Chaos aérien : les Israéliens face à un ciel fermé

 Vols vers Israël limités

Alors que la tension sécuritaire s’intensifie au Moyen-Orient, les compagnies aériennes modifient leur stratégie en conséquence, laissant des milliers d’Israéliens bloqués à l’étranger. En réponse à la récente attaque de missiles houthis sur un aéroport israélien, de nombreuses compagnies étrangères ont suspendu leurs liaisons vers Israël, obligeant la compagnie nationale El Al à intervenir, mais non sans controverse.

El Al impose une politique de prix plafonnés
Face à cette crise, El Al a décidé de mettre en place une « politique de prix maximum » temporaire, effective jusqu’au 17 mai. Cette mesure vise à faciliter le retour des ressortissants israéliens ne pouvant plus voyager avec des compagnies étrangères. La compagnie aérienne promet également de faire preuve de souplesse pour acheminer les réservistes appelés à rentrer dans le pays.

Les tarifs plafonnés concernent uniquement les billets aller simple en classe économique sans bagage. Parmi les prix annoncés : 99 dollars depuis Larnaca, 149 depuis Athènes, 289 depuis Thessalonique, 333 depuis Rome, 349 depuis Barcelone, 392 depuis Paris, 424 depuis Londres et 799 dollars depuis New York avec une valise incluse. Cette tarification vise principalement les Israéliens bloqués à l’étranger, tandis que ceux déjà présents dans le pays sont invités à limiter leurs déplacements.

Certains Israéliens nostalgiques se rappellent encore des jours où les billets pour l’Europe avec des compagnies low-cost se vendaient à moins de 30 dollars. Aujourd’hui, les vacances à l’étranger semblent hors de portée pour nombre d’entre eux, remplacées par des séjours sur le balcon… ou dans l’abri anti-missile.

Les compagnies étrangères prolongent leurs suspensions
De leur côté, les principales compagnies aériennes européennes poursuivent leurs annulations de vols. Lufthansa, par exemple, a confirmé la suspension de ses liaisons avec Israël au moins jusqu’au dimanche suivant. La compagnie hongroise Wizz Air maintient également ses annulations jusqu’à jeudi. Ce contexte laisse près de 20 000 Israéliens dans l’incapacité de rentrer au pays.

Pourtant, le directeur général du ministère des Transports, Moshe Ben-Zaken, se montre peu préoccupé. Dans une récente interview à la radio 103fm, il a assuré que les citoyens bloqués peuvent rentrer « quand ils le souhaitent et comme ils le souhaitent », invoquant la désormais abrogée « loi Tibi » qui garantissait une indemnisation en cas d’annulation de vol. Or, cette disposition a été supprimée par la Knesset en janvier dernier, rendant caducs les droits évoqués par le responsable.

Une gestion critiquée du ministère des Transports
Les critiques se multiplient contre la gestion du ministère dirigé par Miri Regev. Alors que les prix des billets explosent, le ministère botte en touche. Moshe Ben-Zaken affirme que les pratiques tarifaires abusives relèvent de la responsabilité de l’Autorité antimonopole, et non du ministère des Transports. Pourtant, les accusations de passivité se multiplient. Regev avait promis une « tolérance zéro » envers les abus de monopole, mais aucune action concrète n’a été entreprise jusqu’ici.

Par ailleurs, les activités personnelles de la ministre suscitent des critiques. En déplacement fréquent à l’étranger, souvent aux frais du gouvernement, Regev a battu des records de voyages officiels, au point que certains l’ont surnommée ironiquement « ministre du Tourisme » sur les réseaux sociaux.

Une nomination controversée
Le choix de Moshe Ben-Zaken à la tête du ministère a lui-même fait polémique. Proche de Miri Regev, ce militant du Likoud dirigeait son équipe de campagne. Pourtant, en janvier 2023, le comité de nomination de l’Autorité de la fonction publique avait jugé son profil inadapté à un poste aussi stratégique. Malgré cela, Regev a maintenu sa volonté de l’imposer, ignorant les recommandations et faisant pression pour sa nomination.

Entre politique et logistique
Cette situation met en lumière les limites du système de transport aérien israélien en période de crise. Tandis qu’El Al tente de jouer un rôle de secours face au retrait des compagnies étrangères, les critiques se concentrent sur une gestion gouvernementale jugée laxiste, voire indifférente. Pour les Israéliens bloqués loin de chez eux, le retour reste incertain — au gré des missiles, des décisions politiques et d’un ciel désormais plus fermé que jamais.

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