Les conseils des psys pour aborder le déconfinement sans stresser
Le déconfinement, une source de stress ?
« Ce qui est très stressant, d’une manière générale, ce sont les changements de régimes et d’habitudes »
, lance le Dr Charles-Édouard Notredame, psychiatre et chef de clinique au CHU de Lille. Comme le passage au confinement a pu constituer une source de stress, le déconfinement peut agir de la même manière.
« Le confinement a pu représenter une absence de libertés, en bousculant nos repères et nos habitudes. Finalement, on a fini par s’accoutumer à ce nouveau mode de vie. Les gens doivent se réadapter à un changement de repères avec le déconfinement. Ce sont les efforts d’adaptation qui peuvent être très stressants »
, souligne le praticien.
Pour la Dr Rachel Bocher, cheffe du service psychiatrie au CHU de Nantes, « ce qui peut rendre les gens anxieux en ce moment est un mélange de plusieurs choses : l’épidémie, le confinement et le flou des consignes qui sont données ».
Mais le ressenti lié au déconfinement sera très variable d’une personne à une autre. « Pour certains, le confinement a pu suspendre des contraintes liées à la vie sociale, qui étaient sources d’angoisse. Je pense par exemple à des adolescents qui avaient des difficultés dans le milieu scolaire. D’autres personnes ont pu aussi se retrouver dans des situations de conflits familiaux, voir de violences intra-familiales, et percevront le déconfinement comme un soulagement »
, ajoute Charles-Édouard Notredame.
Comment faire face à une « anxiété du déconfinement » ?
« Il faut prendre le temps pour intégrer la co-existence avec le coronavirus au quotidien. Ce qui est le plus difficile, c’est cette période de transition »
, explique Charles-Édouard Notredame.
Face à une situation de détresse ou d’angoisse, des mesures simples peuvent être appliquées par tous : faire attention à son sommeil, adopter une alimentation équilibrée et faire de l’activité physique dans la mesure du possible…
« Il faut reprendre une vie avec des rythmes : se lever, manger et se coucher à des heures définies, faire des activités stimulantes, qu’elles soient intellectuelles ou physiques. La meilleure façon pour ne pas être confronté à une angoisse, c’est de ne pas en faire une obsession »
, explique Rachel Bocher.
Rétablir un lien social avec ceux qui nous entourent est également bénéfique. « Ne pas s’isoler et rester en contact avec ses proches, c’est très important »
, souligne Charles-Édouard Notredame. En cas d’angoisse ou d’anxiété trop forte, il ne faut pas hésiter à en parler et faire appel à un professionnel de santé.
Source: https://www.ouestfrance.fr/leditiondusoir/data/88897/reader/reader.html#!preferred/1/package/88897/pub/126220/page/6