Des centaines de djihadistes de Daesh à la frontière d’Israël ©

Des centaines de djihadistes de l’Etat Islamique amassés à la frontière nord d’Israël. 

La branche locale de l’Etat Islamique sur le Golan syrien dispose de missiles antitank russes Kornet, utilise des véhicules piégés,des mitrailleuses lourdes, quelques tanks et des véhicules blindés transport de troupes dans son arsenal. Malgré  ses faibles ressources humaines (600 hommes), Tsahal garde l’oeil sur la Brigade des Martyrs de Yarmouk, alors qu’il ronge le territoire de son rival, lié à al Qaïda, le Jabhat al Nusra. Jusqu’à il y a peu, les djihadistes et « rebelles » gardent une emprise allant jusqu’à 95% du Golan. La Russie et l’armée syrienne tenent de les en déloger à partir du Sud syrien. 

Il y a quelques semaines, une énorme explosion a fait trembler la ville d’el-Hmidaiah, près du passage de Quneitra, à 400 m de la barrière frontalière avec Israël.Les troupes de Tsahal ont été déployées par crainte qu’un obus de mortier se soit échoué, dans la zone d’Ein Zivan.

Après quelques heures il est devenu clair que les capacités des partisans de l’Etat Islamique par-delà la frontière ne se restreignaient plus à l’usage d’armes légères et de mitrailleuses lourdes. Deux voitures-piégées venaient d’exploser contre l’avant-poste de l’organisation rebelle appartenant à Al Qaïda, le Jabhat al Nusra.

 

 Les auteurs de l’attaque appartenaient à une bande terroriste s’identifiant à Daesh, dont les membres ont fait sécession avec le Juhbat al Nusra- resté fidèle à Al Qaïda.

Mercredi, le Chef d’Etat-Major de Tsahal, Gadi Eisenkot a fait la tournée de la frontière sur les hauteurs ud Golan, en compagnie du Commandant du Nord, le Major-Général Aviv Kochavi et la Commandant de la Division Bachan en Galilée, le Général de Brigade Amir Baram.

Tsahal  observe à la loupe les combats l’une contre l’autre des organisations djihadistes sur le Golan syrien, qui, depuis plus d’un an contrôlent environ 90 à 95% de la bande de territoire le long de la frontière avec Israël.

L’armée souligne que ces organisations, comprenant des islamistes extrémistes ne regardent pas encore vers Israël et sont principalement occupés à se combattre l’une l’autre ou à s’en prendre à l’armée syrienne et au Hezbollah, à l’offensive dans le sud. Les mêmes luttes ntestines inter-djihadistes se déroulent ailleurs, comme dans la Province d’Idlib, où 4 assassinats ou tentatives d’assassinat, perpétrés par Daesh, ont frappé des chefs de « l’Armée de la Conquête » (sous parapluie saoudien).

Cependant, le message menaçant d’Abu Bakr al-Bagdadi envers Israël, samedi dernier, a donné une nouvelle signification à la présence de deux branches distinctes de ce groupe terroriste aux frontières d’Israël.

Dans le sud, que Tsahal considère comme la menace la plus imposante, la branche de Daesh dans le Sinaï est active près de la frontière avec l’Egypte. Dans le Nord, un groupe de dimension plus petite – mais non moins extrémiste – la Brigade des Martyrs de Yarmouk opère dans la zone frontalière.

Ce groupe est relativement peu nombreux, comprenant 600 djihadistes qui représente Daesh sur le Golan syrien. Le groupe contrôle une bande de territoire d’environ 15 kms sur la frontière avec Israël, à partir du point triangulaire où se rencontrent les frontières israélienne, jordanienne et syrienne et se prolonge vers le nord en direction de Damas.

A l’intérieur de la Syrie proprement dite, ce groupe contrôle un territoire de plusieurs dizaines de kms au sud vers Dera’a et vers le Nord en direction de Tel Saki.

 

Vengeance pour un chef assassiné

La Brigade des Martyrs de Yarmouk opère dans une zone « verrouillée » : à l’ouest par Israël, au sud par la frontière jordanienne et au nord, par le Jabhat al Nusra – son principal rival – qui tente de l’écraser. Cependant, bien que ce soit Jabhat al Nusra qui contrôle ce territoire, la BMY réussit occasionnellement à recevoir de l’aide et des livraisons de la part de Daesh.

Les BMY dirigent environ 40.000 des 750.000 Syriens qui demeurent encore sur le Golan syrien, la plupart de ses membres provenant de cette zone.

Depuis octobre, les BMY ont même réussi à s’emparerde plus de territoire qui se trouvait sous contrôle d’al Nusra. Il y a environ un mois, les djihadistes d’al Nusra ont tué le dirigeant Shuhada Abu Ali al-Baridi, surnommé « Sheikh al-Ghal » (L’oncle) dans un attentat-suicide à l’intérieur des quartiers-généraux de l’organisation. 

Sheikh al-Ghal a été remplacé par Abu Ubaida, qui n’a pas traîné pour mener les représailles concernant le meurtre de son prédécesseur. 

Dans ce qui semble bien un acte de vengeance de Daesh, les BMY ont localisé deux supposés collaborateurs, leur ont attaché des sacs d’explosifs sur le corps et les ont fait exploser devant la caméra.

La branche de Daesh sur le Golan syrien, comme le Jabhat al Nusra, a conquis des postes désertés par la Force de l’ONU d’Observation du Désengagement, dont elle avait kidnappé les membres et les utilise comme bases de lancement d’attaques. Ils ont en leur posession de nombreux types d’armes, la plupart pillées dans les arsenaux de l’armée syrienne, dont des armes légères, des mitrailleuses lourdes montées sur des camions et 4X4, des missiles antitanks Kornet et quelques tanks et véhicules transport de troupes.

 

Les menaces de Nasrallah

Tsahal pense que l’organisation n’est pas pressée d’accepter un éventuel ordre de Daesh d’envoyer des forces à l’extérieur du Golan syrien et cette branche du Golan est perçue comme ayant plus une orientation locale qui corresponde à son territoire d’origine.

En dépit du fait qu’il n’y ait pas eu jusqu’à présent d’intention de mener une attaque terroriste majeure contre Israël, du type offensive de dizaines de djihadistes armés et de camions-piégés, la 366ème Division de Tsahal, qui supervise la zone frontalière , se prépare à toute éventualité.

Un autre scénario envisagé par Tsahal serait que face à la poursuite de l’appui efficace de la Russie à l’armée du régime Assad sur le Golan syrien, ces radicaux tentent de mener une attaque terroriste contre Israël, rendant ainsi la zone frontalière extrêmement imprévisible, avec, également, la poussée du Hezbollah à la faveur des frappes russes massives.

Dans les hauteurs nord et centrales du Golan, l’armée syrienne ne détient pour le moment que le couloir entre Quneitra et Damas,ainsi que quelques zones druzes au pied du Mont Hermon. Les agents du Hezbollah qui combattent du côté d’Assad sur le Golan syrien ont quitté la zone au cours de ces derniers mois, après avoir contribué à repousser des percées djihadistes dans des villes de cette route stratégique, menacées de tomber.

Plus au nord, Tsahal a identifié le déploiement des forces du Hezbollah au pied du Mont Hermon côté syrien, ainsi que le déploiement de l’armée libanaise du côté libanais de la frontière syrienne, dans le but d’empêcher un mouvement vers l’ouest des rebelles islamistes.

Tsahal a bien entendu aussi pris acte des dernières menaces du Secrétaire-Général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, à la suite de l’élimination ciblée de Samir Kuntar, que Nasrallah et son mouvement ont attribué à Israël. « Nous avons pris très au sérieux les déclarations de Nasrallah dans ses discours et sommes parés à toute éventualité », déclaraient les sources dans Tsahal mercredi,tout en ajoutant que « le Hezbollah prend aussi très au sérieux nos propres mises en garde contre tout aventurisme de sa part ».

Yoav Zitun

Publié le : 30.12.15, 20:16 / Israel News

 

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Adaptation : Marc Brzustowski