apparemment en contradiction avec la politique « America First » du président.
Le secrétaire à la Défense a également déclaré que la Chine et la Russie souhaitaient diffuser leur « modèle autoritaire » et défendre leurs intérêts aux dépens de l’Amérique et de ses alliés. « C’est pourquoi nous devons utiliser tous les outils du pouvoir américain pour assurer la défense commune », a-t-il écrit.
Cette annonce intervient un jour après que Trump a surpris les alliés américains et les membres du Congrès en annonçant le retrait de toutes les troupes américaines de la Syrie et en envisageant de réduire de moitié le déploiement américain en Afghanistan d’ici cet été. La nouvelle a également coïncidé avec une autre tourmente intérieure, la lutte de Trump contre le Congrès en vue d’obtenir un mur frontalier et la fermeture partielle imminente des débats du gouvernement.
La décision de Trump de retirer ses troupes de Syrie a été vivement critiquée pour avoir abandonné les alliés kurdes de l’Amérique, qui pourraient bien faire face à un assaut turc après le départ des troupes américaines. Le Pentagone s’y était fermement opposé.
Mattis, dans sa lettre de démission , a souligné l’importance de défendre les alliés des États-Unis – une critique implicite de la décision du président sur cette question et d’autres.
« Bien que les États-Unis restent la nation indispensable dans le monde libre, nous ne pouvons pas protéger nos intérêts ni jouer efficacement ce rôle sans maintenir de solides alliances et faire preuve de respect envers ces alliés« , a écrit Mattis.
L’année dernière, le sénateur républicain Bob Corker du Tennessee – un critique fréquent de Trump – a déclaré que Mattis, accompagné du chef d’état-major de la Maison Blanche, John Kelly, et du secrétaire d’État de l’époque, Rex Tillerson, aidaient à « éloigner notre pays du chaos ».
Tillerson a été congédié tôt cette année. Kelly doit quitter la Maison Blanche dans les prochains jours.
« C’est effrayant », a réagi le sénateur Mark Warner de Virginie, le plus important remrésentant démocrate du comité du renseignement du Sénat, sur Twitter. « Le Secrétaire Mattis a été un îlot de stabilité au milieu du chaos de l’administration Trump. »
“Jim Mattis a fait un travail remarquable en tant que secrétaire à la Défense. Mais on ne peut pas s’attendre à ce qu’il se tienne derrière un président qui manque de respect à nos alliés et s’incline devant nos adversaires », a déclaré William Cohen, secrétaire à la Défense de Bill Clinton et qui connaît bien Mattis.
Le départ de Mattis a longtemps été accompagné de rumeurs, mais des responsables proches de lui ont insisté pour que le Marine, retraité et endurci au combat, s’accroche, déterminé à calmer l’armée et à faire preuve de jugement face aux décisions souvent chaotiques prises par l’administration en matière de sécurité nationale et à adoucir certaines des voix les plus vives contre la politique de Trump et de ses alliés.
Les opposants à Mattis, cependant, l’ont perçu comme exerçant un contrôle indésirable sur Trump (un gêneur).
Mattis s’est rendu à la Maison Blanche jeudi après-midi pour démissionner après avoir échoué à persuader le président, lors d’une réunion du bureau ovale tendue, de changer sa décision de retirer des troupes de Syrie, selon deux personnes connaissant bien les tenants et aboutissants de cet entretien,mais non autorisées à en discuter en public.
Un autre responsable américain a déclaré que la décision de Mattis était la sienne et non une « démission forcée ». Le responsable s’exprimait sous le couvert de l’anonymat pour discuter des délibérations internes.
Trump a déclaré qu’un remplaçant serait choisi bientôt.
« Le travail de l’équipe de sécurité nationale du président est de le conseiller et c’est à lui de prendre une décision », a déclaré l’attachée de presse Sarah Sanders.
Au début de l’administration Trump, le président américain s’étouffait dès qu’il évoquait son respect pour Mattis, l’appelant à plusieurs reprises «Mad Dog», malgré l’insistance publique de Mattis selon laquelle le surnom ne lui avait jamais appartenu. Son surnom pendant des années était CHAOS, qui voulait dire «Le colonel fait des suggestions exceptionnelles» [Colonel Has An Outstanding Suggestion,” ] et qui reflétait la nature plus cérébrale de Mattis.
Les deux hommes se sont rapidement affrontés lors de décisions politiques majeures.
Au cours de ses premières conversations avec Trump à propos du travail du Pentagone, Mattis a clairement indiqué qu’il était en désaccord avec son nouveau patron sur deux points : il a affirmé que la torture ne fonctionnait pas, malgré l’affirmation de Trump durant la campagne, et il a exprimé son ferme soutien aux alliances internationales traditionnelles des États-Unis, y compris l’OTAN, que Trump a critiquées à plusieurs reprises.
Certains responsables de l’administration ont accusé Mattis d’avoir bloqué un ordre qui aurait rouvert les interrogatoires de la CIA sur des « sites noirs » (en Pologne et ailleurs). Trump a déclaré que le chef du Pentagone l’avait convaincu qu’il n’était pas nécessaire de réactiver des techniques de torture interdites comme le waterboard.
En route pour sa première visite en Irak en tant que secrétaire à la Défense, Mattis a carrément réfuté l’affirmation de Trump selon laquelle les États-Unis pourraient prendre le pétrole irakien en compensation des efforts américains dans ce pays déchiré par la guerre.
Les deux hommes étaient également divisés sur l’avenir de la guerre en Afghanistan, Trump se plaignant dès le début de son coût et plaidant pour un retrait. Mattis et d’autres ont finalement persuadé Trump de verser des ressources et des troupes supplémentaires dans le conflit pour faire pression en faveur d’une résolution.
Les responsables américains ont déclaré qu’il y avait actuellement une planification activeau Pentagone qui permettrait de retirer jusqu’à la moitié des 14 000 soldats américains d’Afghanistan d’ici l’été. Ils disent qu’aucune décision finale n’a été prise.
Trump a également été choqué par la lenteur de la réponse du Pentagone à son ordre d’interdire aux personnes transgenres de servir dans l’armée. Cet effort a stagné en raison de multiples défis juridiques.
Plus récemment, Trump a contourné le choix de Mattis pour le poste de prochain président du Chef d’Etat-Major conjoint Le général David Goldfein (Juif ce qui ne gâchait rien), le chef de l’armée de l’air, était le premier choix de Mattis, mais Trump a choisi le général Mark Milley, le chef de l’armée.
Le Pentagone a semblé être pris au dépourvu par un certain nombre de déclarations de politique de Trump, souvent faites via Twitter. Celles-ci incluent des plans qui finissent par donner le coup d’envoi à un grand défilé militaire ce mois-ci et à la décision plus récente d’envoyer des milliers de soldats en service actif à la frontière du Sud-Ouest.
Mattis a résolument gardé le profil bas en public, s’efforçant de rester à l’écart des nouvelles et de la ligne de tir de Trump.
Ses proches ont insisté à plusieurs reprises pour qu’il ne démissionne pas ni qu’il soit renvoyé ou meure à la tâche. Mais d’autres ont noté qu’un mandat de deux ans au poste de chef de la défense était une durée de service normale et respectable.
Né à Pullman, dans l’État de Washington, Mattis s’est enrôlé dans le Corps des marines en 1969, après avoir obtenu un diplôme en histoire de l’Université Centrale de Washington. Il a été nommé officier en 1972. En tant que lieutenant-colonel, il a dirigé un bataillon d’assaut au Koweït au cours de la première guerre américaine contre l’Irak en 1991.
À la suite des attentats du 11 septembre, Mattis a commandé les Marines qui ont lancé un assaut amphibie précoce en Afghanistan et établi une base américaine dans le cœur du pays des talibans. Alors que la première vague de Marines se dirigeait vers Kandahar, Mattis déclara : «Les Marines ont atterri et nous contrôlons maintenant une partie de l’Afghanistan».
Deux ans plus tard, il a participé à l’invasion de l’Irak en 2003 en tant que commandant à deux étoiles de la 1re Division de la marine. En tant que Quatre étoiles, il a dirigé le commandement central de 2010 à 2013, date à laquelle il a pris sa retraite.
JForum avec agences et les journalistes Zeke Miller et Lolita Baldor d’Associated Press
Monsieur Marc : comme « idéologue vivant rivé dans un tunnel sans voir l’horizon » mon idéologie est plutôt du genre gnangnan. Personne ne me recrutera. Je dis que Trump a peut-être raison, peut-être tort mais que vis-à-vis des Kurdes, je condamne. Cependant, nous ignorons peut-être des informations essentielles concernant ce point.
Que si, je lis votre forum, je communique même certains de vos articles à mes amis. Il est vrai pas depuis 2008 : j’étais trop jeunette.
J’ai lu vos liens et effectivement vous n’étiez pas tendre envers Obama. Reconnaître mon erreur ne me coûte pas. En ce sens, je ne suis pas une interlocutrice valable.
Trump « a été » un rayon de soleil pour Israël après l’enfer Obama qui se serait poursuivi avec les démocrates et la pire : Clinton. Auriez-vous préféré Clinton ? J’écris « a été » car je crois qu’avec son plan de paix, les nuages sombres arriveront sur Israël. J’ai toujours eu cette crainte. A moins que Trump soit encore plus malin : prendre le pari que les palestiniens refuseront encore ce plan de paix.
Je n’ai pas voulu du présidentialisme de C. de Gaulle mais j’avais 18 ans à peine quand il est arrivé au pouvoir et juste assez pour voter NON à sa Constitution; et depuis, je ne vote plus!
C’est dire si je Crois en Le Suffrage universel et la Démocratie française!
C’est pire en Amérique dont la démocratie est toute relative quand on n’est pas un Ashkénaze de 1895 où un WASP devenu richissime.(demandez aux autres…!)
La Déconstruction US s’est franchement révélée vers 1990/94 et s’accélère vers la Sécession multi focale et le fiasco. Comme ICI également : Un superbe échec de 230 ans aussi…
« Qu’Israël Vive » est finalement la seule vraie solution et espérance. Mais ça ne va pas être coton….
Je ne suis pas assez savante pour dire si Trump commet ou non une grave erreur politique. Si oui et s’il est intelligent il reviendra sur sa décision. Ce qui est certain, c’est qu’il commet vis à vis de ses alliés kurdes, qui sont eux allés se battre au corps à corps avec daesh, une grande trahison en son nom et en entraînant tout son pays dans cette trahison.
Marc : je lis depuis très longtemps jforum (très bons articles) mais d’après mes souvenirs, je crois n’avoir jamais lu de tels propos au vitriol contre OBAMA de votre part. Du regret ?
Vous avez la mémoire courte, comme tous les idéologues vivant rivés dans un tunnel sans voir l’horizon, chère Kristiane, car je vous le dis : vous n’avez jamais lu JForum, ou vous ne l’auriez pas joué comme cela, avec autant de suffisance. Vous laissant à vos dépréciations de notre rigueur. Je retrouve d’ailleurs dès décembre 2008 (avant janvier 2009) un texte mettant en cause le projet Obama AVANT qu’il n’entre en fonction. Aussi Kristiane, sachez à quel point vous ne serez jamais une interlocutrice valable :
Sur JForum
https://www.jforum.fr/obama-occupe-a-mossoul-laisse-le-carnage-dalep-a-poutine.html
https://www.jforum.fr/obama-fait-cadeau-d1-million-de-cartes-vertes-aux-musulmans.html
https://www.jforum.fr/obama-a-choisi-le-deshonneur-israel-aura-la-guerre.html
https://www.jforum.fr/la-rhetorique-dobama-des-omissions-deliberees.html
https://www.jforum.fr/diamond-et-silk-remettent-kerry-obama-a-leur-place.html
http://www.jforum.fr/obama-a-offert-360-millions-de-an-a-lunrwa-infeode-au-hamas.html
https://www.jforum.fr/obama-le-conseil-de-securite-les-musulmans-et-alinsky.html
https://www.jforum.fr/barack-obama-explique-pourquoi-il-a-refuse-dutiliser-le-veto-au-conseil-de-securite.html
https://www.jforum.fr/obama-et-soros-la-cinquieme-colonne-de-trump.html
https://www.jforum.fr/en-finir-avec-le-passif-dobama.html
https://www.jforum.fr/quand-obama-muselait-les-opposants-au-hezbollah.html
Mise en cause du projet Obama le 9/12 2008 sur Debriefing en défense de Gurfinkiel :
En défense de Michel Gurfinkiel, Marc Brzustowski
09/12/2008
J’ai mis en ligne, il y a quelques jours, un article d’opinion de Michel Gurfinkiel, que j’avais introduit, de manière critique, dans un « chapeau » où j’exprimais mon dissentiment personnel respectueux [*]. M. Brzustowski a estimé, entre autres, que ma critique était marquée par des «préoccupations oratoires épidermiques», et que le lecteur n’avait «pas beaucoup de temps à perdre avec l’ »élégance » de style, voire le formalisme», dont il affirme, à tort, que je les considère comme «plus productifs que le style direct utilisé par Michel Gurfinkiel». Quiconque lira sans préjugé le contenu de mon introduction (que désapprouve M. Brzustowski) à l’article de Gurfinkiel, aura tôt fait de se rendre compte que je ne m’y préoccupe ni de la « forme » ni du « ton » oratoire du propos de cet auteur, mais du « fond » de sa dépréciation anticipée – aussi sévère que prématurée, me semble-t-il – de la future politique américaine au Proche-Orient, dont il affirme qu’elle sera terriblement défavorable aux intérêts d’Israël. J’aurais pu ne pas réagir à ce qui n’était, à l’origine, qu’une lettre personnelle de M. Brzustowski. Mais, soucieux de donner à cet internaute – qui m’écrit, de loin en loin (uniquement – je dois le préciser – pour formuler des critiques et tenter de me faire prendre conscience de ce qu’il estime être mes erreurs d’analyse), c’est parce que je suis hostile à la pensée unique, et que j’estime loisible à tout internaute (pour peu qu’il ait la connaissance du sujet et soit en mesure de s’exprimer par écrit, clairement et dans un style correct – ce qui est le cas de M. Brzustowski) de faire connaître son point de vue, par voie d’article, à la communauté des internautes. (Menahem Macina).
[*] Michel Gurfinkiel, « USA-Israël : Obama ne perd pas de temps ».
08/12/08
Je sais que l’actualité est rude, entre les accusations invérifiées de pogrom ici (Hébron), la reprise des tensions au sud et les risques géostratégiques représentés par l’Iran. Cependant, un certain nombre d’indications laissent clairement percevoir que les ténors de la politique étrangère américaine – Zbigniew Brzezinski, Martin Indyk, James Jones (responsable, sous Condoleeza Rice, de la formation des services de sécurité palestiniens), Daniel Kurtzer (qui pousse à la cession du Golan et a été partisan de l’OLP-les-mains-blanches, dès 1988), Mme Clinton et quelques autres – sont favorables à la partition de Jérusalem pour un Etat palestinien ayant comme capitale Jérusalem-est. D’autre part, les mises en garde de Brzezinski contre toute tentation israélienne d’empêcher l’Iran d’accéder au nucléaire laissent peu de doute quant au virage qu’a, d’ores et déjà, pris cette future Administration, alors même qu’elle n’est pas officiellement aux affaires.
Aussi ai-je trouvé quelque peu « épidermiques » les précautions oratoires de Menahem Macina, dans son introduction à l’article de mise en garde de Michel Gurfinkiel – qui est parfaitement informé de ces nouvelles dispositions. Le lecteur attend une description réaliste des enjeux, il veut savoir ce qui se cache derrière la diplomatie de façade, et a peu de temps à perdre avec « l’élégance », voire le formalisme que M. Macina considère comme plus « productives » que le style direct utilisé par Michel Gurfinkiel.
Si l’on envisage l’importance, pour l’humanité et la stabilité d’Israël, de voir Jérusalem officiellement reconnue comme capitale du peuple juif et non comme un nouveau Berlin-est et ouest, dans le cadre d’une guerre froide bis entre l’islam et l’Occident, et la possibilité – qui n’est pas seulement anecdotique – qu’Israël survive à une tentative, directe ou « sale » (via le Hezbollah), de radiation de la carte, on a le sentiment, à lire la formule : « Nous ne sommes pas le nombril du monde », que M. Macina serait tout prêt à accorder à cette nouvelle politique le crédit qu’elle-même cesse, de phrase en phrase, de lui, de nous accorder, ainsi qu’aux conditions de sécurité de l’Etat d’Israël.
La véritable question est de savoir si, oui ou non, Israël bénéficie d’un partenariat privilégié de la part des Etats-Unis dans le cadre d’une guerre contre la terreur au Moyen-Orient, dans laquelle l’Etat hébreu est, sinon le chef de file, du moins nettement plus qu’un second couteau, un simple exécutant de la politique américaine. Ou, si ce n’est pas le cas, puisqu’on aurait affaire à un faux ami (ce clan, en particulier, et non l’Amérique dans son ensemble), voire à un maître dictant, de Washington, la ligne à suivre, alors il est préférable d’employer un style ampoulé plutôt que le dialogue direct, les yeux dans les yeux, entre partenaires de valeur égale – au moins sur la scène proche et moyen-orientale, qui concerne Israël au premier chef et non Washington, très éloignée de la ligne de feu. Peut-on parler franc à ses alliés, ou doit-on se comporter en vassal ?
Le fait est que, par le passé, la plupart des personnalités évoquées comme devant diriger cette politique étrangère américaine ont pris des positions fermes, voire « agressives », en vue de cette partition et de « la paix à tout prix », y compris à travers le dialogue avec l’Iran : Brzezinski et Gates ont, les premiers, prôné la négociation directe avec les Mollahs (« Iran : time for a new approach »), à travers leur outil favori : le Council on Foreign Relations.
Comme on le voit, par l’exemple incendiaire du Pakistan, une certaine politique américaine, favorable à la mise en place d’Etats-croupion, se contente de « dialoguer » avec des semi Etats terroristes qui alimentent des actes terroristes via des sociétés-écran (Lashkar-e-Taiba), au coeur même des villes des Etats voisins plus sûrs, comme à Bombay. Etats qui peuvent ensuite, selon le modèle mis en oeuvre par Arafat, arguer qu’ils ne contrôlent pas ces « soubresauts ». La même situation de crise généralisée peut fort bien se généraliser au Moyen-Orient, dans une sorte de quitte ou double avec l’Iran, au détriment d’un Israël pieds et poings liés. Du moins, est-ce ce qu’annoncent clairement Brzezinski, Indyk et quelques autres : « les relations se dégraderont, si… », « plus de chèque en blanc… », l’accent sinon antisioniste, du moins hostile à toute action préventive de plus, dans la bouche de ces (pourtant néanmoins) « diplomates ». La moindre honnêteté de chroniqueur aura, ici, été de refuser de faire comme s’ »’il ne savait pas ». On ne saura l’accuser ensuite de « politique de l’autruche ». D’autre part, si tant Tsipi Livni que Bibi Netanyahou s’en méfient, il y a du souci à se faire. Et un homme averti en vaudra deux, plutôt que tomber des nues un beau matin. Concrètement, si à chaque Administration, les Etats-Unis changent leur fusil d’épaule, les options sont aussi ouvertes, pour Israël, sans ambiguïté, quant à son soutien et ses échanges avec des Etats comme l’Inde, de réviser le poids mis sur telle ou telle alliance, de façon à construire un front commun réellement défensif pour les démocraties et non basé sur la géométrie variable des seuls USA… Ce qui unit ces pays « émergents », ou récents, c’est une même lutte originelle contre les diktats britanniques de jadis et les néo-colonialismes ultérieurs, uniquement soucieux de l’approvisionnement en pétrole.
Ce que dit Gurfinkiel, c’est que cette politique d’effets d’annonce est déjà enclenchée pour « ne pas perdre de temps ». Alors, n’en perdons pas non plus en élégance de style, « wait and see » qui pourraient s’apparenter à de la flagornerie. Car du coup, le commentaire introductif de M. Macina « met en garde contre la mise en garde » et, de fait, discrédite la force du propos qu’il dit servir dans l’acte de publication. Il se peut fort bien que les politiques des deux futures administrations non seulement ne coïncident pas, mais qu’elles divergent, cette fois, en bouleversant la donne régionale… C’est ce qu’on essaiera d’éviter, mais certainement pas au détriment de la sécurité d’Israël… Mais on peut, comme à propos de l’Iran, penser qu’il ne s’agit que d’effets passagers de rhétorique. Dans ce cas, qu’importe le nucléaire iranien, puisque ce n’est qu’une bombe pour en « causer »! Juste un moyen de chantage parmi d’autres, comme le Hamas et le Hezbollah. Et tout va pour le mieux dans le meilleur des Moyen-Orient possible.
© Marc Brzustowski
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Références mentionnées par l’auteur dans son message
06:11 Les relations israélo-américaines se dégraderont si l’Etat Hébreu insiste auprès des Etats-Unis pour qu’ils mènent une opération militaire en Iran, a déclaré Zbigniew Brzezinski, ancien conseiller national à la sécurité, sous Jimmy Carter, au cours d’une interview accordée à Haaretz. (Guysen International News)
Israël ne disposera plus d’un « chèque en blanc » auprès de la nouvelle administration américaine, sous la direction du président démocrate élu, Barack Obama, a estimé l’ancien ambassadeur des Etats-Unis en Israël, Martin Indyk.
« L’ère du chèque en blanc à la disposition d’Israël est révolue », a déclaré à la radio publique israélienne l’actuel directeur du Centre pour la politique au Moyen-Orient (Center for Middle East Policy), de l’Institut Brookings, considéré comme un proche de la future secrétaire d’Etat Hillary Clinton.
« L’administration Obama va user de diplomatie pour faire du Moyen-Orient une région plus sûre, une région de paix, à l’encontre de ce qui s’est produit durant les sept années de la présidence (de George W.) Bush », a assuré l’ancien diplomate, qui avait appelé à voter Obama pour la présidentielle américaine.
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Mis en ligne le 8 décembre 2008, par M. Macina, sur le site upjf.org
(et si après le listing qui a suivi votre message hors circuit, vous vouliez encore me donner des cours de conservatisme tempéré, il vous reviendrait de lire mes trois interviews réalisées en une seule, de l’excellent et regretté Laurent Murawiec z’l, alors à la Rand Corporation à Washington, avant qu’il ne nous quitte :
– Interview exclusive : Laurent Murawiec (1)
PUBLIÉ PAR DREUZ INFO LE 29 JUIN 2008 https://www.dreuz.info/2008/06/29/article-20718042/
– Interview exclusive : Laurent Murawiec (2) : https://www.dreuz.info/2008/07/01/article-20718929/
– Interview exclusive : Laurent Murawiec (3) : https://www.dreuz.info/2008/07/04/article-20719965/
Obama demande pardon pour les faits et gestes de l’Amérique, son passé, son présent et le reste, il s’excuse de tout. Les relations dégradées avec la Russie, le manque de respect pour l’Islam, les mauvais rapports avec l’Iran, les bisbilles avec l’Europe, le manque d’adulation pour Fidel Castro, tout lui est bon pour battre la coulpe de l’Amérique. Plus encore, il célèbre la contribution (totalement inexistante) de l’Islam à l’essor de l’Amérique, et il se fend d’une révérence au sanglant et sectaire roi d’Arabie, l’Abdullah de la haine. Il annule la ceinture anti-missiles sise en Alaska et propose un désarmement nucléaire inutile. (…) Plus encore, cette déplorable Amérique a semé le désordre et le mal partout dans le monde. Au lieu de collaborer multilatéralement avec tous, d’œuvrer au bien commun avec Poutine, Chavez, Ahmadinejad, Saddam Hussein, Bachir al-Assad, et Cie, l’insupportable Bush en a fait des ennemis. (…) Il n’y a pas d’ennemis, il n’y a que des malentendus. Il ne peut y avoir d’affrontements, seulement des clarifications. Laurent Murawiec
Qu’aurions-nous fait (et qu’allons-nous faire) sans la lucidité et la plume affutée de Laurent Murawiec?
A l’heure où, avec le Comité Nobel, « l’union sacrée de John Lennon et de Neville Chamberlain » vient de révéler au monde toute l’étendue de son ineptitude …
Retour, en forme d’hommage en ce lendemain de sa disparition (58 ans suite à un cancer), sur l’un des très rares chercheurs français à avoir gardé, tout au long des années Bush et de la longue Guerre d’Irak, sa lucidité face aux génuflecteurs islamophiles de nos médias comme au véritable tsunami d’obamalâtrie qui a depuis envahi le monde.
A savoir l’analyste stratégique franco-américain Laurent Murawiec, qualifié tout à tour, par la presse française quand elle consent à parler de lui, de « faucon français » (Figaro), « néoconservateur français » (RFI), « parcours atypique » (Le Monde) ou « ancien conseiller de LaRouche (qu’il reconnaitra avoir effectivement fréquenté quelques années) et de Chevènement » (Réseau Voltaire du négationniste Thierry Meyssan).
Et dont l’énorme érudition et la langue comme la plume acerbes avaient fait la réputatio (à l’instar de son Petit dictionnaire d’idées reçues qui nous avait valu notre exclusion des blogs du Monde).
De la Rand où il avait atteint le plus haut niveau (« senior policy analyst ») mais s’était fait remercier suite à la médiatisation d’un virulent rapport sur le « seul business familial ayant un siège aux Nations unies » (alias l’Arabie saoudite) qu’il proposait de confronter après les attentats du 11/9 (18 des 19 terroristes sans compter l’essentiel du financement étaient, on s’en souvient, saoudiens), au non moins célèbre Hudson Institute où il poursuivait sa brillante carrière jusqu’à sa disparition.
Echantillons avec la longue interview qu’en avait fait il y a un an notre confrère du blog Drzz …
Extraits:
Sur Chirac et Sarkozy:
Il y a eu le long épisode d’hystérie et d’imbécillité chiraquienne, où Chirac a fait des tas de choses inutiles, s’est pris pour le chef du Tiers-Monde, avec un crétinisme parfaitement chiraquien, et a pissé sur les rapports franco-américains, de façon parfaitement ridicule, inutile, la moins nécessaire. On aurait parfaitement pu considérer que la France ait dit, en 2003 : « – on est contre l’intervention, mais les Etats-Unis sont notre allié ». On ne fait pas comme l’autre crétin de De Villepin, le tour des dictateurs du tiers-monde, pour voir si Mugabe est contre « l’attitude anti-démocratique » des Etats-Unis pour le rallier sous la bannière blanche de Pierre Laval et du Maréchal Pétain… C’est Talleyrand qui disait de l’assassinat du Duc d’Enghien : « – c’est pire qu’un crime c’est une faute », ça décrit assez bien ce qu’a fait Chirac. Chirac a mobilisé sur l’antique haine des Etats-Unis. Des gens comme J.F. Revel ont écrit là-dessus, et je n’ai rien à y ajouter, sur cette espèce d’énervement pathologique des élites françaises, « qui ne pardonnent jamais à ceux qui leur ont sauvés la peau à plusieurs reprises »… Sarkozy est un juste retour des choses. C’est un rapport apaisé.
En affaires internationales, on n’a pas d’amis permanents on a que des intérêts permanents, c’est Disraeli qui l’a dit, je crois. Mais, il n’y a pas de raison de s’attendre à une « idylle »…
Mais là, au Moyen-Orient avec une Politique américaine idiote, et par-dessus le marché, Paris qui en rajoute dans les pires zig-zag : c’est une véritable honte ( !), cette invitation de la Syrie, qui est quand même celle qui nous a tué 58 paras (Drakkar, 1983), on a toujours pas tué Rifaat El Assad, – ce qu’on aurait dû faire depuis longtemps-, on a vendu le Liban pour rien, on continue, c’est épouvantable ! Et la visite clownesque à Beyrouth fait mal au ventre, c’est une honte, ils sont passés devant les caméras du Hezbollah, ils ont donc leurs bobines dans les archives informatisées du Hezb., vraiment c’est glorieux ! Ce n’est pas la première fois que la France trahit le Liban, pas la première et sans doute pas la pire, mais ça continue. Et de ce point de vue-là il (Sarkozy) ne fait pas mieux que Chirac !
Sur Obambi:
La vulnérabilité d’Obama, c’est qu’il présente une persona qui n’a rien à voir avec sa carrière réelle. Ca tient à des choses comme le fait qu’il bosse depuis longtemps avec un mouvement d’extrême gauche très violent, Acorn[5], et en tant que membre du conseil d’une fondation ou autre chose, il a contribué à leur donner des centaines de milliers de $ ; eux, en retour, ont été les troupes de sa campagne électorale au Sénat, il y a 3 ans ; et récemment, ils ont fait campagne pour lui. il y a une synergie entre l’un et les autres. Vous trouverez cela dans National Review on line : Stanley Kurtz, qui est un journaliste remarquable a fait un boulot d’enquête formidable à Chicago, qui fait partie des choses qui vont sortir ; et l’image « lisse », actuellement, d’Obama est un peu écornée, donc…
Je pense que Trump fera marche arriere, peut-etre pas sur la place publique, mais dans les faits.
Une telle erreur est trop gigantesque pour qu’il s’obstine
Il est instable, donc oui, c’est possible avec un type doté d’une vraie force de conviction. Mais qu’y aurait-il de rassurant à ce qu’une présidence soit pilotée par le Pentagone, parce que Super-Twitter a tout simplement perdu la boule? Il n’a pas les réflexes élémentaires d’un Commander in chief. Il est sous l’influence de Poutine ou d’Erdogan qu’il considère comme des égaux et mieux que ses propres services secrets ou conseillers sécuritaires comme Bolton. Il ne comprend pas que la force de l’Amérique vient de son rayonnement et de sa puissance de projection sur les théâtres de conflits, même en réorientant les objectifs de chaque opération. Poutine, qui reste en Syrie, l’a compris. Il s’endette pour s’enrichir…
Sans Yoav, le roi David n’aurait pu être le roi David.
Trump est en train de se départir des meilleurs.
Que vaut la puissance d’un chef, s’il n’a pas de lieutenants fidèles ET réalistes ?
Un bon Rosh cherche un contradicteur. Si tous disent Amen, comment avancer ?
Le gendre va en débattre.
Sinon pourquoi serait-il là ?
Quand, il y a deux mois, on vous l’a présenté avec une charlotte sur la tête s’abritant de la pluie dans le nord des tranchées de France, vous n’avez pas écouté ni lu le message écrit explicitement sur le mur. Cet idiot utile de l’Iran et de la Russie prend ses conseils chez Erdogan qui ensuite maudit Israël.
Les deux meilleurs seraient le Général Jack Keane et le sénateur Tom Cotton. Aucun ne veut vendre l’Amérique pour un plat de lentilles Trumpéennes. Il y aura donc un 3ème couteau, un Général Custer de Little Big Horn ou Westmorland au Vietnam et Trump finira oublié de tous sur son paquet de tweets périmés.