
Quand le recueillement
Un silence qui n’en panse pas moins…
Céline Pina –
Hier, la demande de minute de silence à l’Assemblée nationale, réclamée par des députés de gauche pour le malheureux Aboubakar Cissé assassiné dans une mosquée, a viré au psychodrame. Dis-moi pour qui tu te tais, et je te dirai qui tu es… La multiplication des polémiques autour des instants de recueillement, et la dénonciation des instrumentalisations politiques – voire des larmes à géométrie variables- , sont les signes inquiétants d’une communauté nationale divisée face à la montée du séparatisme, déplore notre chroniqueuse.
D’abord refusée par la présidente de l’Assemblée nationale, la minute de silence destinée à exprimer l’affliction de la nation après le meurtre d’Aboubakar Cissé dans la mosquée de la Grand-Combe (30) a finalement eu lieu. L’Assemblée nationale avait pourtant essayé de limiter ce type de manifestations du fait de leur multiplication et des controverses qu’elles commencent à susciter. Le but non affiché mais évident était donc d’éviter la récupération politique et son cortège d’hystérisation des situations.
Minutes de silence: la nouvelle foire d’empoigne de la victimisation
Couverture de l’hebdomadaire satirique Charlie-Hebdo
C’est pour cela qu’il avait été décidé en son temps de ne pas faire de minute de silence pour le meurtre d’Elias, assassiné à 14 ans à coups de machette pour un portable. L’identité des meurtriers faisaient craindre que cela n’alimente le racisme et offre une tribune politique à l’extrême-droite. Sauf qu’il devient de plus en plus compliqué de comprendre pourquoi un hommage est accordé à Philippine et refusé à Elias. Ou pourquoi, sans enquête poussée, le meurtre de la Grand-Combe est désigné comme crime raciste, alors que ce qualificatif a été refusé à celui de Sarah Halimi ? Derrière ces interrogations, la petite musique que l’on entend est celle de la désunion. Les minutes de silence ne sont plus le signe d’une émotion qui rassemble mais d’une quête de pouvoir victimaire.
Ce qui n’est pas évident à regarder en face est le fait que ces polémiques récurrentes disent l’inverse de ce qu’a affirmé Yaël Braun-Pivet pour justifier son revirement. Elle parle en effet d’un acte qui « a bouleversé le pays ». Or force est de constater que, de plus en plus, les drames ne touchent plus la communauté nationale dans son ensemble mais montrent au contraire ses profondes divisions. Le deuil ne réunit plus. Pire même, il devient clivant et les minutes de silence acceptées ou refusées n’y changent rien. Elles sont plus signifiantes par les polémiques qu’elles déclenchent, que par la solennité et la reconnaissance qu’elles devraient induire. Chaque groupe constitué veut avoir sa victime, veut pouvoir se dire persécuté et la minute de silence devient alors elle-même un instrument de propagande visant à valider l’oppression du groupe auquel appartient la victime. Cela empêche tout recueillement, car le but de ce temps si peu suspendu est moins de se recueillir que de pouvoir dresser un acte d’accusation envers l’État français ou un autre groupe constitué. L’émotion affichée dissimule ainsi de plus en plus mal le calcul cynique.
Une rhétorique communautariste dangereuse
Sur le fond de l’affaire, il y a peu de doute. En se rendant à l’intérieur d’une mosquée pour trouver sa victime, l’assassin a vraisemblablement voulu témoigner de sa haine des musulmans ; que l’enquête s’oriente vers un crime raciste n’est pas étonnant. En revanche, ce qui est choquant est la virulence de la parole du recteur de la grande mosquée ou des leaders de LFI, tant elles installent dans le débat public les thèmes et la rhétorique des Frères musulmans. Ils accèdent enfin à une forme de jouissance : ils ont leur martyr et celui-ci est censé effacer tous les meurtres de masse ou les assassinats ciblés commis au nom de l’islam pour pouvoir enfin mettre en avant les vrais persécutés : l’islam et les musulmans. Le recteur de la grande mosquée, sur la base d’un seul crime – commis semble-t-il par un Français appartenant à la communauté gitane bosniaque qui serait diagnostiqué schizophrène – fait le procès de l’islamophobie d’État, affirmant que les musulmans sont « traités comme des citoyens de seconde zone » et dénonçant « un deux poids deux mesures » dans la manière dont l’État se comporte envers les musulmans. Il dénonce des médias et responsables politiques dont le discours alimenterait un climat de haine anti-musulman.
Le problème, c’est que ce discours souffre de graves lacunes. Il oublie d’une part que des fleuves de sang ont été versés sur notre sol au nom de l’islam, attentats après attentats, assassinats ciblés après assassinats ciblés. Il oublie d’autre part les offensives séparatistes, les attaques et meurtres de professeurs, ou l’imposition dans l’espace publique d’un signe sexiste qui appelle à l’apartheid au nom du genre – le voile. Il oublie l’entrisme islamiste à l’université, à l’école, au travail, dans les institutions. Il oublie la haine décomplexée des juifs qui s’exprime sans entrave chez beaucoup de musulmans et la violence que ceux-ci subissent au nom de la Palestine. Il oublie qu’aujourd’hui, en France, ce sont les islamistes qui donnent le ton et qui sont les plus influents. Il oublie surtout que les chiffres lui donnent tort : la communauté musulmane est celle qui subit le moins d’atteintes à raison de la religion. Voilà pourquoi le discours outrancier des leaders communautaires des derniers jours agace autant, et ne favorise pas le sentiment d’appartenir à une même nation, alors même que l’assassinat de quelqu’un au nom de sa croyance devrait nous rassembler sans arrière-pensées.
« Islamophobie » : le mot qui fâche
Le recensement des actes antireligieux en 2023 montre que si les juifs ne représentent que 0,6% de la population (ils sont la plus petite communauté recensée, on estime les chrétiens à environ 30% de la population et les musulmans autour de 10%), ils subissent pourtant un déchainement de violence démesuré : 1676 des actes antireligieux étaient antisémites. Pour les chrétiens le nombre atteint le millier, mais pour les musulmans il ne dépasse pas 242 actes recensés. Avant le 7-Ooctobre, on recensait sur les années 2020-2022[1], 2600 actes antichrétiens, 1400 actes antisémites et 600 actes antimusulmans. À noter que si on se concentre sur les violences physiques sur cette période 2020-2022, 150 agressions étaient antisémites, 50 antichrétiennes et 25 ont touché des musulmans.
Alors pourquoi tant de geignements et de mensonges de la part des leaders musulmans ? Parce que le sentiment de persécution est l’outil préféré des Frères musulmans, et qu’ils sont devenus la référence communautaire. Leur but est la conquête et l’islamisation de l’Europe ; pour cela il faut en quelque sorte une armée de réserve, donc empêcher toute intégration et pour cela, quoi de mieux que d’expliquer que les musulmans sont menacés en France, qu’ils ne peuvent trouver leur place dans ce pays car sa civilité est incompatible avec la charia ou qu’ils sont donc mis de côté et en danger ? La réislamisation et la radicalisation s’appuient sur cette idée : conquérir ou perdre son âme. Dernier point : personne, lorsqu’il s’agit d’actes antireligieux, ne parait s’interroger sur le profil des agresseurs. L’omerta sur ce point est réelle. Le terme d’islamophobie apparait donc pour ce qu’il est : un écran de fumée destiné à maintenir la clôture communautaire qui empêche une partie des musulmans de faire société, en leur faisant croire qu’ils se mettent en danger s’ils s’éloignent de leur communauté. L’islam est le point de ralliement de celle-ci ; il faut donc donner des gages séparatistes pour avoir accès à la protection du groupe. Avec le meurtre d’Aboubakar Cissé, le discours très fumeux des leaders communautaires prend quelque consistance, même si le profil du meurtrier n’est pas idéal : trop gitan bosniaque à tendance schizophrène et pas assez mâle blanc suprémaciste.
Cette ambiance délétère fait des minutes de silence qui devraient nous unir symboliquement, des jeux d’influence destructeurs, et les transforment en représentations dénuées d’émotions réelles. Il s’agit, une fois encore, moins d’honorer une victime que de se décerner des brevets de vertu. À ce titre, la tentative de restreindre les minutes de silence à des cas très précis s’impose tant aujourd’hui leur multiplication devient contre-productive.
JForum.fr avec causeur.fr
[1] Marc Vanguard sur X
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Je dois faire partie des abrutis, car je n’arrive pas à voir le moindre acte de compassion, en 1940-45, des autorités publiques vichystes pour les youpins persécutés et envoyés sans hésiter, dans les camps de la mort, simplement en tant que Juifs.
Nos ancêtres ont affirmé, et constamment débattu durant des siècles, le concept du »’ DINA di-malkotah DINA », la loi du royaume fait loi. En 1843 en Algérie, un Juif a précisé au roi Louis Philippe que » tout Juif est tenu de respecter les lois du pays où il vit, à condition qu’elles ne soient pas contraires à ses propres lois ». Cela veut dire que, quand les lois du pays où nous vivons en Diaspora sont contraires à nos propres lois, nous ne devons surtout pas chercher à les changer, mais partir vers un autre pays plus en accord avec nos lois, un pays qui d’abord et avant tout, respecte le principe d’absolutisme des droits fondamentaux donnés par Dieu.
L’histoire démontre qu’à chaque fois que des Juifs ont méprisé ce principe, débattu pendant des siècles, ils l’ont payé très cher, comme les Juifs Bundistes dans l’URSS, Rathenau en Allemagne, Léon Blum, Mendès-France, Georges Mandel, Jean Zay, etc..en France. Depuis 1948, nous avons un État Juif souverain, alors arrêtez de vous mêler des affaires des goyim qui ne nous regardent pas, et n’attendez de l’État Français rien d’autre que du Mal.
Cela montre simplement le mariage de l’antisémitisme et de l’islamophilie.