Claude Khayat, qui avait reconnu avoir causé la mort de cette jeune Israélienne fauchée par un 4 x 4 à Tel-Aviv en 2011, entend désormais rejeter la responsabilité sur son passager.L’affaire Lee Zeitouni, du nom de cette jeune Israélienne de 25 ans décédée en septembre 2011 après avoir été renversée dans une rue de Tel-Aviv par le 4 x 4 de deux ressortissants français qui avaient aussitôt pris la fuite vers l’Hexagone, est en passe de connaître un nouveau rebondissement.
Claude Khayat présenté, selon ses propres déclarations, comme le chauffeur du véhicule à l’origine de la mort de la jeune professeur de gymnastique, qui avait suscité une vague d’indignation en Israël, a confié à des proches son intention de revenir sur ses premières confessions.
Filmé à son insu, en janvier, par une chaîne de télévision israélienne, l’homme, âgé de 37 ans, avait reconnu avoir été au volant de la voiture.
« C’est moi qui conduisais.
Ça me fait mal mais je ne l’ai pas fait exprès », avait-il alors reconnu.
Claude Khayat — qui est par ailleurs jugé à partir d’aujourd’hui à Paris, avec une quarantaine d’autres prévenus dans une vaste affaire d’escroqueries aux encarts publicitaires — soutient désormais que le véritable conducteur était son passager, Eric Robic, un homme d’affaires de 40 ans.
Selon nos informations, Claude Khayat aurait décidé à l’époque d’endosser cette responsabilité après que son complice eut accepté de rembourser à sa place une importante dette qu’il avait contractée auprès d’une organisation mafieuse basée en Israël.
Claude Khayat attend aujourd’hui d’être entendu par le juge d’instruction parisien chargé de ce dossier.
« Il ne pourra l’être que lorsque les autorités israéliennes auront transmis les pièces de leur enquête à la France, confie une source proche de l’affaire.
Cette affaire est suivie de très près par l’ambassadeur de France en Israël et la procédure devrait être remise à la justice française d’ici à la mi-novembre. »
Sollicité hier, l’avocat de la famille de Lee Zeitouni, Me William-Gilles Goldnadel, s’est déclaré « guère étonné » par ce soudain revirement.
« Dans ma plainte adressée au juge d’instruction parisien, j’avais laissé ouverte la question concernant l’identité du conducteur de ce 4 x 4, confie-t-il.
Nous attendons toujours de pouvoir être entendus par la justice française, mais j’ai désormais bon espoir que les choses évoluent rapidement. »
De son côté, Me Joseph Cohen-Sabban, l’avocat de Claude Khayat, se montre prudent :
« Tant que les déclarations de mon client ne sont pas consignées sur procès-verbal, tout cela n’a aucune valeur juridique », insiste-il.
L’avocate d’Eric Robic, Me Françoise Cotta, elle, n’a pas pu être jointe.
L’accident fatal à Lee Zeitouni, le 16 septembre 2011, fauchée alors qu’elle se rendait à son travail, avait ému tout le pays.
L’Etat hébreu avait demandé l’extradition des deux auteurs présumés des faits. En vain, la France n’extradant pas ses ressortissants.
La famille de la victime avait alors déposé plainte à Paris.
A l’époque, devant l’émotion suscitée et la tournure politique de cette affaire, Carla Bruni-Sarkozy avait même écrit aux parents de la jeune victime pour leur exprimer tout son soutien.
Stéphane Sellami / Le Parisien.fr
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