Voilà.
Samuel PISAR est mort.
Cela devait bien arriver un jour.

Sam et son éternel sourire triste, qu’il essayait en vain de ne pas rendre triste.

J’ai eu le privilège de le côtoyer durant une bonne partie de sa vie.
Il m’en a plus appris sur la relativité que mon cours de physique de Polytechnique. Comment ne pas relativiser tous les événements de la vie quand on est passé à 17 ans par Auschwitz ?

Nous avons travaillé ensemble pour fournir à Valery Giscard d’Estaing des éléments pour son discours à Auschwitz : Sam y accordait une très grande importance.

Lors de l’inauguration de la Maison France-Israël, j’avais demandé à Sam et à Simone Veil de monter sur scène aux côtés de Jacques Stroumsa, le « violoniste d’Auschwitz », celui qui, dans la macabre mise en scène du camp, jouait du violon en accompagnant les Juifs à la mort. Sur son vieux violon, il joua une petite mélodie juive : toute la salle pleurait. Sauf Sam et Simone : on ne pleure plus après Auschwitz.

Après Auschwitz, ou bien on se suicide comme Primo Levi, ou bien on reconstruit le monde, comme Sam et Simone.

Ces dernières années, il avait parcouru le monde, comme récitant, en concert, de la Symphonie Kaddisch de Bernstein.

Ne vous fatiguez pas à dire le Kaddisch après sa mort : il l’a déjà fait.

A Dieu, Sam, je pense qu’il te recevra bien.

Lionel Stoleru, ancien Ministre

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