Le Général-Major Mohammad Al Jafari déclare que la Russie ne cherche qu’à assurer la sécurité de ses propres intérêts en Syrie.

Major General Mohammad Ali Jafari. (AFP/Behrouz Mehri)

BEYROUTH – Le chef du Corps des Gardiens de la Révolution iranienne (CGRI) a fait allusion à un conflit d’intérêts entre la Russie et l’Iran concernant le sort de Bachar al Assad, en disant que l’intervention de Moscou en Syrie ne vise qu’à assurer la sécurité de ses propres intérêts.

Le Général-Major Mohammad Ali Jafari, qui prétend que la majorité du peuple syrien soutient Assad, a déclaré que « l’ami du Nord [la Russie] qui est venu en Syrie pour apporter son soutien militaire récemment, l’a fait pour préserver ses propres intérêts ».

« La Russie peut ne pas se préoccuper qu’Assad reste au pouvoir comme nous le faisons, mais en tout cas, la Russie est présente en Syrie, à présent, et peut se sentir obligée de rester, parce qu’elle est « embarrassée » par la situation ou pour toute autre raison », explique Al-Arabiya en le citant.

Jafari a aussi affirmé que l’Iran « ne voit aucune alternative à Assad » – une position qu’il dit être partagée par le Guide Suprême du pays et au CGRI, selon la chaîne saoudienne.

« Il y en a certains qui ne le comprennent pas et qui parlent d’une alternative à Assad ».

Les organes de presse iraniens ont présenté des versions identiques de ces commentaires de Jafari, qui sont intervenus au cours d’un discours livré lundi lors du premier « Forum anti-américain », depuis l’accord international autour du programme nucléaire de l’Iran signé à la mi-juillet.

Le journal d’actualité arabophone Al-Alam a cité Jafari qui disait que : » La Russie poursuit ses intérêts en Syrie ».

« Le fait qu’Assad reste au pouvoir ne peut pas la préoccuper au même point que nous, mais en tout cas, cela aide la « résistance islamique ».

L’Agence de Presse iranienne Mehr offre une version différente des citations de Jafari, cette fois, qui disait : « Notre puissant voisin du Nord [la Russie] fournit aussi une assistance à la Syrie, mais il ne se satisfait pas de la (présence de la) « résistance islamique ».

En tout cas, il apporte une assistance sur la base de nos intérêts partagés. Mais il n’est pas évident que la Russie s’aligne sur l’Iran en ce qui concerne le sort du Président Bachar al Assad ».

La Russie a débuté ses bombardements aériens en Syrie le 30 septembre, en frappant les groupes rebelles dans les provinces de Homs, Hama, Latakia et Idlib, tout en prétendant frapper des cibles de Daesh, qui sont situées nettement plus à l’Est.Malgré ces prétentions, la plupart de ses frappes ont eu lieu dans le Nord-Ouest du pays et, récemment, au sud (Deraa, Quneitra).

Dès le commencement des frappes russes, des reportages ont émergé expliquant que l’Iran était en train de déployer des milliers d’hommes de troupes pour renforcer les offensives du régime dans le nord-ouest du pays, alors que le Commandant des forces Al Qods des Gardiens de la Révolution Islamique menait sa tournée sur les lignes de front.

Le quotidien pro-Hezbollah Al-Akhbar rapportait le 13 octobre que la cheville ouvrière de la stratégie de l’Iran à l’international était arrivé en Syrie ce dimanche-là pour superviser les préparatifs d’une offensive de grande envergure sur le front d’Alep. Depuis, l’Iran et ses meilleures unités d’élite auraient subi un revers cuisant à Al-Safira.

Cette offensive majeure aurait pour but de repousser toute force hostile jusqu’à la frontière turque.

Des sources sur le terrain ont déclaré au quotidien qu’un nombre sans précédent d’hommes de troupes s’est rassemblé sur les fronts nord qui sont ^proches de toutes les positions des djihadistes et rebelles, depuis les zones rurales d’Hama jusqu’à la plaine d’Al Ghab au Sud rural d’Idlib.

L’Iran et le Hezbollah insistent généralement pour dire que la Russie travaille étroitement avec eux, autant qu’avec les gouvernements syrien et irakien sous les auspices de la coalition « 4+1 » destinée à coordonner leurs activités militaires conjointes.

Au cours de ces dernières semaines, au moins 29 officiers supérieurs et un nombre non-précisé de membres de forces d’élite iraniennes et du Hezbollah ont été tués en Syrie, dont le Général Farshad Hasounizad, chef de la Brigade d’élite Al-Saberin, et Hamid Mokhtarband, l’ancien chef d’Etat-Major de la 1ère Brigade de la 92ème Division Blindée iranienne, considérée comme la meilleure unité blindée du pays.

Leur mort a fait immédiatement suite à la perte en octobre du général en chef du coprs des Gardiens de la Révolution islamique d’Iran, le Général Hussein Hamdani, l’un des officiers supérieurs le plus important d’Iran et principal conseiller militaire de Khamenei en Syrie.

Publié le : 3/11/2015 10:56 AM

now.mmedia.me

Adaptation : Marc Brzustowski.

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