Voici le double scandale du Consistoire de Paris et en particulier de Joël Mergui et ses supplétifs.Non seulement il y a un grave problème récurrent relatif à l’abandon des tombes juives en région parisienne, et pour prendre conscience de sa gravité, nous vous invitions à lire l’article ci-dessous, mais en plus il s’accompagne une fois de plus de la malhonnêteté de nos gouvernants, qui prennent des engagements pour se faire élire et qui une fois aux commandes bafouent purement et simplement leurs engagements publics.

A JForum, on se souvient de l’intervention inacceptable du grand rabbin de Paris monsieur Michel Gugenheim lors du questionnaire adressé aux élus en fin de mandats qui leur demandait de faire le bilan de leurs actions au regard de leurs engagements publics. Nous avions eu alors une mise en garde de ce dernier nous indiquant qu’il y avait là un risque fort de « lachon Hara » car nous tendions « ce piège » aux personnes en question. Mais à aucun moment, il ne s’est élevé contre la duperie dont la communauté était en permanence victime, et au-delà de cette duperie des graves conséquences tant au niveau de son fonctionnement que des déficits que ces gestionnaires génèrent au détriment de l’institution et surtout des fidèles.

Bref, ils trompent la Communauté et cela de manière permanente, nous vous en laissons juges grâce aux échanges dont nous avons eu copie et que nous diffusons.

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EXTRAIT DU MESSAGE ADRESSE PAR H. KAHN de KOUNTRAS où il dénonce l’attitude de Mergui et ses supplétifs vis-à-vis des tombes juives en déshérence.

……

Kountrass a reçu de la publicité de la part du groupe qui se présentait contre l’équipe Mergui. Bien entendu, nous avons reçu de l’argent pour faire paraître ces annonces, mais outre le fait (scandaleux en soi) que les autres médias juifs n’avaient pas voulu accepter leur publicité, nous avions une autre raison à agir de la sorte. Nous avions rencontré le chef de file de ce groupe ainsi que plusieurs de ses assistants, et leur avons posé une seule et unique question : « Que pensez-vous faire en ce qui concerne l’immense scandale des Juifs retirés de leurs tombes dans la région parisienne, et jetés dans un « ossuaire » dans lequel, de deux choses l’une, ou ces gens ne sont plus considérés comme étant enterrés, et c’est totalement contre nos devoirs envers eux, ou alors ils le sont, mais pêle-mêle avec des corps de non-Juifs, ce qui va à l’encontre de la Halakha ! Il est hautement improbable que la municipalité se soucie de conserver une telle séparation, déjà acceptée très a posteriori, dans un local dans lequel elle considère que les corps lui appartiennent sur le plan juridique et qu’elle ne doit plus rendre compte à personne. »

La réponse de ce groupe était que ce sujet les concernait au plus haut point, que déjà dans le temps, des tractations avaient été menées par eux face à la municipalité, et qu’effectivement ils comptaient s’investir dans ce sujet. Pour nous, c’était une raison suffisante pour les soutenir.

Il n’y a pas, dans le monde entier, de communauté qui abandonne ses morts de cette manière ! Sans d’ailleurs se gêner le moins du monde de parler de manière hypocrite du respect de nos anciens, etc. Du reste, jamais dans l’histoire du peuple juif une telle conduite n’a existé ! Nous avons rapporté dans nos colonnes le débat qui a éclaté à Hambourg voici un siècle à propos de la proposition d’accorder à la communauté juive un terrain pour effectuer les inhumations tant que les autorités n’avaient pas besoin de ce site : les Grands du peuple juif se sont presque tous opposés à une telle option, et une partie de la communauté a œuvré pour obtenir un autre terrain. Pourtant, on ne parlait que d’une éventualité pour l’avenir d’un besoin de la municipalité de reprendre ce terrain.

Dans le cas des morts de Paris, c’est une triste réalité, depuis quelques 50 ans, et les quelques cas connus (rav Léwin, le couple Tedesco) prouvent la gravité de la situation.

Qu’en est-il du groupe au pouvoir au Consistoire actuellement ? Rien.

On se serait attendu à ce que le Consistoire mette le public en garde : il faut surveiller les tombes des anciens, les entretenir, se faire connaître de la municipalité, restaurer les tombes, et autres précautions à prendre ; il faut réfléchir à plusieurs reprises avant de faire enterrer des proches dans ces cimetières, d’abord de peur qu’on pousse la municipalité à retirer un autre Juif de sa tombe pour permettre d’enterrer ce proche, ce qui est une action inadmissible et impardonnable ; cela signifie que ce mort également, plus tard, sera sorti de sa tombe et placé dans l’ossuaire, voire incinéré comme cela a l’air d’être la tendance de nos jours.
Mieux encore : un guide pour les endeuillés a paru récemment sous la plume du responsable de la Hévra Kadicha du Consistoire.

Pensez-vous qu’une seule ligne a été consacrée à ce sujet ? Aucune.

Et encore mieux : ce même responsable a déclaré dans l’un des journaux religieux qu’il ne fallait pas s’en faire, il n’y a pas de problème en ce qui concerne l’avenir des tombes en France. Nous l’avons contacté pour lui demander s’il n’y avait par hasard pas eu incompréhension, un malentendu à propos de sa déclaration. La réponse fut stupéfiante : « Je voulais dire que bientôt nous allons pouvoir ré-inhumer tous ces corps en Moselle, comme on le sait ».

Or nous sommes en contact avec les responsables de ces cimetières de Moselle : rien n’a été prévu dans ce domaine. Il s’agit donc d’un déni de réalité, qui prouve à quel point le problème est réel, mais qui montre également un manque total de respect face aux innombrables morts qui sont en danger d’expulsion de leur tombe, qui risquent d’être déposés dans un ossuaire sans que cela puisse être considéré comme sépulture, ou alors jetés parmi des non-Juifs, non sans qu’un grave risque d’incinération ne plane sur leurs restes funéraires.

Voici donc la raison pour laquelle nous avons accepté de soutenir ce groupe, qui se proposait de lutter pour le respect et la sauvegarde des restes funéraires de nos ancêtres. Pour nous, c’est un point de toute première importance : il est temps que cette terrible ignominie qui est pratiquée devant nous et par nous, à Paris, de nos jours, cesse !

Quand nous avons demandé à nous entretenir avec Monsieur Guggenheim, le Grand rabbin de France par intérim à ce sujet, nous avons reçu une fin de non-recevoir. Et si de quelconques négociations étaient en cours, ne serait-il pas plus intelligent de nous en informer, plutôt que de nous envoyer des messages directs ou implicites nous demandant d’abandonner ce délicat sujet ?

« Oui, chaque fois que je prends la parole, j’ai à protester hautement, j’ai à crier à la violence et à l’oppression » (Jérémie 20,8) !

R. H. KAHN, Kountrass

P.S. Je joins en copie une lettre envoyée par une connaissance le 29 février 2011, au Grand Rabbin de France, ainsi qu’au Grand Rabbin de Paris, et au Av Beit Din de Paris. Lesquels n’ont même pas accusé réception.

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Paris le 29 février 2011

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Monsieur le Grand Rabbin de France
Consistoire Central
Union des communautés juives de France
19 rue St Georges
75009 PARIS

Objet : État des tombes des cimetières parisiens

Monsieur le Grand Rabbin,

Pour pouvoir m’occuper de l’entretien des concessions familiales au cimetière du Père Lachaise et au cimetière du Montparnasse, j’ai dû faire valoir ma qualité de descendante de ces familles. Je me suis trouvée obligée de fournir de nombreux documents, et j’ai été amenée à faire corriger de nombreuses erreurs d’inscription (sur les pierres tombales et dans les registres des cimetières).

De ce fait, j’ai fréquenté ces cimetières à de nombreuses reprises récemment.

L’état de beaucoup de tombes est navrant. Inscriptions effacées, soit rongées par la mousse, soit stèles ou plaques brisées. Le pire étant des concessions tout simplement remplacées ou vidées.

Il se trouve par exemple que le caveau mitoyen de la tombe de Rabbi David : (Le grand rabbin David Sintzheim, premier président du consistoire en 1808) est « libre » ! Laisserait-on une tombe non juive s’installer à coté de l’unique tsaddik des temps anciens enterré au cimetière de l’Est ?

Par ailleurs la tombe de Cerf Beer qui la voisine est, elle, laissée à l’abandon.

N’est ce pas au Consistoire de prendre à sa charge ces tombes de ses fondateurs, dont les descendants n’existent plus ?

La tombe Weill de Romilly et la tombe Rothschild qui sont à proximité, sont elles aussi très mal voire pas entretenues.

A qui revient la charge de rappeler aux héritiers leurs devoirs vis-à-vis de leurs morts ?

Les démarches pour se faire reconnaître comme responsable de concessions sont longues et l’administration prend beaucoup de temps pour réagir ou même ne répond pas. Comment aider ceux qui voudraient s’investir dans l’entretien de leur tombe familiale dans leurs démarches et comment les rassurer quand aux conséquences en frais d’entretien ?

Mais une grande partie de ces tombes anciennes sont à l’abandon : il n’y a plus de descendance, la Shoah et le temps de l’assimilation ont fait leur œuvre.

L’administration des cimetières ne reconnaît pourtant que les descendants directs : je n’ai pas pu être reconnue comme apte à relever une tombe familiale, dont la descendante directe, rescapée d’Auschwitz, est toujours vivante mais au Danemark !

Ne serait-il pas possible que le Consistoire intervienne pour obtenir pour ces vieilles tombes, des règles moins strictes ? Sinon, petit à petit, faute d’ayant droit, les tombes vont être considérées en déshérence et seront détruites, les restes jetés au mieux à la fosse commune, et les concessions revendues à des non-juifs.

Cela correspond exactement à la crainte énoncée par Rav Israël Salanter qui n’a pas voulu être enterré à Paris pour cette raison.

Espérant que vous prendrez le temps d’examiner ces faits et de répondre à mes requêtes, je vous prie de croire, Monsieur le Grand Rabbin à mon profond respect.

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Certains ont l’habitude (rapportée dans le Choul’han ‘Aroukh § 579), de se rendre sur les tombes pour implorer la pitié divine. En revanche, si nos morts ont été sortis de leurs tombes par des fonctionnaires municipaux qui ne se soucient pas particulièrement du respect des restes funéraires au sens où nous l’entendons, si les ossements de nos parents ont été jetés dans l’ossuaire municipal ou pire encore, s’ils sont conservés dans des hangars souterrains de la municipalité, hors tombe, donc en contradiction totale avec la Halakha, et s’ils risquent même d’être incinérés, il serait fort impertinent de notre part de nous rendre dans les cimetières…

Ces milliers de Juifs de notre communauté déposés dans des boîtes hors tombe sont de vrais « methé mitswa » (« morts de mitswa », personnes défuntes qui ne se trouvent pas en terre, soit du fait d’une mort subite, dans les champs, soit comme dans notre cas, parce que ces morts ont été sortis de leur tombe).

Même le consul de France à Tel Aviv, M. Patrice Matton nous a fait part de son étonnement : quand il était en fonction à Alger, le problème s’était déjà posé, lorsque les autorités locales avaient souhaité reprendre le terrain des cimetières français. Les ossements ont été regroupés, et déposés dans des sortes de niches ; chaque individu avait droit à une sorte de plaque souvenir servant de fermeture à son nouvel emplacement funéraire, ce qui permettait aux familles de se recueillir face aux tombes de leurs proches (nous ne traitons pas ici des énormes questions de Halakha qui ont pu se poser voici deux ans – et ils furent nombreux pour ce qui concerne les cimetières juifs algériens ainsi détruits sans que nul ne fasse rien – mais uniquement de l’étonnement sincère et justifié du consul).

Or, à Paris, quand les ossements sont repris des tombes et déposés dans ce que l’on nomme des « ossuaires », dans des boîtes en bois, nul n’a le droit de les visiter ! Ce n’est que lors d’une visite unique et exceptionnelle que des photos ont pu être prises et diffusées dans le cadre de notre précédente enquête.

Comment accepte-t-on une conduite aussi déplorable de la part des autorités civiles ?

Si, à la suite de la publication de nos enquêtes, les consciences de certains ont commencé à se réveiller, le problème demeure. Des milliers de Juifs ont déjà été jetés hors tombe sans les moindres précautions. Une partie d’entre eux ne repose plus en terre.

Depuis, beaucoup ont pris contact avec nous à ce sujet, une masse d’informations supplémentaires s’est ajoutée sur notre table de travail. Le drame de ces milliers de methé mitswa nous concerne tellement que nous avons décidé de rouvrir ce dossier, en espérant que nos lecteurs comprendront son importance: aucune communauté juive dans le monde ne réserve aux morts juifs un sort si irrespectueux !

Peut-être, est-il essentiel, à la veille des élections communautaires de cet hiver, de fournir un maximum d’informations qui permettent d’entrevoir certaines ouvertures utilisables par les responsables communautaires.

Les origines de la situation actuelle.

Commençons par le début. Il est clair que jusqu’à la Révolution française, on ne connaissait que les cimetières confessionnels. Mais dans l’esprit d’égalité qui régnait alors, le législateur a supprimé cette possibilité, tout en acceptant que les cimetières confessionnels antérieurs à cette loi puissent être maintenus.

C’est par le décret du 23 prairial An XII (1803-4) qu’a été mise fin à la pratique, héritée du Moyen Age, qui consistait à inhumer les défunts dans les lieux de culte. Desormais, les ≪ villes et les bourgs ≫ doivent prévoir des terrains, éloignés des habitations, spécifiquement destinés.
à recevoir les inhumations. Le décret du 10 février 1806 a autorisé la communauté israélite à conserver la propriété des cimetières privés édifiés avant 1804 – c’est le cas du cimetière de Versailles qui est pratiquement complet de nos jours – et a ouvert la possibilité de constituer des espaces confessionnels juifs dans les cimetières municipaux.

L’intervention de la loi du 14 novembre 1881 sur la neutralité des cimetières a remis en cause la possibilité même d’organiser des carrés spécifiques. Toutefois, pour tenir compte des revendications exprimées par certaines communautés religieuses, le ministère de l’Intérieur a encouragé les maires, dans la mesure du possible, à créer ces espaces confessionnels, sans leur conférer un statut légal !

Les communes peuvent instituer des concessions temporaires pour quinze ans, trente ans, cinquante ans et à perpétuité (jusqu’en 1959, les communes étaient autorisées à délivrer des concessions centenaires). Toutefois, celles-ci conservent une grande liberté en la matière : au terme du contrat, le titulaire et les ayants droit d’une concession possèdent un droit de renouvellement, qui peut être exercé dans un délai de deux ans. A défaut, le terrain revient à la commune.

Il est à noter qu’une concession peut être convertie en concession de plus longue durée, lorsque la catégorie a été instituée par le conseil municipal.

Même les concessions dites « à perpétuité » peuvent donc faire l’objet d’une procédure de reprise, selon leur « état d’abandon ». Ces concessions perpétuelles existent toujours, mais ne sont pratiquement plus accordées dans les grandes agglomérations. Les concessions perpétuelles existantes peuvent également être reprises, si elles ne sont plus entretenues, au bout de trente ans.

La question du cimetière juif.

Même si des carrés confessionnels ont été concédés, non seulement il est impossible d’y assurer un repos éternel, mais de plus, comme les concessions funéraires peuvent être reprises en fonction de l’état de la tombe et en l’absence de visiteurs, et accordés à n’importe qui, les carrés juifs perdent cette qualité avec le temps, et des tombes non juives prennent leurs places…

Pour donner une idée de l’importance du problème, citons ici le vice-président du Consistoire, Jack Yves Bohbot, témoignant que l’on vide environ 1000 tombes par an (interview accordée à Libération, en 2009). Cette donnée est confirmée par le rav Yirmiahou Cohen, Av Beth Din du Consistoire, qui parle de 3 morts déterrés par jour (Vehérim hakohen IV, 65). À notre connaissance, cette politique de déterrement a commencé dans les années 50 du siècle dernier…

Combien l’expression de rabbi Israël Salanter zatsal, lui qui disait, quand il sentait ses jours se terminer, en 1883, qu’il était impossible de mourir à Paris ! Nous soupçonnons qu’il faisait allusion à ces problèmes.

Le rav Claude Lemmel (que D.ieu lui accorde une réfoua chéléma !) nous a fait parvenir un opuscule datant de 1914 rédigé par Dr Emanuel Rosenbaum, paru sous le titre de « La question du cimetière juif à Paris ». On y lit : « Il faut que chacun puisse se faire une opinion, pourquoi contrairement à toutes les Communautés israélites du monde entier, nous n’avons pas un cimetière et surtout comment il faudrait agir pour en avoir un »…

Nous n’avons cependant de preuve d’une action concrète en ce sens que dans les années 1967 : la « section Guemilouth ‘Hassadim » de la Communauté Israélite de stricte Observance de la rue Cadet s’est lancée, sous la direction du président Sam Lubetski zal, dans la recherche d’un terrain pouvant servir de cimetière privé, desservant uniquement leur communauté. Une longue correspondance s’était ouverte avec les autorités du département de Seine Saint-Denis, pour arriver, en 1974, une fois que des terrains ont été trouvés à Tremblay-Lès-Gonesse et agréés par les autorités, à une fin de non-recevoir de la part de la préfecture, confirmée par le Ministère de l’Intérieur : « J’ai le regret de vous faire savoir qu’aucun texte ne prévoyant de dérogation à la loi…, qui… implique qu’aucune distinction ne peut être établie dans un cimetière à raison des différences de religion, il ne m’est pas possible d’accéder à votre demande, au risque d’établir une discrimination de nature confessionnelle et contraire à la loi ».

Voici qui coupe donc court à toute initiative dans ce sens, a priori.

Les dernières dispositions législatives.

Une disposition récente difficilement supportable a été prise. Elle concerne les corps déposés dans des « ossuaires », ces boîtes hors terre appelées reliquaires conservées dans des hangars souterrains de la municipalité.

Jusqu’à présent, il était admis que les gens qui, de leur vivant, avaient exprimé leur refus d’être incinérés pouvaient être épargnés. Une simple disposition a été prise, exigeant une déclaration officielle en bonne et due forme pour que l’on respecte cette dernière volonté – laquelle est une évidence pour tout Juif conscient d’être juif !

Autrement dit, tous ces corps retirés de leurs tombes depuis 50 ans risquent, demain, d’être tous incinérés !

Une grande action venant d’Erets Israël est actuellement en cours de préparation dans le but d’éviter que la Ville de Paris ne se conduise ainsi envers nos ancêtres, mais il est en tout cas clair que le temps presse et qu’il faut absolument trouver une solution.

Que fait-on en dehors de l’Île-de-France ?

Il ne fait aucun doute que le problème est spécialement grave en Île-de-France plus qu’ailleurs. Mais même dans cette région, on peut trouver des cimetières plus discrets, ou, pour l’instant, la pression est moins forte. Nous avons espoir que les tombes y seront respectées plus longtemps.

Mais pour combien de temps ?

Dans des villes excentrées où existent des communautés juives bien structurées, comme à Grenoble, la ‘Hévra Kadicha, qui ne manque pas de ressources, s’acquitte elle-même des frais de renouvellement d’entretien de la tombe et s’occupe de la prolongation de la concession si nul descendant n’est en mesure de le faire ! Cette formule a toutefois une limite : à la seconde échéance, a priori, nul ne peut intervenir, et la
municipalité est en droit de reprendre les concessions.

Ailleurs nous a raconté le Grand rabbin Bauer, la communauté organise une fois par an une visite du cimetière, pour montrer aux autorités que toutes les tombes sont entretenues et visitées.

L’Alsace et la Moselle.

La situation est différente en Alsace et en Moselle parce que y règne un régime particulier issu du concordat de 1801 signé entre Napoleón Bonaparte et Pie VII, qui n’a été abrogé ni par l’annexion allemande de 1870 ni par le retour des trois départements au sein de la République française en 1919.

Cette conduite des autorités françaises reposait, semble-t-il, sur la volonté d’être conciliants à l’égard des responsables religieux qui venaient d’être rattachés à la France. Contrairement aux idées reçues, cet élément du droit local est donc issu du passe français des trois départements, et non de son passé allemand.

L’une des conséquences de ce concordat est que les rabbins sont des fonctionnaires d’État. Et l’autre concerne cimetières: outre les vieux cimetières juifs datants d’avant la loi de 1804 – et ils sont nombreux – d’autres ont pu être fondés depuis, et sont destinés à la communauté juive. Du reste, cette situation fait qu’à Strasbourg, on ait pu ouvrir un cimetière musulman, en 2012, ce qui n’est pas le cas dans le reste de la France.

Le fait est en tout cas que dans ces départements, les cimetières sont parfaitement respectés, et qu’il est possible d’y faire déposer les morts en toute sécurité pour leur avenir. La ville de Metz, par exemple, se situe à 1 h 21 de Paris.

Il faut savoir toutefois, d’après les quelques informations tarifaires que nous avons reçues des départements d’Alsace Moselle, qu’il est très fortement conseillé de commencer à cotiser le plus vite possible pour se faire enterrer dans ces cimetières, car, pour un enterrement d’une personne qui n’a pas pris cette précaution, le prix varie entre 10.000 et 12.000 euros ! Ce sont des concessions à perpétuité, mais tout de même. À Paris, le prix pratique tourne autour de 6.000 euros, mais il peut atteindre les 12.000 euros. Toutefois, nous a-t-on informes, dans des agglomérations de moindre importance en Moselle, les prix sont tout à fait raisonnables, de l’ordre de quelques 3-4.000 euros.

Erets Israël ?

Et enterrer les morts en Erets Israël ? Cela présente des avantages spirituels importants, et, de plus, même sur le plan matériel, si l’on sait se diriger vers des cimetières de villes ou de villages moins recherchés (Ashdod, Kfar ‘Hassidim ou autres), les frais d’un enterrement, voyage compris, seront moins élevés que ceux d’un enterrement en France !

Les problèmes de l’exhumation.

Notons au passage une évolution dans le domaine des exhumations.
Certains, alertes par le danger qui guette les tombes de leurs proches, songent sérieusement à leur accorder un repos réellement éternel en Terre sainte. Toutefois, l’un des problèmes est l’exhumation elle-même : si ce sont des employés non juifs de la municipalité qui effectuent l’opération, est-ce acceptable ? C’est une grande question (à poser à des possqim).

Cependant, une récente intervention dans ce domaine donne espoir : le rav de ZAKA, le rav Ruza, est venu à Paris afin de sensibiliser les participants lors d’un séminaire d’étude consacre à ce sujet. Un certain nombre de personnes ont ainsi appris la manière de procéder pour sortir les ossements d’une tombe. A titre indicatif, disons que ce travail, quand il est fait selon la Halakha, peut prendre pres de trois heures lorsque le cercueil n’est plus présent – ce qui est le cas lorsque la sépulture est très ancienne – alors que les employés de la municipalité font ce travail en une demi-heure et ils oublient parfois des restes funéraires dans la tombe.
En conclusion, que faut-il savoir ?

Il faut absolument que la communauté juive dans son ensemble soit tenue informée de manière claire du problème : accepter de se faire enterrer en région parisienne n’est nullement évident ! Laisser ensevelir des indigents dans les carrés communs offerts par la municipalité revient à accepter qu’ils soient enterrés avec tous, et qu’on les incinère quelques ans plus tard, ou alors que l’on jette leurs restes funéraires dans l’ossuaire commun. Pour les autres, acquérir une concession à durée limitée dans le temps est exclu, mais même une tombe à perpétuité pose problème, puisqu’elle sera libérée un siècle plus tard si elle n’est pas entretenue ou visitée, pouvant faire ainsi faire l’objet d’une déclaration d’abandon.

A présent, les restes funéraires peuvent même être envoyés à la crémation !

Nous avons parlé des diverses solutions qui existent (Alsace et Moselle, ainsi qu’Erets Israël). Nous espérons que le public saura en tenir compte, et que les dirigeants de la communauté agiront enfin !

Extrait de la Grande enquête de KOUNTRAS que vous pouvez consulter via le fichier ci-dessous.

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

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DANIELLE

Mais que voulez-vous exactement ?

Qui doit payer pour conserver ces tombes datant de plus de 100 ans ???

Je ne comprends pas votre article ?

Sachez qu’un jour aussi ce problème se posera en Israël, alors peut-être que le Machiah sera de retour ?

Priez pour l’âme, pas pour le corps car nous retournerons cendres mélés à la Terre !

Dormez en paix !!!

jankel

Qui d’entre vous tous, adultes en âge de responsabilité, sauf les quelques milliers de Français de Souche (juifs- sic ) connait la tombe de ses arrières-grands-parents? Y va régulièrement et l’ entretiennent ??????
La Poussière retournée à la poussière, Bukovinienne, lituanienne, italienne, espagnole, et j’en passe et des meilleures encore, compte-t-elle encore?
L’incinération, coutume dite païenne, scandaleuse quand l’Humanité comptait 100 millions d’habitants dispersés, est devenue l’évidence des temps « Urbains » (si vous ne voulez pas appeler cela « Modernes » ce que je vous concède dans le sens de son Non-Progrès !)
Devons nous « cotiser » pour payer le Ménage des Tombes de nos Milliardaires qui n’ont pas versé une goutte de leur sang pour leur peuple depuis plusieurs siècles… en tout cas, autant qu’on puisse savoir, au moins Trois ! Siècles au-delà desquels, eux-mêmes ignorent totalement Où sont enterrés leurs ancêtres….
Plus de Mémoire, Personne pour prononcer leur nom, plus d’existence…disaient les anciens romains…Toledoth…cela allait pour la Tora…pas nombreuses et peu exactes mais plutôt symboliques…? A ce jour, l’accumulation rend la tradition obsolète…C’est sans doute intolérable, absurde, comme la mort…? Mais c’est ainsi.

Rebfil

c’est vraiment un grave probleme ! je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de solutions mis a part l’achat de cimetieres , il est impossible de pérenniser les tombes vu que les terrains sont limités et définis

david c

Et oui ! Hélas , 3 fois hélas ! Problèmes récurrents et qui ont beaucoup de mal à sortir au grand jour , pourquoi ? parce que les « responsables » sont d’office et depuis toujours considérés comme des merveilles de Sagesse , et que la moindre observation négative à leur encontre est d’office considérée comme « lachon Hara » ! Ah ! … et par qui ? ben voyons , les intéressés eux mêmes …puisqu’ils sont des merveilles de Sagesse ! Et puis devant l’évidence , on se réfugie dans le déni de réalité ! (rappelons-nous les « affaires » de Gilles Bernheim : même topo !) Mais ça fait un mal fou à l’ensemble de la communauté ! Tant pis ….faut sauver les apparences !