A la réunion hebdomadaire du Cabinet de ce dimanche, le président du Conseil national économique (CNE), le professeur Eugene Kandel, a briefé les ministres sur la crise économique en Grèce et les a informés de ses implications et leçons pour Israël. 

Selon les données de la Banque mondiale, le PIB par habitant en 2004 était plus élevé en Grèce – 25 837 $ – qu’il ne l’était en Israël – 21 796 $.

Cependant, le PIB grec par habitant n’a pas augmenté dans la dernière décennie alors que le PIB par habitant d’Israël a augmenté d’environ 50 % à 32,691 $ (en termes de pouvoir d’achat en cours et des prix).

Le taux de chômage en Grèce a augmenté, passant de 8,4 % en 2002 à 26,5 % en 2014, tandis que le chômage en Israël a chuté de 12,8 % en 2002 à 5,9 % en 2014.

Le ratio grec de la dette par rapport au PIB est passé de 94,1 % en 2003 à 177,2 % en 2014, tandis que le ratio d’Israël a diminué de 26 %, passant de 93,9 % à 68,8 % dans la même période. Dans le même temps, la cote de crédit de la Grèce (Moody) a diminué de A1 (2002) à Caa3, alors qu’Israël passait de A2 à A1 (2015).

Selon Kandel, la principale raison de ces changements est la différence dans les politiques économiques menées par les gouvernements respectifs dans les 15 dernières années.

De 2002 à 2007, le gouvernement grec a choisi d’augmenter les dépenses publiques et les « avantages » pour le public, tels que les retraites à l’âge de 57 ans, qui ne pourraient être financées sur le long terme. Au contraire selon Kandel, le gouvernement d’Israël a choisi une politique responsable de la discipline budgétaire et la réduction des dépenses publiques.

Kandel a noté que, selon les évaluations du CNE, il est prévu – dans tous les scénarios – que l’impact direct de la crise économique grecque sur Israël sera faible. Ceci est dû à la faible exposition du système financier grec vers Israël parce que la Grèce n’est pas l’un des principaux objectifs d’exportation d’Israël. Les exportations vers la Grèce se sont élevées à environ 450 millions de dollars en 2014, soit environ 1 % du total des exportations.

Kandel a également présenté les principaux enseignements de la crise pour l’économie israélienne. La principale leçon est que la crédibilité budgétaire à long terme serait un élément essentiel pour toute économie.

La crise en Grèce prouve que la fuite des investisseurs est possible, même dans les pays développés, qui sont aussi susceptibles d’aller en défaut étant donné que l’échec à traiter les problèmes structurels sur le court terme est susceptible de conduire à l’effondrement à court terme.

Crise grecque : quelles leçons pour Israël ?

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a noté que l’une des principales leçons pour Israël était la nécessité d’encourager l’arrivée des investisseurs étrangers. La sur-réglementation en Israël créerait un environnement commercial difficile pour les investisseurs étrangers.

Il a souligné que le gouvernement est déterminé à encourager les investissements étrangers en Israël et à réduire la réglementation par un comité ministériel spécial qui a été établi sur la question, sous sa présidence.

Avant de céder la parole au président du Conseil économique national, le Professeur Eugene Kandel, c’est Binyamin Netanyahou qui, en Conseil des ministres a donné le ton hier : « le PIB par habitant en 2003 était plus élevé en Grèce qu’en Israël et nous avons adopté une série de réformes visant à contrôler les dépenses et visant à ouvrir les marchés à la concurrence. Puis, notre PNB par habitant a augmenté de 50 %, tandis que la Grèce, à mon grand regret, a stagné. Nous espérons que la Grèce va trouver les moyens de se sortir de cette crise chronique ».

Eugène Kandel a ensuite expliqué aux ministres pourquoi et comment Israël a largement dépassé la Grèce en moins de dix ans : la différence d’approche politique des deux pays. Alors que le gouvernement grec a multiplié les avantages sociaux de manière inconsidérée (retraite à 57 ans), Israël a réduit les dépenses publiques tout en attirant les investisseurs étrangers, séduits par la crédibilité et la discipline budgétaire à long terme des gouvernements qui se sont succédé à Jérusalem.

Ceci dit, quel sera l’impact réel de la crise grecque sur l’économie israélienne. Selon Eugène Kandel, il n’y aura pratiquement pas d’incidences. La Grèce ne représente que 1% des exportations israéliennes et rien n’indique qu’elles seront affectées.

En revanche, la crise de l’euro va directement affecter les personnes installées en Israël et qui perçoivent des revenus en Europe. L’effritement constant de la monnaie européenne leur fait perdre chaque jour un peu plus de leur pouvoir d’achat. Le constat est le même pour les investisseurs européens. Le marché locatif par exemple, est dans l’attente d’une remontée plus qu’hypothétique de l’euro et des milliers de transactions sont gelées.

Une nouvelle qui fait aussi des heureux : puisque les acquéreurs européens se sont mis entre parenthèses, le prix des appartements risque de baisser et de devenir plus attractifs pour les locaux. Quant aux touristes israéliens en visite à Paris ou à Rome, les bureaux de change leur offrent quelques centaines de shekels en plus, à dépenser durant leur séjour.

CAN et TI

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