… Ou la pré-science toraïque qui n’attend pas de se prouver pour prémunir

En cette période d’après-Hanoukah, il est utile de rappeler certaines « évidences » culturelles pour les Juifs, qui sont encore ardemment combattues, fréquemment par ignorance ou par bêtise, parfois par antisémitisme primaire ou difficile à avouer, de la part de l’Europe. Les Greco-Syriens Séleucides ont, en effet, tenté d’interdire la pratique de la Brit Milah ou circoncision, ainsi que l’abattage Casher, l’étude de la Torah, etc. Au bout du compte, ce sont des médecins occidentaux qui font la preuve par neuf de l’efficacité de cette pratique pour garantir une relative immunité contre des maladies transmissibles telles que le SIDA. Evidemment, les Juifs et d’autres peuples orientaux ne l’ont pas pratiqué uniquement pour cette raison médicale, mais par confiance, alliance… En vidéo d’abord, sur Fr2, il y a quelques temps déjà :

 

« Notons d’abord, la polémique est ancienne. Déjà les Grecs considéraient que la pratique de la circoncision chez les Juifs était une tradition « barbare ». Les Rois Séleucides de Syrie (dynastie gréco-perse) interdirent, sous le règne d’Antiochos IV Epiphanes, la pratique de la circoncision, entre autres pratiques juives, ainsi qu’ils instaurèrent l’obligation de manger du porc. En Alexandrie, durant le deuxième et premier siècle A.D. des émeutes éclatèrent  entre les populations juives et grecques, dont un des thèmes de la discorde fut la pratique juive de la circoncision et le refus du porc dans l’alimentation[1] ».

Première remarque : nous ne vivons, à présent, que « l’Eternel Retour » d’une vieille tension antagoniste entre Athènes et Jérusalem, qui ne semble pas prête de s’épuiser. Mais, au départ, avant que la répression culturelle ne se durcisse, nombre de ces Hellénisés locaux étaient Juifs, soucieux de « modernisation » et de s’accorder à l’atmosphère grecque de l’époque. Leur fidélité à la loi mosaïque supportait un certain « détachement ». Ils « s’adaptaient », plutôt qu’ils ne se reniaient. Ces attitudes pourraient apparaître fort similaires avec celles observées en diaspora, depuis l’ère de l’émancipation, au siècle des Lumières (Aufklärung en Allemagne, dont s’inspire la Haskala[2], en monde juif) et des révolutions industrielles.

Les Séleucides cherchaient surtout à contrôler les peuples conquis, à nommer le Grand Prêtre pour empocher l’impôt, éviter les rébellions. Mais leur objectif premier n’était pas « d’helléniser » les Juifs, et, d’ailleurs, une partie d’entre eux y parvenait très bien sans aide extérieure. C’est pour trancher le conflit entre Juifs « hellénisés » et « traditionnalistes » rebelles, qu’Antiochos IV finit par interdire la Torah et tout ce qui s’y rapporte. En s’en prenant aux usages traditionnels, il pensait, peut-être, moins, détruire l’âme du peuple –sa Foi-, lentement, de l’intérieur, que lui retirer ses propres lois, son autodétermination et le soumettre, ainsi, à son autorité politique (avant d’avoir une quelconque visée religieuse proprement dite, bien que les registres ne soient pas facilement séparables à ces époques).

Il n’est parvenu qu’à le fédérer contre lui. En ce sens, l’exaltation de la « Foi » (ou de l’Amour) en monde chrétien, issu d’une secte juive (Esséniens), est tout ce qu’il reste d’un peuple quand il a tout perdu, de ses institutions, jusqu’à ses érudits (qui ont maintenu le culte et donc la société juive à travers les siècles, par l’étude).

La controverse avec Athènes est, sous cet angle, la première guerre philosophique, psychologique et culturelle menée, sous domination, puis vers l’indépendance, par le peuple juif, -avec des appuis spartiates, puis romains -, si on excepte la sortie d’Egypte. Les prescriptions alimentaires  et d’Alliance (Brit Milah) constituent donc, à la fois, un socle -ou un « talon d’Achille », pour peu qu’on les oublie ou les interdise. Une fois qu’elles seraient altérées, elles aliéneraient bien plus sûrement ce géant de l’Histoire, que toute autre forme de conquête guerrière (Assyrie, Babylone, Rome, qui établit sa domination à la faveur de l’effondrement de l’Empire Séleucide… ).

Mais, même une fois l’indépendance retrouvée, le Grand-Prêtre pouvait être choisi parmi les hellénisants « modérés » (cas d’Alcime). Les Macchabées ont triomphé militairement, mais les Hasmonéens, qui leur ont succédé, ont, en partie, renoncé au combat culturel, tout en parvenant à la liberté, sur le plan politique. Ce qui explique, de proche en proche, la chute de Jérusalem. La tension tradition/modernité ou particularisme/universalisme est autant de l’ordre de la controverse interne que relative aux influences extérieures contemporaines. Au-delà des Diasporas menacées d’assimilation, une lutte semblable se perpétue dans le conflit Hilonim/Haredim, laïcs contre religieux (proclamés), à travers tous les débats modernes, constitutifs de l’Etat d’Israël. La question fondamentale demeure celle de l’unité, autour des rites et symboles de la culture juive, qui marquent et perpétuent le destin commun.

De même, à l’heure actuelle, on s’aperçoit vite que la parole officielle des instances de l’Europe est réticente à traduire en lois générales de tels discours idéologiques sur les pratiques juives et à donner satisfaction aux groupes d’intérêt qui les promeuvent. Ainsi, le Parlement Européen n’a pas ratifié la demande d’interdiction de la circoncision, mais procédé à des rappels sur le souci d’accompagner cette pratique de toutes les précautions permises par la médecine moderne.

Ces bannissements intempestifs demeurent du registre national, comme dans le cas de la Suisse, depuis… 1893, de la Suède, de la Nouvelle Zélande en 2010, de la Norvège[3] (parvenue à un état pratiquement Judenrein, les 819 derniers Juifs du pays partant sous la conjugaison aggravante des deux facteurs des politiques de bannissement de l’Etat et de la montée de l’antisémitisme musulman. Sans que cet état de fait contraire à toutes les chartes européennes ne fasse sourciller un seul Commissaire de l’UE), de l’Islande, du Danemark, en 2013, sur l’abattage casher. Le cas de la Pologne est, encore, particulier, où le gouvernement s’oppose à une interdiction promulguée par le Parlement, contre l’intérêt des filières exportatrices. Au bout du compte, Varsovie continuera d’exporter jusqu’à quatre mille tonnes de viande cachérisée vers… Israël.

La Suède, la Finlande, le Danemark, l’Islande et le Groenland sont parmi les pays européens où le débat public sur la circoncision rituelle des garçons fait rage. Le risque mimétique, glissant d’un pays à l’autre, est grave et préoccupant. Ces questions resurgiront, à chaque occasion où les dispositifs législatifs et de sécurité sanitaire laissent transparaître des failles.

Il faut bien avoir à l’esprit, en France, que le Conseil d’Etat dans son rapport annuel de 2004 consacré à la laïcité, qualifie la circoncision de « pratique religieuse dépourvue de tout fondement légal, mais néanmoins admise ». Les assauts contre l’abattage dit « rituel » restent récurrents. Sur l’un et l’autre sujet, on se trouve toujours dans le cadre très restrictif d’une tolérance ou pure dérogation (maintenue par les règlements européens, avec un certain degré de subsidiarité pour chaque Etat-membre).

Il s’agit donc d’identifier clairement les groupes porteurs de ce type de projets prohibitifs et les motivations qui les rassemblent : s’il y a, indéniablement, parmi eux, des mouvements situés aux deux extrêmes (gauche et droite), ils peuvent n’être qu’indirectement ou allusivement hostiles aux Juifs en tant que tels (prônant, plutôt, les droits de l’enfant et de l’animal). Par conséquent, l’argument purement défensif, ciblé sur la lutte contre l’antisémitisme peut s’avérer un rappel nécessaire, mais insuffisant, voire se retourner contre ceux qui l’emploient comme la « preuve », de leur part, d’un refus « dogmatique » de tout débat. On constate aussi, en matière rhétorique, que le registre explicatif long « ne fait pas le poids », face à l’impact percutant du slogan, même dénué de tout fondement.

Or, le Judaïsme ne cherche pas, en règle générale, à convaincre le monde extérieur de son bien-fondé, à « convertir » (au sens propre comme au figuré), mais se présente, d’abord, comme une orthopraxie[4], une juridiction en actes s’adressant à ses seuls fidèles. Cette séparation n’empêche pas les apports de la culture juive, au sens large, de fonder un des piliers (avec la pensée gréco-latine) de la civilisation occidentale. Il suscite ou a suscité bien des rivalités théologico-politiques cherchant à s’y substituer. A l’inverse, les idéologies et religions, rompues au prosélytisme, construisent des argumentaires qui reposent moins sur la Révélation que sur le désir d’entraîner l’adhésion, par la persuasion ou la diabolisation des récalcitrants. Ceux qui mènent ces attaques ciblées ont instinctivement compris que le peuple juif se perpétue, depuis l’Antiquité par une législation, une tradition, une histoire, un ensemble de pratiques et de coutumes.

Selon le Professeur Henri Atlan, jusqu’au Moyen-âge et à la confrontation plus radicale aux deux autres religions, il n’existait pas de corpus dogmatique et obligatoire qui puisse définir, à proprement parler, le Judaïsme comme une « religion »[5]. Il s’agissait alors d’une culture, d’un style de vie. D’où cette hypersensibilité et cette résistance culturelle aux attaques contre ses pratiques. Car, si depuis, l’observance affirme la Techouva (le retour), l’être juif, l’identité ne se définissent pas uniquement par elles. On peut être athée, agnostique et Juif, quitte à consentir un rapprochement « traditionnaliste » pour le jour de Kippour, ou s’en souvenir sur son lit de mort…

A l’inverse, ces idéologies persuasives au masque humanitaire sont consubstantielles d’une volonté d’abolition des frontières et différences culturelles, au profit de blocs multinationaux et d’un vivre-ensemble toujours problématique. Sous ce jour, les communautés juives de Diaspora peuvent être perçues comme une survivance exogène, viscéralement reliées à un vestige renaissant d’Etat-Nation, l’Etat juif, aboutissement du périple multiséculaire de ce peuple, tel qu’il n’a de cesse d’affirmer son exception opiniâtre et sa résilience dans l’histoire. Les tentatives d’érosion des us, coutumes et identités participent, sciemment ou inconsciemment, d’un principe plus général de délégitimation, au profit d’autres visions de l’universalisme. De front ou de façon allusive, la question de la persistance de ces îlots communautaires en Europe est posée, à moyen terme. Mais, la globalisation permet les circulations dans les deux sens, en évitant ou reportant les ruptures définitives (sauf dans des cas exceptionnels, comme celui de la « pacifique » Norvège, le pays des gens heureux-, s’avérant parmi les plus antisémites du monde moderne[6]).

Si on accepte de passer outre le caractère outrancier de certaines accusations, tout questionnement sur la validité d’une pratique de cette nature (remontant à l’antiquité) n’est pas, pour autant, illégitime. Il paraît naturel qu’à l’âge postmoderne du « progrès » indéfini, – conçu comme simple idéologie ou nourri d’indéniables percées des connaissances-, certains groupes d’intérêts s’autorisent à lever des « tabous », pour de bonnes ou de mauvaises raisons. Si, fondamentalement, le Judaïsme se présente comme antidogmatique et que, pour lui, le monde s’ouvre par une question (tant qu’elle n’est pas ourdie par une intention perverse, qui fournit, dans le même souffle, la réponse qu’elle souhaite entendre) alors il dispose, a priori, d’excellents arguments pour y répondre. Entre la pensée juive, les sciences et la médecine[7], en particulier, s’est toujours nouée une forme de fascination réciproque, qui dépasse la simple curiosité. Un de ses piliers, considéré comme le « Second Moïse du Judaïsme », Maïmonide était, à la fois médecin, philosophe, jurisconsulte et Rabbin. Par ces interpellations, même « maladroites » ou sciemment imprécatrices, des institutions, endormies sur leurs acquis, réapprennent qu’on n’échappe pas à la philosophie, au besoin d’investiguer ses propres pratiques.

Mais, ces rapports à la médecine rencontrent leur point de rupture et le besoin d’être repensés de fond en comble, au milieu du XXème siècle : l’éthique médicale moderne renaît des cendres de la Shoah[8], au moment des procès des « médecins maudits » et de la découverte de l’ampleur dévastatrice de leurs expériences. Les Juifs touchent, une fois de plus, à l’universel, mais cette fois, sous l’angle de la tragédie exterminatrice. Le sujet déshumanisé, mais toujours susceptible de donner naissance et, ce faisant, de « perpétuer la race », les enfants jumeaux homozygotes, la femme enceinte ou seulement féconde, le déporté affamé, sont devenus de simples objets d’expérimentations atroces, poussées jusqu’aux extrémités de la résistance physique, puis de l’autopsie d’inspiration proprement nécrophile ou cannibale.

Pire, les résultats de ces « tests » ont été repris par les sciences « alliées », dans bien des domaines, allant de l’aéronautique, la conquête spatiale, les armes chimiques (Zyklon B) à l’étude du cerveau, en passant par la nutrition, les psychotropes et l’hypnose, dans les méthodes d’interrogatoire d’agents ennemis. Très peu de ces « médecins et techniciens fous » du Nazisme ont réellement payé pour leurs crimes ou été exécutés. La grande majorité (au moins mille cinq-cents) a été exfiltrée (dans l’opération Paperclip[9] ou « Trombone »), avec la bénédiction du Vatican, et « recyclée » dans des programmes de recherche, essentiellement américains et russes, mais aussi britanniques et français. Certains de ces projets déments, mais secrets, n’ont donné lieu à aucun compte-rendu en direction d’une quelconque instance officielle chargée de vérifier leur compatibilité avec les valeurs démocratiques affichées par les puissances concernées. Ces « dissections » humaines et mises à mort « scientifiques » vont au-delà de la seule politique raciale antisémite du Troisième Reich : l’extermination a, d’abord, été expérimentée sur des personnes handicapées mentales, considérées comme « dégénérescence », puis le Zyklon B contre des prisonniers de guerre russes. Mais la plupart de leurs cobayes humains ont été les Juifs déportés. Et les « résultats » de ce pacte secret avec les agents du Mal absolu entachent à jamais tout dogme d’un « progrès » réalisé au détriment de la liberté d’être sujet et de donner ou pas son consentement. En ce sens, l’éthique moderne peut apparaître comme une forme de régulation, voire de « damage control » a posteriori de l’horreur déjà traversée. Elle n’a pas su être préventive. Comment le deviendrait-elle demain ?

La vigilance contemporaine aux « débordements », intentionnels ou pas (au sens de criminels), d’une éthique médicale et scientifique rigoureuse, quelles qu’en puissent être les motivations, devient un « devoir de mémoire » à vif, au même titre que l’attention portée au sens des commémorations, aux nouvelles formes de manifestation de l’antisémitisme – qui utilisent le retournement du sens de ces événements, à mesure qu’ils s’éloignent (en faisant l’équivalence entre Sionisme et Nazisme, par exemple) – et aux autres crimes politiques et ethniques, commis à grande échelle, depuis lors.

  • La judaïcité à l’épreuve du nouvel utilitarisme humanitaire

Depuis quelques temps, les pratiques juives, en tant que marqueurs identitaires, (naissance et circoncision, subsistance et cacherout) sont sous le feu roulant d’une critique protéiforme, venue d’Europe. Celle-ci s’affiche consensuelle, universelle, « scientifiquement neutre », donc intrinsèquement porteuse de normes que « vous ne sauriez refuser d’adopter ». Les pays du Nord (Norvège, Suède, Danemark, Allemagne, Pays-Bas), longtemps adeptes de l’eugénisme, se distinguent, par leur zèle, dans ce marquage administratif d’une population aux rites bien définis, qui déterminent son existence même.

  1. La circoncision : torture gratuite ou soin préventif ?

L’année 2013 a particulièrement été mouvementée, dans divers domaines :

  • Le Conseil de l’Europe a mis en cause la pratique de la circoncision, jusqu’à faire valider son « équivalence », avec l’excision, le 2 octobre 2013. Un peu plus tard, Thorbjørn Jagland, le secrétaire-général de cette organisation, se désolidarisait de cette démarche, au cours de la conférence des Rabbins d’Europe, à laquelle il était invité, au soulagement partiel et provisoire de l’assistance.

L’introduction, in extremis, par une députée socialiste allemande, Mme Marlene Rupprecht, d’une clause sur ce point, à la fin d’un débat sur les droits de l’enfant, a bénéficié de l’effet de surprise et de la lassitude de fin de journée, chez les Parlementaires : elle a provoqué, sur le coup, un vote quasi-unanime (soixante-dix-sept voix contre dix-neuf et douze abstentions).

La séance aurait dû s’en tenir à la formulation d’une question à débattre et inviter ses adversaires et partisans à défendre leurs positions, sur la base de connaissances établies, dans le cadre d’une audition contradictoire. Au lieu de quoi, les participants passent au scrutin, qui enregistre la motion proposée, sans autre forme de procès. On reste perplexe, sur la valeur « d’expertise », à ce réputé très haut niveau consultatif et des précautions prises ou non, au cours d’une « évaluation » précipitée, à laquelle manque les éléments factuels d’une « comparaison » totalement déplacée :

« La circoncision, écrit Marlene Rupprecht, est « néfaste » et constitue une « violation manifeste des droits humains », qu’elle range dans la catégorie paria des excisions, piercing, tatouage, pathologies intersexuées (cas rarissimes d’enfants présentant les deux sexes), chirurgie esthétique… ». Sa déclaration fait violence au sens commun, par effet d’amalgame, marginalise dans le domaine de l’obscur, du hors-normes et de « l’inacceptable ». Le Judaïsme, par exemple, est opposé à tout marquage de la peau, au tatouage, piercing, comme signes d’esclavage, à la confusion des genres et des sexes et que dire de sa totale absence d’équivalence, entre la brit milah, l’alliance du 8ème jour et un quelconque marqueur physique mutilant pour les filles, puisqu’elles sont appelées à transmettre naturellement l’identité, par leur seul mérite de donner la vie ? Dans les deux cas, il s’agit donc bien de transmettre la filiation. Qu’importe, dans l’esprit confus de cette parlementaire et de ses collègues, « tout se vaut »… Il faudrait éduquer les générations à venir en rupture avec les traditions de leurs aînés, à moins de se les réapproprier, ultérieurement, par adhésion volontariste. Au lieu de naître Juif, on ne le redeviendrait qu’à travers un nouveau type de reconversion ultérieure et, somme toute, assez problématique, de réappropriation culturelle, cette fois, contre les normes européennes.

Cette criminalisation des parents observant des rites requis, puisqu’elle s’assimile à l’exercice d’une pure violence gratuite contre un être plus faible, devrait, au bout du compte, être assortie d’une réprobation, voire d’une condamnation de ce qu’ils sont. Et, pourquoi pas, d’un retrait de garde, d’une indignité éducative, sanctionnée par la réouverture de nouveaux Lebensborn selon les critères européens?

Elle va plus loin, en prétendant que « les enfants musulmans sont circoncis à un âge plus élevé, par des professionnels médicaux et dans des conditions sanitaires plus acceptables ». Son discours cherche la demi-mesure, comme pour s’accrocher à un mât, dans la tempête qui se préfigure, susceptible de rallier la majorité la plus embarrassante, pour ne condamner qu’un seul pôle, tout en distribuant un satisfecit a priori, sur les « bonnes pratiques » de l’autre… le Musulman civilisé qu’on accueille pendant qu’on chasse le Juif, ce barbare tortionnaire d’enfant (crime rituel). En somme, ce serait le fait de ne pas être très conscient de ce qui vous arrive qui engendrerait le plus de douleur, provoquerait le traumatisme et vous déposséderait de vos droits. Non que l’intervention se réalise à un âge approximatif de la puberté et de la découverte des pulsions sexuelles… Ses présupposés sont, en tout cas, contre-intuitifs. Un des aspects proprement délirants de son plaidoyer islamophile laisse entendre que, parce que plus âgé, le jeune aurait, à l’âge de « raison », implicitement un choix. Or, on ne sort de l’Islam qu’à ses risques et ses périls, puisque l’apostat est frappé de sentence de mort. On a déjà connu des Juifs circoncis et communistes ou totalement agnostiques et athées, ayant peu ou pas fréquenté de synagogue… Aucun rabbin n’a appelé à les lapider ou prononcé de Fatwa.

Trois mois plus tard, le débat a, néanmoins lieu, le mardi 28 janvier 2014, au Conseil de l’Europe à Strasbourg, entre défenseurs de l’intégrité des enfants et partisans de la liberté religieuse. Si les concernés sont satisfaits de l’ouverture d’un débat contradictoire, ils auraient préféré le voir se tenir avant le vote de la résolution, où l’autoritarisme, plus que la saine discussion, a prévalu, masquant mal les finalités de la démarche. Le professeur Bernard Lobel – urologue, ancien Président de la communauté juive de Rennes – et le professeur Silay – urologue pédiatrique à Istanbul – ont présenté les avantages de la circoncision[10] (prônée par l’OMS dans la prévention du SIDA) et dénoncé toute conséquence traumatique pour l’enfant, lorsqu’elle est pratiquée dans les bonnes conditions actuelles en Europe. Le Dr Nachman Shai représentant la délégation israélienne – qui bénéficie du statut d’observateur au sein du Conseil de l’Europe – a pu projeter un film de dix minutes et a indiqué vouloir tout mettre en œuvre pour que la résolution soit abrogée. « Pour la première fois depuis la Shoah, nous nous interrogeons sur notre avenir au sein de l’Europe », a affirmé solennellement le Grand Rabbin Gutman, et le rabbin Moshé Levin – représentant la Conférence européenne des rabbins a dénoncé « un acharnement envers l’un des préceptes fondamentaux du judaïsme ».

Cette parlementaire et tous ceux qui posent des droits a priori, réclament un consentement explicite extensible à tous les domaines de la vie. Ils pensent la science et la démonstration de la preuve acquise, supérieures à toute tradition. Or cette dernière n’est jamais que la somme de toutes les expériences et épreuves traversées par un groupe, une nation.

A ce rythme d’emballement, suscitant une sorte de « panique sociale », même si la menace d’interdiction reflue, quelques temps après, on doit s’inquiéter, à la fois :

  • du caractère arbitraire, vaguement exploratoire, de la démarche
  • et, d’autre part, de la forme même de « veto politique » qui invalide, ensuite, la procédure.

Cette pratique et d’autres, peuvent se concevoir comme, à la fois, tolérées, voire provisoirement protégées par le niveau organisationnel et objets récurrents de contestation par les représentants du plus grand nombre, sans que les principes qui les gouvernent et les entourent ne soient, à aucun moment, explicités. Quoi qu’il en soit, elles se voient attribuées un statut « à part », de l’ordre d’une dérogation, ne reposant, apparemment, sur aucun droit acquis ni clairement admis dans les usages sociaux.

Néanmoins, sur ces deux questions et bien d’autres, ce sont sur les zones d’indécidabilité, là où la parole scientifique n’est pas définitivement tranchée (si on peut dire), quant à la prédominance éthique de telle ou telle pratique, que s’érige le préjugé idéologique pour faire prévaloir sa préférence. Les connaissances pouvant apparaître limitées, on glisse, alors, vers le registre de l’ambiguïté, pouvant se satisfaire d’idées et représentations approximatives, voire caricaturales et erronées.

  • D’une part, les droits progressent, sur la base de l’éthique à l’intention des populations vulnérables : le malade, le déshérité, la personne âgée ou dépourvue de moyens de communiquer, la victime de toute forme d’altération cognitive, le sujet de recherche expérimentale, l’enfant, qui est une personne, mais n’a pas encore acquis le langage, requièrent le soin et l’attention de chacun des dispositifs sanitaires, médicaux, chargés d’assurer le bien-être collectif et de surseoir à tout risque de douleur inutile. Par extension, il est inconcevable de faire l’impasse sur l’évaluation du ressenti de la souffrance ou/et la conscience de la mort, chez l’animal destiné à la consommation.
  • D’autre part, le consentement, s’il est fondateur du droit, condition et expression de la liberté du sujet, ne peut toujours être acquis en toute circonstance. Il est des moments où des tuteurs légaux, dans le cas de l’enfant, décident en son nom, puisqu’ils définissent, par ce qu’ils sont et comme ils font, en tant qu’eux-mêmes héritiers et transmetteurs d’une culture donnée, le cadre dans lequel il grandira et auquel ils espèrent, autant que possible, qu’il adhère et qu’il l’incarne pleinement.

La circoncision, par exemple, n’est pas qu’une pure ablation physique dénuée de sens. Sans quoi, il y a longtemps qu’elle serait tombée en désuétude. Le rite appartient au registre du signe et du symbole, il est un langage (donc un ajout, non un amoindrissement, une suppression) dans lequel s’expriment la transmission, le don et la consécration d’une « alliance » à travers laquelle il est censé évoluer ultérieurement et, à son tour, exprimer sa personnalité, sa liberté de conscience et d’interprétation. Peut-on  affirmer, sans être péremptoire, que tout choix éducatif est, par nature, aliénateur de la liberté de l’enfant, voire qu’il obstrue ou empêche l’éclosion de son génie propre et spontané (le « petit Mozart assassiné ») ? Ou qu’une part du potentiel de ses éducateurs ne devrait pas lui être transmis sans avoir, au préalable, requis sa pleine adhésion (lui en avoir demandé la permission) ? On est dans le domaine de la complexité d’une relation à multiples acteurs et dimensions, qu’une simple limitation, voire l’interdiction par décret vertical ne saurait résoudre ou, simplement, suffire à en rendre compte.

Si le débat se focalise sur les critères d’évaluation de la souffrance, il porte aussi l’accent sur la question du « consentement » et de la liberté du sujet contre la tradition, rite ou norme qui restent non-explicités par des outils et concepts « modernes » :

  • dans le cas de l’enfant, peut-il choisir et à quel moment, l’éducation qu’il recevra et doit-il, d’emblée, douter de l’amour de ses parents, -ou se sentir « trahi »-par l’acte d’alliance qui relie entre elles les générations ?

Le soupçon de préjugé à l’encontre des bienfaits ou méfaits supposés de cette pratique est, d’autant plus légitime, comme l’ont rappelé ses défenseurs, que des études circonstanciées de l’OMS, la valorisent et la recommandent sur des échantillons significatifs d’êtres humains. Elle a donc des vertus préventives et médicales, notamment, dans les sous-continents menacés par le virus du SIDA (région des Grands Lacs,Afrique du Sud). Il ne s’agit alors plus d’adhérer à une culture, mais de ne pas perdre la vie, du moins, pour le pourcentage élevé de personnes qu’on essaie, ainsi, de sauver, dans l’Est Africain.

Ne serait-ce pas étrange que ce qui est encore assez bon pour certains groupes humains, noirs d’Afrique de l’Est, soit considéré comme irrecevable et négativement connoté en Occident européen ? Peut-on affirmer que c’est parce que certains seraient, géographiquement, plus exposés à la mort par transmission sexuelle qu’ils devraient y avoir recours, lorsque d’autres, plus au nord, seraient naturellement immunisés, de par leur privilège de naissance dans un environnement développé et « aux bonnes mœurs » sanitaires ? Si la région des Grands Lacs ou l’Afrique du Sud sont bien repérés comme foyer probable d’infections variées, peut-on dire que l’épidémie de SIDA (ou toute autre pandémie) y est circonscrite et qu’en ce cas, la circoncision perdrait ses vertus prophylactiques ou préventives pour tous les autres groupes humains ? De quels « droits de l’homme », de quelle « universalité » parle t-on, lorsque, selon les circonstances, on pourrait ainsi les différencier : admettre certaines vertus thérapeutiques bien délimitées, qui n’auraient plus aucune raison tangible de prévaloir ailleurs et même, au contraire, devrait-on les y interdire ? Les détracteurs de cette opération sont donc, au moins, prêts à l’admettre, mais uniquement pour motif médical fondé. Et de préférence, chez les autres, évitant ainsi « qu’ils » nous contaminent.

Mais, il y a mieux. Les résultats d’une étude récente sur les taux de circoncision aux Etats-Unis indiquent que la circoncision enfantine est comparable à la vaccination dans la prime enfance.

Selon une étude des procédures de la Clinique Mayo, publiée intégralement en mai 2014, la moitié des garçons non-circoncis contracte des complications médicales indésirables, par voie de prépuce, au cours de leur vie.

«  Ces nouvelles découvertes montrent, à présent, que la circoncision enfantine devrait être considérée comme équivalente à la vaccination durant la prime enfance et qu’en tant que telle, il irait contre l’éthique de ne pas offrir la possibilité d’une circoncision de leur garçon aux parents, sur un mode banalisé. Tout report [de cette opération] met la santé de l’enfant en danger et signifie, en règle générale, qu’on n’y aura jamais recours», a déclaré Brian Morris, Professeur émérite de l’Ecole des Sciences Médicales, à l’Université de Sydney (Australie).

Morris et ses collègues ont découvert que la circoncision contribue à protéger contre les infections des voies urinaires, qui peuvent endommager les reins, chez la moitié des bébés qui contractent une IVU. Selon les résultats de l’enquête, un garçon non-circoncis sur trois attrape ce type d’infection durant sa vie.

Mince alors, et on devrait donc, potentiellement, les retrouver, plus tard, en file d’attente de greffe de rein ? Les Américains finiront-ils par rendre la circoncision obligatoire ou vivement conseillée, dans le but secondaire de réduire la déficience rénale et donc la pénurie de dons d’organes ? Alors que des européens inconscients du risque ou ne parvenant pas du tout aux mêmes conclusions, interdiraient aux parents, notamment Juifs et surtout pas aux Musulmans, pour ce qui est des traditions cultuelles, de prémunir leurs enfants contre de tels risques non-détectés ?

Morris et John Krieger, du Département d’Urologie de l’Université de Washington, ont aussi découvert, par un recensement systématique, qu’il n’existe aucun effet indésirable de la circoncision sur les fonctions sexuelles, la sensibilité ou le plaisir. L’étude dissipe bien des mythes devenus lieux communs perpétués par les adversaires européanistes de la circoncision.

Comme les incitations de l’OMS, l’encouragement préventif américain à une opération de routine lève toute hypothèque sur la réserve européenne pour seuls motifs médicaux circonstanciés. Le conseil de précocité de Morris va encore dans le sens de la Brit Mila juive à huit jours, plutôt que pour l’option musulmane de la pré-puberté (7-8 ans et jusqu’à 13 ans) ou juste après, avec les complications psychologiques liées à ces âges. Pire, si aucune recommandation religieuse ne vient vous y contraindre par tradition, vous risquez de ne jamais la faire et donc d’aller droit aux complications sus-mentionnées…

La part « maudite » ou ostracisée du Judaïsme, stigmatisée par cette parlementaire allemande et ses confrères, s’avère, plutôt, correspondre à une partie « occulte » ou intuitive d’un savoir transmis sur l’humain. Elle tiendrait, alors, lieu de « pré-science », d’une prescription (dans les deux sens de l’ordre transcendant non-contesté et du médical contingent) révélée, mais pas encore « prouvée », qui s’avérerait, in fine, bénéfique pour l’humain. Bref, ce serait comme un ordre donné par avance, une ordonnance, sans qu’on en comprenne tous les effets in extenso, avant que d’y procéder (Naassé VéNichma : fais et tu comprendras).

A priori, elle ne saurait demeurer uniquement valable pour les Africains de l’Est ou du Sud, même si certains malintentionnés ne manqueront pas de souligner l’influence du « Lobby Juif » sur la médecine américaine, voire la main invisible d’un « complot » dans la propagation sidéenne. N’est-ce pas l’injonction politique de ces « conseillers » de l’Europe, qui peut devenir « néfaste » pour la multitude ? Cette qualité intrinsèque de la pré-science du Judaïsme serait qu’elle apporte des réponses préventives à des questions encore inexplorées et des pandémies non-déclarées au moment où la prescription a été rendue. Ne serait-ce qu’à ce titre, il pourrait être utile, à une époque où la technicité médicale ne dispose pas de tous les remèdes, de lui garder un œil attentif et bienveillant à titre conservatoire…

Quoi qu’il en soit, la question ne se réduit pas à une simple protection d’ordre prescriptif médical, contre une ou des pandémies ou forme d’infection. Elle tient, plutôt dans une idéologie du progrès, à laquelle contreviendrait, nécessairement, la tradition, uniquement porteuse de croyances aveugles et infondées, sources de douleur et de déplaisir. Force est de constater que la science, qui dit les faits et ne prétend pas définir les valeurs, ni les croyances, peut, incidemment, voler au secours d’un rite que le monde moderne ne saurait comprendre que dans le langage utilitaire qui est le sien. Constatons aussi que la médecine n’a pas inventé la circoncision pour, ensuite, la préconiser, à l’instar du vaccin, mais s’est contentée d’en examiner l’apport, sur le plan sanitaire, toute abstraction faite d’un contexte culturel. Or, le langage traditionnel s’élabore et s’enrichit par le don, la transmission d’un patrimoine et n’est pas réductible à une rationalisation étroite, quant à son intérêt épidémiologique ou diététique. C’est, sans doute, pourquoi les sciences sociales, politiques, culturelles (anthropologie) et linguistiques peinent tant à démontrer leur parfaite scientificité, en toute transparence et restent affiliées à la philosophie –en tant que substitut (grec) possible à toute spiritualité, les domaines pouvant être connexes-, plutôt qu’aux savoirs dits « exacts ».

La prescription de l’alliance, dans le Judaïsme, n’appartient, évidemment, pas au strict registre de la prévention médicale. En tant que don, c’est un acte et un phénomène social total. L’acte d’alliance avec le D.ivin est un préalable à toute justification de type prophylactique ou autre, qui n’en est, au mieux, qu’une conséquence positive. Néanmoins, cela demeure une « sacrée » objection et le début de la formulation d’une question que devraient se poser les technocrates de l’Europe : comment se fait-il que, sans l’accès aux sciences du XXIème siècle, ni décision du Parlement Européen, les générations antérieures soient parvenues à vivre, survivre, voire se supporter, jusqu’à croître et se multiplier ?

Par une suite d’expériences randomisées, à un moment où une partie de l’humanité est plus exposée à un danger mortel pandémique, il acquiert, également, ce label de garant. Sans le savoir explicitement, des générations entières de parents, jugées a postériori, par l’Europe péremptoire, comme négatrices de la « liberté et des droits de l’enfant », l’auraient, aussi, protégé contre des maux inconnus, tout en l’inscrivant dans une histoire culturelle aux fondements solides, qui a su se perpétrer, alors que tant d’autres cultures et de civilisations disparaissaient. Et parfois, à cause de ce type d’épidémies, de guerres, de famines, etc. Cela mérite, en tout état de cause, un certain respect pour cette sorte de connaissance de soi innée, garantie dans le package que véhicule cette culture controversée. L’enfant doit décider. Mais de quoi est-il maître, s’il n’est pas à même de se défendre contre tous les dangers du monde qu’il ignore encore, dont une mort précoce par infection ?

Par Marc Brzustowski

[1] http://www.crif.org/fr/tribune/abattage-rituel-circoncision-en-pologne-et-en-europe-%E2%80%93-r%C3%A9alit%C3%A9s-et-probl%C3%A9matique-la-vie-juive-en-pologne-d%E2%80%99aujourd%E2%80%99hui/47214

[2] La Haskala (hébreu : השכלה, littéralement : « Éducation ») est un mouvement de pensée juif du xviiie et xixe siècle, fortement influencé par le mouvement des Lumières. Les promoteurs de la Haskala sont appelés maskilim.

[3] Le journal norvégien « Aftenposten » a réalisé un reportage, en Février 2013, sur le départ des Juifs du pays. Anne Sender, le chef de la communauté juive en Norvège, y disait : « – beaucoup d’immigrants ont apporté l’antisémitisme de leurs pays. Une honte dont personne ne parle.». Les vagues d’immigrants musulmans ramènent l’antisémitisme en Europe. Une évolution similaire se déroule dans le pays voisin, la Suède, mais aussi dans tous les pays européens. L’agence d’information, Kopp Exklusiv, est l’une des rares à parler de ce sujet.

[4] Jean-Michel Salanskis : Talmud, Science et Philosophie, Paris, 2004, L’Arbre de Judée, Les Belles Lettres.

[5] http://www.instituteliewiesel.com/content/vid%C3%A9o-en-ligne-linvention-de-la-religion-juive-le%C3%A7on-du-professeur-henri-atlan

[6] http://lessakele.over-blog.fr/article-la-norvege-est-le-pays-le-plus-antisemite-d-occident-m-gerstenfeld-hanne-nabintu-herland-102023819.html : La Norvège est le pays le plus antisémite d’Occident. Interview d’Hanne Nabintu Herland, historienne des Religions, par Manfred Gerstenfeld. Traduction française : Marc Brzustowski, mars 2012.

[7] http://www.crif.org/fr/alireavoiraecouter/la-m%C3%A9decine-du-talmud-au-commencement-des-sciences-humaines-par-ariel-toledano/50636

[8] Bruno Halioua : Le Procès des Médecins de Nuremberg, l’irruption de l’éthique médicale moderne, Préface : Richard Prasquier, Postface : Emmanuel Hirsch . Espace Ethique-Vuibert, Paris, 2007.

[9] Annie Jacobsen : Operation Paperclip: The Secret Intelligence Program that Brougt Nazi Scientists to America’. 592 pages. Little, Brown and Company.

[10] http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2007/pr10/fr/ http://apps.who.int/rhl/hiv_aids/cmcom/fr/ http://www.lemonde.fr/sante/article/2013/09/04/reduire-la-propagation-du-sida-par-la-circoncision_3470694_1651302.html .

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La circoncision limite le risque d’infection par le SIDA

Etre circoncis limite les risques de contamination par le virus du SIDA. C’est le résultat d’une étude, publiée mardi dans la revue scientifique Plos Medecine, menée entre 2007 et 2011 sur les hommes d’un bidonville en Afrique du Sud.

(Reuters)

D’autres études avaient abouti aux mêmes résultats, mais elles ne concernaient que peu de personnes. Cette fois-ci, les chercheurs ont lancé un véritable programme de circoncision
volontaire, auquel ont répondu les 20.000 hommes du bidonville d’Orange Farm,
en Afrique du Sud, âgés de 15 à 49 ans. Les chercheurs ont ensuite étudié la santé de 3.000 sujets parmi les 20.000 hommes. Bilan : si elle ne remplacera jamais
l’utilisation du préservatif, la circoncision pourrait contribuer à limiter le
nombre de cas de SIDA.

60% d’infections en moins

Les résultats de cette étude sont spectaculaires : le taux de nouvelles infections a baissé d’environ 60 %, alors
que les comportements sexuels (usage du préservatif, nombre de partenaires) n’ont pas changé.

Au cours de l’étude, qui a été menée entre 2007 et 2011, le taux d’hommes circoncis de ce bidonville est passé de 12 % à 53%, et même à 58 % chez les moins de 29 ans.

La circoncision s’est révélée particulièrement efficace chez les 15-29 ans selon les chercheurs, puisqu’ils estiment que le nombre d’infections par le SIDA aurait été 28% plus élevé si ces sujets n’avaient pas été circoncis.

Selon le professeur Auvert, investigateur de l’étude, « les hommes circoncis sont deux fois moins infectés par le virus du SIDA que les hommes non circoncis ».

D’après les chercheurs, français, américains et sud-africains,  la circoncision réduit considérablement la surface de peau comportant de nombreuses cellules immunitaires très sensibles au SIDA. Après l’opération, une couche de cellules semblables à celles recouvrant la peau se forme sur la muqueuse et limite l’entrée du VIH.

Bientôt 30 millions de circoncisions

Comme le professeur Auvert le rappelle, la moitié des personnes touchées par le SIDA se trouvent en Afrique. Il précise que si elle était diffusée dans l’ensemble du continent, la
circoncision pourrait permettre de diminuer l’épidémie de SIDA d’environ 25 %. « Chaque
fois qu’on fait 5 circoncisions, on évite une infection par le VIH dans les 15 ans qui viennent
 « , estime-t-il.

Ces résultats sont révélés, au moment où l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et Onusida débutent ensemble une mission visant à circoncire 30 millions d’hommes. D’autre part, une nouvelle étude est en cours dans le but de déterminer l’effet de la circoncision sur la réduction du risque d’infection dans la population féminine.

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Bruno RougierRadio France

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francetvinfo.fr

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Macronyme Crimeur Contre l'Humanité

Voilà maintenant que les antisémites ont trouvé un nouveau champs d’application de leur haine : la Circoncision.
On espère (avec impatience) que ces mêmes antisémites diront la même chose des 600.000 africains circoncis par l’OMS afin d’éradiquer, le SIDA, chaque année.

Eric

l’Europe antisémite n’en a rien a faire du bien être de l’enfant ce qui l’intéresse c’est sa haine du juif pourvue qu’elle puisse l’afficher sous couvert de pseudo humanité. Cette racaille criminel est disqualifiée pour l’éternité en ce qui concerne le bien et le mal et n’a plus droit au chapitre. Lui laisser cette place c’est rajouter du malheur au malheur.

Élie de Paris

En fait, la Torah, dans sa lecture simple, est le kit de survie d’un peuple promis à être dispersé à travers les Nations.
Des instructeurs.
Les avantages physiques de ce kit sont indéniables. Depuis la prohibition des unions consanguines, ou relations homos, aux aliments dangereux, aux animaux infectants, dans l’eau, sur et dans la terre, qui volent… Et l’élimination du sang avant consommation…… Les mélanges interdits…
La circoncision, donc.
Et le bain rituel, et les retenues et les poses, dans la sexualité permise dans Le couple .
La jachère pour la nature, la préservation et la survie des espèces, avec l’énigme du nid d’oiseaux…
Je n’aborderai même pas les Lois sociales, encore moins les devoirs vers l’En-haut…
Que les Nations aient préféré les honnir ou les moquer prouve bien que l’apport juif à l’Humanite est méprisé, par simple antisémitisme.
Ou antiDeïsme…?
Et encore, si c’est la l’apport sur la santé, combien pour celui de la spiritualité ?
Celui qui n’aime pas l’eau méprise le pompier, !
Que faire… À chaque génération se lève un ennemi farouche, un heritier d’amalek, genocideur, et c’est pourquoi Dieu nous enjoint, « Guerre à amalek, d’âge en âge, toujours » dont le relaie se perpétue.
Effacer son souvenir, n’est-ce pas s’en rappeler, tout le temps ?
Pour un peu, ils nous auraient exterminés.
Si ce n’est Lui qui nous délivre de leurs mains.