Le MaHaRaL de Prague: une oeuvre originale? (2) Vidéo

Le Maharal devint l’auteur d’une œuvre abondante

par Jforum

Yehouda ben Bezalel Loeb devint l’auteur d’une œuvre abondante touchant à tous les domaines intellectuels de la vie juive.

L’oeuvre du Maharal n’a été rééditée qu’au milieu du 18ème siècle. Elle a contribué à la création du mouvement Hassidique par le Baal Chem Tov et a connu un regain d’intérêt au XX ème siècle en France avec les ouvrages d’André Neher.

Le MaHaRaL qui fut un Kabbaliste de renom, inspira l’action et l’étude du Rav Kook, le premier Grand rabbin de l’Etat Israël.

La pensée du Maharal

Cette activité mouvementée s’expliqua sans doute par l’indépendance d’esprit de Rabbi Loeb, par ses efforts pour aboutir à une véritable révolution à l’intérieur de la communauté juive, surtout sur le plan pédagogique où il critique la méthode médiévale et scolastique.

Il atteignit l’apogée de sa célébrité au titre de chef spirituel de la communauté juive de Prague, alors centre principal du Judaïsme en Europe orientale.

Dans cette ville, le Maharal établit la grande académie talmudique connue sous le nom de Klaus. Le bâtiment historique de cette académie fut ravagé par un incendie quatre-vingts ans après sa mort, mais fut reconstruit plus tard et appelé la Synagogue de Klaus.

Parmi ses élèves étaient Rabbi Yom Tov Lippmann Heller et Rabbi David Ganz qui devinrent les plus grands talmudistes de leur siècle.

Le Maharal faisait l’admiration de ses contemporains, tels Rabbi Salomon Louria (Maharshal), Rabbi Méir (Mahram) et d’autres encore, qui l’appelaient affectueusement « Pilier de fer, support d’Israël », ou « Notre souffle de vie » ou encore « La merveille de notre époque ».

Par ses grandes connaissances en mathématiques, astronomie et des sciences presque perdues aujourd’hui, Rabbi Judah ben Betsalel Levaï fut considéré comme un auteur humaniste.

Il était un ami intime des astronomes Tycho Brahe et Johannes Kepler. Ces deux savants le présentèrent un jour à l’empereur Rodolphe II.

Ce grand érudit écrivit de nombreux ouvrages traitant de sujets rabbiniques, dont un des plus importants s’appelle « Gour Aryeh ». C’était un commentaire sur l’interprétation biblique de Rachi. Quelques-uns de ses meilleurs livres traitent du Moussar ou de l’éthique.

Dans ses cours et dans ses écrits, il ne cessait de souligner l’importance de l’interprétation littérale des Écritures, condamnant la méthode sophistiquée connue sous le nom de Pilpoul.

À son avis les enfants devaient d’abord acquérir de solides connaissances de la Bible et de la Michnah avant de s’aventurer dans l’étude du Talmud.

Tous ses écrits, et plus particulièrement ses commentaires sur Pirkei Avoth ainsi que la collection de ses conférences, comme Netsa’h Israël (« L’éternel Israël »), Netivoth Olam (« Les voies du monde »), reflétaient une image du saint caractère de cet homme.

Il était versé aussi bien dans les grands textes du judaïsme que dans les sciences profanes, en particulier les mathématiques. Il entretint des liens étroits avec David Gans qui fut son assistant et l’astronome Tycho Brahe. Ce fut suite aux découvertes de celui-ci qu’il dit la fameuse formule : « en aucun cas la Torah et la science ne peuvent être en conflit, puisque leur domaine n’est pas le même ».

Il fut un grand défenseur de la littérature rabbinique allégorique, le midrash, notamment dans son livre Beer hagola (« Le Puits de l’exil »).

Il fut connu pour avoir donné un système complet de compréhension de l’aggada, la partie non-législative du Talmud.

La plupart des commentateurs préférant ne pas dévoiler cette partie « cachée » du Talmud. Sa méthode, résumée de façon simplifiée, consista à retranscrire les mots de l’aggada sous forme de « concept ».

Ce ne sont pas les « paroles des sages » mais des « paroles sages » disait-il. Ainsi le Maharal a révolutionné les méthodes d’enseignement et d’étude dans les yeshivot (instituts talmudiques) en insistant sur l’ordre de l’apprentissage des textes : Torah d’abord, Mishna ensuite, et après seulement Guemara, chacun servant à comprendre le précédent.

Il insista aussi sur l’état d’esprit nécessaire à l’étude qui se doit d’être désintéressée. Son approche n’était autre que la méthode originale d’apprentissage que l’on retrouve dans le Talmud (sources : tiferet israel, chap. 56, netiv hatorah, gour aryé).

Cette méthode se retrouva chez plusieurs grand penseurs comme le rabbin Samson Raphaël Hirsh. Que ce soit d’un point de vue pratique ou méthodique il se caractérisa par sa clarté et son intégrité.

Tout laisse supposer que le Maharal de Prague était également un génie kabbalistique, car la légende ne cesse de mentionner ses connaissances de la Création divine et des secrets de D.ieu. Il était connu comme le plus grand thaumaturge.

L’histoire la plus célèbre est celle du Golem

Ce fut la création d’un homme que ce rabbin façonna d’argile et à qui il donna vie en prononçant le nom de D.ieu.

Grâce au Golem le Maharal put empêcher de nombreuses calamités de fondre sur les Juifs et réduire à néant les fausses accusations portées contre ses coreligionnaires.

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À la veille de chaque Chabbat, Rabbi Judah enlevait du Golem l’amulette sacrée sur laquelle était inscrit le nom de D.ieu, pour ne pas profaner le Chabbat. Lorsque le Golem eut accompli sa mission, le Maharal le cacha dans le grenier de la synagogue de Prague.

Plusieurs années plus tard, la cité de Prague fit ériger devant l’Hôtel de Ville un monument, exécuté par un de ses meilleurs sculpteurs, en souvenir de son grand citoyen.

Le Maharal avait le renom de posséder des forces illimitées. Il existait une légende qui voulait que le Maharal ait montré à l’empereur par une sorte de vision le château de plaisance que celui-ci possédait loin de la capitale.

Une autre légende raconta que le Maharal avait fait apparaître les esprits des douze fils de Jacob en présence de l’empereur.

Pour nous, le côté le plus important de la personnalité du Maharal résida moins dans ses pouvoirs surnaturels que d’apprécier l’homme qui, dans de sombres heures de l’histoire juive, avait tant fait pour ses frères dont il était le chef spirituel et le porte-parole.

 

Les ouvrages du Maharal

  • Beer Hagola (« Le Puits de l’exil ») la diaspora nous a fait perdre les valeurs essentielles à la compréhension des démarches de nos sages.
  • Gvourot Hachem (« Les Hauts-faits de l’Éternel »), sur la sortie d’Égypte
  • Gour Arié (« Jeune lion »), commentaire sur Rachi de Troyes
  • Tiferet Israel (« Les Splendeurs d’Israël ») sur le don de la Torah
  • Ner Mitsva (« le Flambeau du commandement ») commentaire sur certains passages du Livre de Daniel et sur la fête de Hanoucca (traduit et commenté par Benjamin Gross)
  • Or H’adach (« La Nouvelle Lumière ») commentaire sur le Livre d’Esther et sur la fête de Pourim
  • Derekh H’aïm (« Le Chemin de la vie ») commentaire sur les Pirke Avot
  • Netzah’ Israel (« L’Éternité d’Israël ») sur l’histoire du peuple juif
  • H’idouché Agadot (« Commentaire sur la Aggada »)
  • Nétivot Olam (« Les Sentiers des temps antiques ») traité sur l’éthique juive

Quartier Josefov, Prague (République tchèque). C’est dans le cimetière juif de la ville que l’on peut retrouver le créateur du golem, un rabbin du XVIe siècle. 

Dossier réalisé par  Jforum

Sources (sites)

fr.chabad.org

didierlong.com

Livres

Article dans Dictionnaire de civilisation juive par JC Attias et E.Benbassa

PICARD M. Juifs et Judaïsme De 1492 à 1789 tome 3 

 

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