Des postes de police chinois clandestins découverts en région parisienne

Des révélations fracassantes. Lundi 5 décembre, l’ONG Safeguard Defenders a publié des informations-chocs au sujet de postes de police chinois clandestins et illégaux implantés à l’étranger. En effet, comme l’a relayé RFI le 4 décembre, Pékin se servirait d’une centaine de postes dans 53 pays du monde entier pour surveiller, harceler et mettre sous pression ses ressortissants vivant en dehors de la Chine. Une pratique qui aurait d’ailleurs été multipliée par deux en quelques mois, depuis le dernier rapport diffusé par l’ONG en septembre 2022. Des accords avec des pays d’Europe et d’Afrique seraient même conclus pour acquérir une présence internationale de plus en plus importante.

Répression et intimidation

Une atteinte délibérée aux droits de l’homme dénoncée par l’ONG à travers ses révélations. De son côté, le régime communiste chinois réfute toute accusation. S’il atteste de l’existence de ces postes de police à l’étranger, les responsables les qualifient comme étant « une aide consulaire à leurs ressortissants, à la suite notamment de la pandémie de coronavirus et la fermeture des frontières chinoises ». Par ailleurs, Pékin est aussi accusée par Safeguard Defenders d’avoir aussi ouvert des commissariats et d’avoir déployé des agents sous couverture en France pour contraindre les ressortissants chinois à retourner dans leur pays. Le tout, depuis une station située en banlieue parisienne. « Ce sont des tentatives croissantes de réprimer la dissidence partout dans le monde (…) ils utilisent le leurre et le piégeage », a dénoncé Laura Harth, directrice de la campagne Safeguard. Depuis les premières révélations de l’organisation militante pour les droits de l’homme, l’Irlande et les Pays-Bas ont fermé le poste de police chinois qui se trouvait sur leur territoire.

La Chine a-t-elle ouvert des postes de police chinois clandestins à Paris ?

INGERENCE Une enquête de l’ONG Saveguard Defenders indique que la police chinoise a fait pression sur des milliers de ressortissants chinois installés à l’étranger, notamment à Paris, pour les contraindre de retourner en Chine.

  • Trois bureaux de police chinoise sont implantés en toute illégalité sur le territoire français, selon une ONG espagnole.
  • Ces policières et policiers forcent les ressortissants chinois à revenir en Chine pour les confronter à des accusations ou des enquêtes locales.
  • Contacté par 20 Minutes, le ministère de l’Intérieur affirme ne pas « tolérer » ces pratiques, mais refuse de préciser si une enquête est en cours.

Ils sont cachés derrière de simples bureaux, des immeubles à l’apparence anodine. Selon l’ONG espagnole Safeguard Defenders, qui a publié un rapport détaillé sur le sujet en septembre, la Chine a implanté à Paris, et dans plusieurs autres capitales, des postes de police chinois clandestins ou « non officiels », chargés de forcer des ressortissantes et ressortissants chinois à rentrer au pays pour les confronter à la justice. Une cinquantaine sont ouverts sur cinq continents, et trois à Paris en particulier, selon l’enquête de l’ONG.

Dans le détail, deux bureaux de police liés à la ville de Fuzhou et un bureau lié à la ville de Qingtian officient dans la capitale française, officiellement pour aider à renouveler un permis de conduire ou effectuer des tâches de consulat à l’étranger. Mais dans les faits, ces officines servent à « réprimer des activités illégales ou criminelles impliquant des chinois à l’étranger », selon le rapport consulté par 20 Minutes.

230.000 personnes forcées à rentrer au pays

Certains de ces postes de police clandestins collaboreraient avec la police chinoise pour mener des « opérations de maintien de l’ordre sur le sol étranger ». Safeguard Defenders soutient qu’elle possède plusieurs preuves indiquant que des individus liés à ces stations ont cherché à persuader des ressortissants soupçonnés d’avoir commis des crimes de retourner en Chine pour faire face à des procédures pénales.

Ces opérations de police clandestine ont été soutenues selon l’ONG par une loi adoptée le 2 septembre par la Chine qui « établit la pleine extraterritorialité pour les citoyens Chinois » concernant certains crimes. Entre avril 2021 et juillet 2022, environ 230.000 personnes auraient été persuadées de retourner en Chine pour faire face à la justice chinoise, selon l’ONG.

Enquêtes ouvertes aux Etats-Unis, Pays-Bas, Canada

La chaîne de télévision France 3 a réussi à joindre un responsable d’une de ces polices clandestines établies à Paris, qui a indiqué travailler pour « la préfecture de police de la Chine » pour « des examens de santé » ou « des renouvellements de permis de conduire ». Mais un responsable du ministère des Affaires étrangères à Shanghai s’exprimant sous condition d’anonymat a confirmé les faits auprès du journal espagnol El Correo, affirmant « ne pas trouver problématique de faire pression sur des criminels pour qu’ils aillent devant la justice ».

Des enquêtes ont été ouvertes à l’étranger par les Pays-Bas et la police fédérale canadienne, où une personne accusée de détournement de fonds et vivant au Canada a été poussée à retourner en Chine, selon un document judiciaire. Selon des médias néerlandais, un homme affirme avoir reçu des appels menaçants et des messages après avoir manifesté en juin devant l’ambassade de Chine. La justice américaine a par ailleurs inculpé la semaine dernière sept Chinois accusés d’avoir tenté d’obliger un de leurs compatriotes, résidant aux Etats-Unis, à retourner en Chine.

JForum.fr & 20 Minutes

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gigi

Au Canada il en existe aussi et ils ne sont même pas clandestins.