Coordination? Quelle « coordination »? Les avions de combat israéliens et russes jouent au chat et à la souris au-dessus de la Syrie. 

 

Les médias syriens ont rapporté une attaque des avions des forces israéliennes dimanche 1er novembre, après deux autres sorties vendredi dans la nuit contre les bases de l’armée syrienne et du Hezbollah dans les Monts Qalamoun à la frontière libanaise. Tsahal refuse de commenter, de confirmer ou d’infirmer ces reportages. Les sources syriennes décrivent un grand nombre d’avions de combats israéliens qui ont bombardé une unité du Hezbollah basée dans le village d’El Ain dans le nord du Liban et des dépôts d’armes de la 155ème Brigade de l’artillerie de l’armée syrienne à Al Katifa, à l’Est.

Ces deux cibles sont éloignées de plus de 70 kms. Aussi ces frappes aériennes doivent avoir pris pour cibles deux points chauds ou carrefour de la route de livraison d’armes iraniennes au Hezbollah.

Ils ont aussi soulevé trois questions importantes :

1. Est-ce que le Centre de Commandement israélien à Tel Aviv utilise la « ligne rouge » vers les Quartiers généraux russes pour donner à Moscou des alertes précoces de ces frappes aériennes contre des cibles de l’armée syrienne et du Hezbollah, en expliquant qu’il ne sera fait aucun dommage contre l’armée russe en Syrie?

C’est difficilement probable : on ne s’attend pas à ce que les Russes tolèrent des bombardements israéliens si proches de leur propre enclave militaire dans la province de Latakia.

2.  Est-ce que les avions de surveillance russe et leurs stations radar détectent l’approche de bombardiers israéliens et décident de ne pas interférer?

Après tout, Israël semble avoir détourné les yeux, lors des frappes aériennes russes répétées, au cours de ces derniers jours contre des positions rebelles dans la ville du sud syrien de Dera’a et à Quneitra, juste en face des positions de Tsahal sur le Golan. Ces deux cas peuvent suggérer un « gentlemen agreement » entre la Russie et Israël, consistant à s’abstenir d’interférer dans les opérations aériennes de l’un et de l’autre, aussi longtemps qu’il n’y a pas d’affrontement direct entre les deux forces aériennes. Cela aurait pu facilement se produire quand les avions russes ont bombardé Quneitra.

Aussi, est-ce que Moscou donne assez de liberté d’actions à Israël pour frapper des cibles iraniennes, syriennes et du Hezbollah, tant qu’il n’y a pas d’interférence avec les opérations russes stricto-sensu?

C’est aussi fort improbable, parce que cela reviendrait à offrir aux forces aériennes d’Israël la permission d’opérer à l’intérieur de la bulle de déni d’accès aérien que les forces aériennes russes ont imposé en Syrie.

3. Est-ce que les forces aériennes israéliennes emploient des mesures de guerre électroniques permettant de brouiller les systèmes de traçage installés à l’intérieur des avions-espions de surveillance russes et sur les systèmes de missiles anti-aériens en Syrie?

Les sources des renseignements militaires de Debkafile proposent cette réponse : Israël et la Russie mènent un bras de fer électronique clandestin depuis 33 ans, depuis le mémorable épisode de 1982, lorsque les forces aériennes israéliennes ont détruit en une frappe unique tout le système de défense anti-aérien russe installé en Syrie.

Depuis lors, les Russes ont travaillé durement pour développer des mesures de guerre électronique, afin de reprendre l’avantage sur les avancées israéliennes dans ce domaine, mais sans grand succès.

Cela a encore été démontré de façon particulièrement frappante, en septembre 2007, quand les systèmes de guerre et de traçage électronique fabriqués en Russie, qui étaient la colonne vertébrale de tout le dispositif de batteries anti-aériennes syriennes, sont restés muets et incapables d’identifier les avions bombardiers israéliens, alors qu’ils pénétraient l’espace aérien pour venir bombarder le réacteur au plutonium construit par la Corée du Nord, l’Iran et la Syrie jusqu’au nord de la Syrie (Al Khiba, Deir Ez Zor).

Cette même défaillance semble bien avoir été exploitée de façon récurrente dans les cas des sorties aériennes israéliennes de vendredi et dimanche.

DEBKAfile Reportage Spécial 2 novembre 2015, 1:50 PM (IDT)

Adaptation : Marc Brzustowski.

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gabriel Taieb

Une citation ici, à laquelle je me contenterai d’ajouter un commentaire de la chaïne « Zvyezda » ( la télé-radio de l’armée russe, semblable à Galei-Tsahal) qui souvent se permet d’apporter des explications plus ou moins inédites mais non officielles. Effectivement, les média russes n’ont absolument pas relaté les frappes israéliennes sur les positions du Golan, il n’ y a eu aucune remarque de la défense russe à ce sujet, pas de protestation. Si l’armée russe avait été prise « par surprise » comme certains voudraient nous faire croire, il y auraient eu un déchaînement de protestations du côté de Moscou,
A la question de Debkafile: « Est-ce que les avions de surveillance russe et leurs stations radar détectent l’approche de bombardiers israéliens et décident de ne pas interférer? » la chaîne « Zvyezda » semble répondre indirectement: « Russes et israéliens auraient établi en commun une liste des objectifs que chacun pourrait frapper ou anéantir à son gré » Cela ne se confirmera pas officiellement bien-entendu, car il faudrait alors reconnaître que la Russie permette à Tsahal de frapper ses « alliés » sur le Golan, et cela, c’est bien-entendu impossible.
Par ailleurs, je me souviens d’un autre cas, où cette même chaîne avait fait un scoop: lors de l’attaque et la destruction d’un système de missiles S-300 en Syrie qui risquait de tomber entre les pattes de Daesh, la position tenue secrète de cet armement avait été fournie à Israël par les sercices spéciaux russes. De plus, il n’y avait plus un seul soldat russe à cet endroit. Le fait même, comme il est clairement indiqué ici, que les forces russes puissent frapper en Syrie à leur aise, sans craindre le moindre accrochage avec Israël, prouve bien que Russes et Israéliens opèrent tous les deux sur le même cyber-espace russe qui recouvre l’ensemble de la région. Ceci a dû être mis au point au cours des rencontres des états-majors russes et israéliens à Moscou et à Tel-Aviv. et je conclurai en usant de la jolie formule de cet article, non pas comme question, mais comme affirmation:
« Ces deux cas peuvent suggérer un « gentlemen agreement » entre la Russie et Israël, consistant à s’abstenir d’interférer dans les opérations aériennes de l’un et de l’autre, aussi longtemps qu’il n’y a pas d’affrontement direct entre les deux forces aériennes.  »
Il n’y aura pas d’affrontement direct ou même indirect entre la Russie et Israël. Ces deux pays sont guerre ensemble contre un ennemi commun.