Shin Bet : Un Palestinien supervisait un groupe terroriste contre Israël depuis le Caire
Le Shin Bet a révélé l’arrestation en janvier d’un Palestinien qui a quitté la Cisjordanie/Judée-Samarie pour l’Egypte, il y a des années, prétendait-il pour étudier, mais qui a avoué travailler avec un groupe islamiste radical et le Hamas dans le but de planifier et de mener des attentats en Israël, dont des tirs de roquettes et l’appui aux actes terroristes à l’intérieur d’Israël ; au même moment, l’Egypte accuse le Hamas et les Frères Musulmans d’avoir assassiné le Procureur Général d’Egypte.
Israël a arrêté en janvier dernier un Palestinien qui avait emménagé en Egpte en 2007, dans le but de fonder une cellule terroriste se consacrant à attaquer Israël, l’information étant autorisée à la publication dimanche. Najib Mustafa Nizal, 33 ans, était habitant de Qatabiya jusqu’à ce qu’il parte en Egypte, en feignant de vouloir intégrer une école.
Selon le Shin Bet, Nizal a rejoint le Kata’ib al-Mujahideen, une organisation terroriste distincte des Brigades des Martyrs d’al Aqsa (Fatah de Mahmoud Abbas) et qui a adopté des caractéristiques et objectifs islamistes.
Najib Mustafa Nizal
Les agents opérationnels du groupe terroriste ont mené des attaques multiples au cours des quelques dernières années contre des cibles israéliennes, en particulier en tirant des roquettes contre Israël et essayant de soutenir des activités terroristes sur le territoire israélien.
Ce groupe entretient des relations avec le Hamas, dans le domaine de la logistique, du travail en commun, de l’entraînement, de l’assistance professionnelle et de la fourniture d’armement. En pratique, le Kata’ib al-Mujahideen se trouve sous le parrainage du Hamas dans la Bande de Gaza et il en reçoit des financements et des orientations.
Nizal a avoué au Shin Bet que lorsqu’il était en Egypte, il a travaillé à localiser et recruter des étudiants de la Bande cisjordanienne de Judée-Samarie qui étudiaient en Egypte. Il dit avoir envoyer ces recrues à Gaza pour y recevoir un entraînement militaire et ensuite les aider à s’infiltrer vers la bande cisjordanienne de Judée-Samarie.
Les rues du Caire (Photo: AP)
Nizal a aussi avoué au Shin Bet que l’objectif du recrutement était de créer une infrastructure militaire dans la bande cisjordanienne de Judée-Samarie.
Il a ensuite reconnu qu’il menait ses activités en Egypte depuis une planque appartenant au Kata’ib al-Mujahideen. Cette cachette était utilisée pour des rencontres de djihadistes du groupe à Gaza, dont le dirigeant de cette organisation, Assad Abu Shariah.
L’appartement a aussi servi comme lieu de rencontre pour les agents importants du groupe terroriste Hamas de Gaza, selon ses aveux, autant que pour d’autres groupes terroristes. Nizal a aussi dit au Shin Bet qu’il était impliqué dans des transferts de financements consacrés à ce projet. Il a aussi admis avoir pleinement connaissance d’une route clandestine d’acheminement d’armes entre la Libye et l’Egypte et, de là, vers la Bande de Gaza.
L’Egypte pointe le doigt contre le Hamas et les Frères Musulmans
Egalement ce dimanche 6 mars, l’Egypte a accusé les responsables en exil des Frères Musulmans de conspirer avec des terroristes du Hamas palestinien de Gaza, d’avoir assassiné le Procureur Général Hisham Barakat, l’an dernier et l’armée a arrêté 14 individus en lien avec cet attentat.
Barakat, 64 ans, a été tué par une voiture piégée au Caire, en juin 2015. C’était le responsable de l’Etat le plus important à être assassiné depuis le renversement en mi-2013 du président Mohamed Morsi des Frères Musulmans. Il n’y a eu aucune revendication de cet attentat, à l’époque.
Le Ministre de l’Intérieur Magdy Abdel Ghaffar a déclaré lors d’une conférence de presse que l’attentat a été ordonné par les dirigeants en exil en Turquie du plus vieux mouvement islamiste mondial et coordonné avec le Hamas qui fournissait l’entraînement et les explosifs.
Il a affirmé que les autorités ont arrêté 48 membres d’une cellule des Frères Musulmans qui se destinaient à saboter des installations sécuritaires du pays à travers une série d’attentats. 14 d’entre eux ont avoué avoir tué Barakat. C’est une énorme conspiration qui a débuté très longtemps avant et qui a continué depuis », dit-il.
Une source judiciaire a déclaré à Reuters dimanche que six personnes ont té arrêtées pour le meurtre de Barakat. L’agence de presse officielle égyptienne a révélé que ceux qui ont été arrêtés sont soupçonnés dans plusieurs actions terroristes, qu’ils possédaient et ont utilisé des explosifs et qu’ils sont liés à un groupe terroriste ».
Des Juges et d’autres responsables importants de l’Etat ont été pris pour cibles par les radicaux islamistes depuis l’expulsion du pouvoir de Morsi par le chef militaire Abdel-Fattah al-Sissi, après des manifestations de masse contre sa prise de pouvoir. Sissi a ensuite remporté les élections présidentielles haut la main, interdit les Frères Musulmans et emprisonné des milliers de leurs adeptes. Les forces de sécurité ont tué des centaines de partisans de Morsi en un seul jour, dans l’épisode le plus sanglant de toute l’histoire moderne égyptienne.
L’attentat de juin dernier a soulevé des doutes quant à la capacité de l’Egypte de contenir cette insurrection islamiste basée dans le Sinaï qui a provoqué la mort de centaines de policiers et soldats depuis la prise de pouvoir de Sissi. Les Frères Musulmans sont considérés comme une organisation terroriste. Le groupe terroriste le plus actif est le Wilayat Sinaï, la branche égyptienne de l’Etat Islamique.
Reuters a contribué à ce reportage.
Yoav Zitun, Roi Kais, et Elior Levy
|
Adaptation : Marc Brzustowski
 |
 |
