Un film de la cinéaste Danielle Arbid, « Beyrouth Hotel », tourné au Liban, a été censuré dans ce pays en raison de références à l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, ont annoncé lundi les producteurs français et libanais.
Interrogé par l’AFP à Beyrouth, le bureau de censure à la Sûreté générale a expliqué qu’il n’y a pas eu de décision d' »interdiction », mais que le film ne pouvait passer tant qu’il y avait « une référence explicite » à l’assassinat de M. Hariri.

« Beyrouth Hotel », troisième long métrage de la réalisatrice française d’origine libanaise, Prix Albert Londres 2001, devait sortir le 19 janvier.

« Sa sortie à Beyrouth, initialement prévue pour le 19 janvier, vient dêtre annulée », selon des communiqués de la société de production Les Films Pelléas et la Libanaise Orjouane productions.

« Le comité de censure, un organisme lié aux services de la Sûreté Générale Libanaise, la jugé +dangereux pour la sécurité du Liban+ et exige de retirer du film toutes les séquences mentionnant lassassinat de Rafic Hariri, l’ex-Premier ministre libanais mort en 2005 », indiquent les producteurs.

« Beyrouth Hotel est une pure fiction. Le film sinspire de faits relatés dans les journaux, mais ne livre aucun scoop, ni ne milite pour ou contre aucun parti libanais », déclare Danielle Arbid citée dans le communiqué.

« C’est surtout une histoire d’amour entre Zoha (Darine Hamzé) et Mathieu
(Charles Berling) dans un climat tendu, à Beyrouth aujourd’hui », ajoute-t-elle,
parlant d’une « romance sur le fil à limage d’un pays vacillant entre guerre et
paix, où d’un instant à l’autre, tout peut chavirer ».

Selon le bureau de censure, les producteurs avaient dans un premier temps accepté et signé une demande d’enlever toute référence à l’assassinat, avant de changer d’avis par la suite.

« Nous n’avons pas dit que c’était dangereux pour la sécurité du Liban, nous contestons le fait que le film mentionne explicitement cet assassinat alors que la démarche juridique n’est pas terminée », a indiqué le bureau à l’AFP, en allusion au fait que l’affaire est actuellement entre les mains de la justice.

« Ils disent que c’est de la fiction, mais le meurtre a bel et bien eu lieu. Changer les faits, ce n’est pas de la liberté », ajoute-t-il.

Contactée par l’AFP, Jinane Dagher de Ourjouane productions, a affirmé que le film se basait comme beaucoup d’autres sur des faits réels mais que toute la trame était une fiction.

« Nous n’allons rien changer au scénario du film. La censure est de toute façon absurde », a-t-elle ajouté.

Les films de Mme Arbid avaient déjà rencontré par le passé des difficultés au Liban, rappelle la production: son premier long métrage « Dans les champs de bataille » (2004) avait été interdit aux moins de 18 ans et le deuxième, « Un homme perdu » (2007), accusé « d’obscénité » et censuré: les autorités avaient demandé à la jeune femme de couper une dizaine de séquences pour accepter sa sortie.

« Beyrouth Hotel », déjà présenté en compétition officielle au festival de Locarno, est actuellement en compétition au festival de Dubaï.

« C’est ironique que le film passe à Dubaï et pas au Liban », a souligné Mme Dagher.

BEYROUTH, 12 déc 2011 (AFP)

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