Le Ministre égyptien de la Défense, le Général Abdul-Fatteh al-Sissi, 59 ans, a annoncé mercredi 27 mars, qu’il démissionnait de l’armée après 45 ans de service, dans le but de présenter sa candidature à la présidence.

Aucune date n’est encore fixée pour l’élection, mais on prévoit qu’elle se tiendra, au plus tard, en juillet. Sa popularité, en tant qu’homme fort dans un pays qui n’aspire, par-dessus tout, qu’à la stabilité est telle qu’il peut compter sur sa victoire.

Les sources militaires de Debkafile dévoilent que, durant les dernières semaines, le Général Al Sissi a pris le temps de créer une force d’intervention rapide comme moyen puissant pour servir de colonne vertébrale à son régime.

C’est le Général major Tawfik Abdel-Samei, chef du commandement central de l’armée égyptienne, qui a été choisi pour diriger cette force. Le Général Al Sissi et lui ont sélectionné 10.000 combattants d’élite parmi les plus aptes, parmi les diverses unités de l’armée et les ont aguerris par des stages intensifs, dans une base spéciale des troupes aéroportées. Equipée de moyens de transport aérien et d’hélicoptères, elle est en mesure de survoler l’espace d’un bout à l’autre du pays, à la moindre crise, aux côtés de tanks, d’artillerie auto-propulsée et d’un ensemble de mesures contre-terroristes.

Cette force sera à la disposition du nouveau Président pour poursuivre sa guerre contre les Frères Musulmans, à la suite de leur renversement du pouvoir, l’été dernier.

Dans le même temps, les tribunaux égyptiens sont en train de juger les dirigeants des Frères Musulmans, dont l’ancien président destitué, Mohamed Morsi et des milliers de militants, à un rythme accéléré, par de brefs procès et de prononcer des condamnations à mort pour des centaines d’accusés (529 à ce jour, 700 en attente de verdict).

Peu de temps avant l’annonce de sa candidature, El-Sissi a promu le Chef d’Etat-Major Sedki Sobhi du rang de colonel à général, en le nommant prochain Ministre de la Défense.

Dans sa déclaration à la nation, le candidat présidentiel a promis de travailler à libérer l’Egypte de la menace terroriste. Il a aussi promis de s’attaquer à la situation économique désastreuse du pays, sans dire précisément comment il s’y prendrait.

El Sissi jouit d’une rallonge financière généreuse, de la part de l’Arabie Saoudite et des Emirats du Golfe, depuis qu’il s’est emparé du pouvoir, l’an dernier. On s’attend à ce que cette aide se poursuive. En tant que président, il pourra aussi s’appuyer sur quatre piliers, selon les sources moyen-orientales de Debkafile :

1. Le sommet de l’élite militaire, bien que certains généraux puissent manifester des réserves. Quand il a hésité, avant de se décider à poser sa candidature pour la présidence, l’ancien chef d’Etat-Major, le Lieutenant-Général Sami Annan a commencé à organiser un comité de soutien à sa candidature, mais, il est ensuite revenu sur sa prise de position.

Un autre de ses contradicteurs est le Général Ahmed Wasfi, le chef charismatique de la Seconde Armée d’Egypte. En dépit de sa popularité, l’opération contre-terroriste menée par Wasfi dans le Sinaï n’a pas réussi à éradiquer Al Qaïda et ses alliés, qui ont tenté plus d’une fois de l’assassiner, et il a, en définitive, été relevé de sa mission.

2. L’appareil judiciaire est un autre pilier du système qui soutient le dirigeant égyptien, particulièrement, depuis qu’il a fait de celui qui est à sa tête, Adly Mansour, le président par intérim.

3. Le Vice-Roi et Premier Ministre des Emirats Arabes Unis, le Cheikh Mohammad Bin Rashid al Maktoum, est l’un des plus fervents défenseurs d’Al Sisi dans le monde arabe.

Leurs relations reposent aussi sur un volet-projet palestinien : Maktoum est un ennemi mortel du Président de l’Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas Article original et le principal soutien de son rival, Mohamed Dahlan Article original. Limogé en tant que haut responsable de l’Autorité Palestinienne, Dahlan a passé le plus clair des trois derniers mois au Caire, dans la peau du conseiller spécial d’El Sisi pour les affaires palestiniennes.


Voir : la guerre hypothétique de Dahlan contre le Hamas Article original.

4. Son autre parrain important, c’est le Prince Bandar Bin Sultan, directeur des services des renseignements généraux d’Arabie Saoudite, qui vient juste d’être réhabilité par un grand retour en grâce à Riyad, après plusieurs semaines d’absence. Bandar s’est fait le go-between de la relation entre El Sisi et le Président russe Vladimir Poutine. Il a aussi présenté une offre de Riyad pour financer leur transaction de deux milliards de $ d’armement.


Bandar Bin Sultan avec Poutine.

L’annonce de sa candidature à la présidence, juste deux jours avant l’arrivée du Président américain Barack Obama à Riyad, pour des discussions avec les dirigeants saoudiens, n’est pas une coïncidence. Depuis qu’Al Sissi s’emploie à éliminer les Frères Musulmans, cela a jeté un froid dans les relations entre Washington et le Caire. L’homme fort de l’Egypte a voulu s’assurer que le Président américain a bien compris qu’il est là pour rester.


Pour la ménagère égyptienne, Obama est une « espèce d’âne » Article original.

DEBKAfile Reportage exclusif 27 mars 2014, 8:52 AM (IST)

debka.com Article original

Adaptation : Marc Brzustowski

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires