Netanyahou frustré par Trump

Une alliance sous tension entre Netanyahou et Trump

Alors que l’alliance entre les États-Unis et Israël semblait solide, des tensions émergent en coulisses entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et l’ancien président Donald Trump. Des propos tenus en privé par Netanyahou révèlent une certaine exaspération face à ce qu’il perçoit comme un décalage entre les promesses de Trump et ses décisions concrètes sur des dossiers majeurs du Moyen-Orient.

Selon des sources proches du chef du gouvernement israélien, ce dernier aurait confié à ses collaborateurs que, bien que Trump tienne des discours rassurants lors de leurs échanges – notamment sur l’Iran et la Syrie – ses actions ne suivent pas toujours la même logique. Cette divergence entre parole et action devient, selon Netanyahou, une source d’inquiétude stratégique.

L’Iran et la Syrie, points de friction
Les préoccupations du Premier ministre se concentrent notamment sur deux fronts sensibles : l’attitude des États-Unis face au programme nucléaire iranien et leur position en Syrie. Netanyahou a particulièrement mal accueilli le soutien exprimé par Trump au président turc Recep Tayyip Erdogan, que Washington semble encourager à renforcer son influence dans le nord de la Syrie. Ce soutien à Ankara apparaît contradictoire aux yeux de Tel-Aviv, alors même que Trump a assuré à Israël qu’il pouvait agir librement dans la région.

L’annonce de possibles concessions américaines à l’Iran dans le cadre de futures négociations a également fait bondir Netanyahou. Il craint que ces discussions n’ouvrent la voie à un nouvel accord trop laxiste sur le programme nucléaire iranien, comme celui signé en 2015. Trump a déclaré récemment, lors de l’émission Meet the Press sur NBC, qu’il était « ouvert à entendre » l’idée d’un programme nucléaire civil pour Téhéran. Une possibilité qui, selon Netanyahou, reviendrait à banaliser une menace existentielle pour Israël.

Le limogeage de Waltz, une alerte à Jérusalem
L’éviction de Mike Waltz du poste de conseiller à la sécurité nationale a été perçue comme un signal alarmant par les autorités israéliennes. Waltz, connu pour ses positions fermes contre l’Iran, était considéré par Netanyahou comme un allié stratégique au sein de l’administration américaine. Son départ, survenu après la fuite d’une discussion confidentielle impliquant des responsables américains, a été suivi de révélations selon lesquelles Waltz aurait eu des échanges soutenus avec Netanyahou quelques heures avant un sommet Trump-Netanyahou.

Le Washington Post affirme que ces discussions portaient sur la possibilité d’une frappe militaire conjointe contre des cibles iraniennes, ce que le bureau du Premier ministre israélien a toutefois formellement démenti.

Dans la foulée, Trump a nommé Waltz au poste d’ambassadeur des États-Unis auprès des Nations Unies. Son poste de conseiller à la sécurité a été confié, au moins temporairement, au sénateur Marco Rubio. Ce dernier a d’ailleurs rassuré Jérusalem en adoptant un ton ferme vis-à-vis de l’Iran.

Des discussions sensibles et une fuite embarrassante
L’affaire Waltz est également liée à une controverse autour d’une conversation confidentielle entre hauts responsables américains. Lors d’un échange au sujet d’éventuelles frappes américaines au Yémen, Waltz aurait, par erreur, inclus dans une discussion non sécurisée le journaliste Jeffrey Goldberg, rédacteur en chef de The Atlantic. Ce canal a vu circuler des informations sensibles, dont l’implication directe d’Israël dans la transmission de renseignements ayant permis l’élimination d’un haut dirigeant houthi.

Cette fuite, bien que jugée involontaire, a fortement déplu à Trump, qui l’a prise comme un manquement grave aux règles de sécurité. Elle aurait précipité la décision de réaffecter Waltz à un poste diplomatique plus exposé, mais moins stratégique.

Un équilibre fragile
Ces épisodes traduisent une réalité politique plus nuancée que l’image d’un partenariat inébranlable. Si les relations entre Netanyahou et Trump restent fondées sur une vision partagée des menaces régionales, elles sont marquées par des désaccords sur les moyens d’action. Le Premier ministre israélien attend davantage de cohérence entre les paroles et les actes de son allié américain, notamment sur des sujets aussi sensibles que l’Iran et la Syrie.

Jforum.fr

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

0 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires