Défenseur du Hamas, accusé d’antisémitisme… Qui est Ismaël Boudjekada, cet élu du Doubs arrêté pour apologie du terrorisme ?
Cet élu local de 29 ans a déjà été condamné pour apologie du terrorisme en première instance. Entre autres, il refuse de condamner les massacres du 7 octobre et qualifie le Hamas de «mouvement de résistance».
Le 15 octobre 2024, Ismaël Boudjekada écrit sur X : «N’en déplaise au lâche Bruno Retailleau, nous sommes nombreux – Élus, personnalités de tous bords – à ne pas condamner le 7 octobre et à l’assumer. Alors construisez vite des places de prison, on risque d’être nombreux, nourris, logés et blanchis aux frais de la princesse». Ce post n’en est qu’un parmi tant d’autres de la même trempe sur le compte X de cet élu local de gauche de 29 ans. À l’époque, le conseiller municipal d’opposition du Grand-Charmont (Doubs), inscrit sur la liste «Union citoyenne de gauche et écologistes», défendait Zineb El Rhazoui, alors visée par un signalement pour apologie du terrorisme.
Ce refus catégorique et récurrent de condamner les massacres du 7 octobre s’agrémente chez Ismaël Boudjekada, arrêté samedi à l’aéroport de Bale-Mulhouse et visé par un mandat de recherche pour apologie du terrorisme, d’un soutien affiché au mouvement du Hamas, qualifié de «mouvement de résistance». Ses réseaux sociaux, qui abondent de critiques virulentes à l’égard du ministre de l’Intérieur qualifié de «fils de catin» et de ses prises de position contre «l’entité sioniste» Israël, dessinent l’édifiant portrait d’un fervent militant de la cause palestinienne, habitué des condamnations – 44 procédures judiciaires à son encontre, se vantait-il dans une vidéo publiée le 24 avril sur son compte Instagram.
Repéré par Jean-Pierre Chevènement
Ismaël Boudjekada, d’origine algérienne, naît en 1995, à Audincourt, commune située à 5 kilomètres au sud de Sochaux. Il s’engage tôt en politique, puisqu’il crée à 16 ans le Mouvement pour l’Éveil National (Mouv-En), qui propose notamment un «revenu de base inconditionnel pour tous», face à un «modèle social à bout de souffle». Cette année-là, il autopublie également son premier livre intitulé : Lève-toi Français, dont le résumé promet «un projet politique ayant pour but de restructurer le gouvernement afin que le peuple non pas fasse, mais « soit » la politique».
En février 2013, alors qu’il est encore étudiant à la faculté d’économie de Besançon, et qu’il prépare en parallèle l’École Normale Supérieure, Jean-Pierre Chevènement le repère, rappelait Le Journal du Centre dans un article du 6 mai 2014. Âgé d’à peine 19 ans, il officialise alors sa candidature en vue des municipales à Besançon au travers la liste indépendante, Besançon Autrement. Dans un même temps, il annonce sa candidature aux Européennes dans la circonscription Grand Est. C’est pour lui «l’opportunité de proposer une réforme novatrice, responsable et solidaire de la politique supranationale», et appelle «au rassemblement autour d’un projet cohérent où les intérêts du peuple seront mis sur le devant la scène à défaut d’une énième soumission à la dictature financière». Il essuie un cuisant échec, ne parvenant à recueillir que 0,02% des voix aux Européennes.
Lors des élections départementales en mars 2015, il soutient le parti Égalité et Justice, dont le programme, qui rejette une «laïcité à la française», souhaite que la fête musulmane de l’Aïd-el-Kébir devienne un jour férié et entend revenir sur le mariage pour tous et l’interdiction du voile à l’école. «Je n’ai pas du tout une approche communautariste, se défend cependant Ismaël Boudjekada, auprès de France Info en 2015. Mais la démarche du parti parti Égalité et Justice est honorable : ils veulent prouver que les musulmans ne sont pas des sous-citoyens ». Le jeune franco-algérien, qui cherche avant tout la médiatisation, est condamné en novembre 2015 à trois ans d’inéligibilité par le Conseil constitutionnel pour ne pas avoir déposé ses comptes de campagne lors de la législative partielle du Doubs. Son domicile est perquisitionné : en réponse, il se perche sur une grue à Saint-Tropez et entame une grève de la faim.
Yahya Sinwar chef du Hamas, est «un héros» et un «martyr»
En 2020, Ismaël Boudjekada est finalement élu aux élections municipales de la ville de Grand-Charmont, commune de 5800 habitants, dans la liste Union citoyenne de gauche et écologistes. Quelques jours à peine après les massacres du 7 octobre en Israël, il apporte son soutien au Hamas. «Vous l’avez suivi sur les réseaux sociaux, sur les chaînes d’information, le Hamas, organisation de résistants palestiniens, a mené une opération d’ampleur contre les colons israéliens», écrit-il alors sur X. Ces propos lui valent d’être condamné pour «apologie du terrorisme» en juin 2024 à 20.000 euros d’amende et trois ans d’inéligibilité : il déclare faire appel. Le même mois, il déclare également au micro de Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio que l’homosexualité «n’est pas dans l’ordre naturel des choses», qu’elle est considérée comme «un péché dans l’islam qui peut être pardonné».
Quelques mois plus tôt, le conseiller municipal avait déjà fait l’objet d’une plainte pour antisémitisme, après qu’il avait comparé les Juifs «sionistes» à des «rats» et des «cafards». Et en février 2024, il s’affichait fièrement avec Youssef Hamdan, représentant du Hamas en Algérie, à grand renfort de posts élogieux sur les réseaux sociaux. «L’école de la République m’a appris le sens critique et l’esprit d’analyse. Tout comme elle m’a fait comprendre l’obligation morale de ne jamais sombrer dans une vision manichéenne d’une situation», pointait-il dans un post sur X pour justifier cette rencontre en Algérie.
En octobre 2024, il présente son respect au chef du Hamas, Yahya Sinwar, cerveau du 7 octobre abattu par une frappe israélienne de «héros». «Allah y Rahmo. Ce martyr est l’un des plus chanceux d’entre nous», loue-t-il sur son compte X. La justice est saisie d’un nouveau signalement pour «apologie du terrorisme» à son encontre. En novembre, il commente le lynchage de supporters israéliens du Maccabi Tel Aviv aux Pays-Bas en ces termes : «Ils n’en ont pas pris assez. J’aurais aimé être à Amsterdam pour en faire courir quelques-uns».
Les controverses permanentes qu’il suscite et les multiples signalements dont il fait l’objet désespèrent la mairie de Grand-Charmont. «Depuis un an, on ne le voit plus, il serait en Égypte. Pour moi, il est en fuite», estimait en octobre 2024 auprès de France Info Jean-Paul Munnier, ancien maire de la commune. Selon le procureur de Montbeliard, l’élu n’a effectivement plus siégé au conseil municipal de cette commune depuis l’automne 2023. Dans ses multiples vidéos postées sur ses réseaux avant son arrestation, le conseiller municipal indiquait effectivement être réfugié «à l’étranger», sans préciser le pays dans lequel il résidait. L’essentiel de ses posts récents consistait à insulter le «sinistre» Bruno Retailleau de «fils de catin», et à critiquer du même coup sa campagne pour la primaire des Républicains «éclatée au sol» – et à faire la promotion de son dernier livre, Porteurs d’Espoir, recueillant des témoignages de Palestiniens.
«Leur volonté, elle est simple : faire taire l’élu de la République que je suis (…) parce que j’ai l’honneur de défendre la cause palestinienne là où eux se terrent dans un silence qui vient faire en sorte que la France se prostitue sur la scène internationale», a-t-il proclamé, quelques jours avant son interdiction. Sa condamnation pour inéligibilité proclamée en juin 2024 étant suspendue par son appel, Ismaël Boudjekada est encore, à ce jour, conseiller municipal dans cette commune du Doubs mais ne percevrait pas d’indemnité.
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LFI et les enragés islamistes leur place en prison et faire une loi comme aux usa interdiction à vie de voter , et pour les élus en plus interdiction d’exercer la vie politique , de gérer une entreprise ou association , reste le travail en usine c’est comme cela que l’on mettra un peut d’ordre à ceux qui sèment le désordre