Par Maître Bertrand Ramas-Muhlbach.

Le 10 janvier 2014, le Préfet de police de paris a interdit à Dieudonné de produire son spectacle « le mur » au théâtre de la Main d’Or dans sa programmation des trois prochaines séances.

Est ainsi appliquée, la jurisprudence du Conseil d’Etat du 6 janvier 2014, concernant les atteintes à l’ordre public qu’emporte la présentation de ce spectacle, à l’origine de l’annulation de la représentation de son spectacle à Nantes. La tournée de l’humoriste dans les villes de Bordeaux, Tours, Orléans, Toulouse, Limoges et Biarritz, connaît le même sort et le Ministre de l’Intérieur Emmanuel Valls, examine désormais les conditions dans lesquelles la diffusion de ses vidéos antisémites sur Internet peut être supprimée.

A l’origine de cette mesure, le Ministre de l’Intérieur a examiné «toutes les voies juridiques» pour interdire les «réunions publiques» (de l’antisémite Dieudonné) qui «n’appartiennent plus à la dimension créative mais contribuent à accroître les risques de troubles à l’ordre public, le racisme et l’antisémitisme étant une préoccupation essentielle du gouvernement, qui exige une action vigoureuse ». La liberté d’expression en France n’interdit donc pas, dans des circonstances exceptionnelles, que la police soit investie du pouvoir d’interdire un événement pour d’éviter « une grave perturbation de l’ordre public ».

Le 6 janvier 2014, le tribunal administratif de Nantes avait annulé l’arrêté d’interdiction du spectacle pris en début de semaine par la préfecture au motif que « Le spectacle ne peut pas être regardé comme ayant pour objet essentiel de porter atteinte à la dignité humaine en mettant précisément en cause une communauté ». Le Conseil d’Etat a opportunément infirmé la décision entreprise, et sanctionné un personnage qui utilise ses talents d’orateurs pour attiser la haine du juif.

En effet, le problème n’est pas de savoir si le spectacle de Dieudonné a pour objet de « porter atteinte à la dignité humaine en mettant en cause une communauté », mais bien de l’empêcher de distiller, une haine des juifs de façon insidieuse, que s’approprie son public grâce à la caution donnée implicitement par l’Etat français lorsqu’il laisse répandre de telle ignominies. Ses propos outranciers et orduriers à l’égard du Ministre de l’intérieur lors du délibéré du Tribunal de Nantes, illustrent d’ailleurs le manque de mesure, de retenue de respect de l’institution. Il s’est en effet permis de lancer : « Manu entends-tu ce qui se glisse dans ton c…, la quenelle ».

Celui qui se dit humoriste et qui méprise l’institution, insulte ses ministres, et injurie la population juive, entretient la thèse selon laquelle les juifs ont à l’origine de tous les maux de l’humanité dans un discours apprécié par un certain public. Dieudonné exprime en effet à haute voix et sous une forme appartement humoristique, ce que nombreux ne parviennent pas à libérer mais dont ils sont intimement convaincus. Comme il n’est plus politiquement correct pour les antisémites de tout bord de s’en prendre aux juifs ni de dire du mal d’eux, ils ont trouvé, grâce à Dieudonné, la possibilité de libérer de façon décomplexée, leur haine des juifs et de passer aux actes en faisant payer aux juifs tous ce qu’ils alimentent en haine et en rancœur.

La décision rendue par le Conseil d’Etat devrait sonner le glas des diffusions antisémites de Dieudonné et peut être même de sa carrière.
Dieudonné a fait l’objet de multiples condamnations pour injures à caractère racial ou antisémite, qui ne sont que le reflet de sa personnalité profonde. Entre les chambres à gaz qu’il promet au journaliste Patrick Cohen (en décembre 2013), la qualification de mafia qui « contrôle l’exercice de la politique française » en parlant du Crif (février 2005), le souvenir de l’holocauste qu’il assimile à de la « pornographie mémorielle » (en 2005), son apparition (en décembre 2003) sur un plateau de France 3, déguisé en juif religieux qui effectue un salut nazi au cri de «Isra-Heil », la qualification (en Janvier 2002) des «juifs» comme constituant « une secte », ou pire, « une fraude », ses propos sur les «sionistes du Centre national de la Cinématographie « qui » contrôlent le cinéma français « qui l’ont empêché de faire un film sur la traite des esclaves »…il était temps que la justice mette son veto.

Sa méthode a toujours été habile. Il suffit de parler d’antisionisme pour fustiger les juifs tout en évitant la censure des injures à caractère raciste ou antisémite. Aussi, son discours mainte fois répété consistait à prétendre que le système français est « sioniste », que le « sionisme qui gangrène la France est un danger », que « le sionisme est à l’origine des difficultés en France », qu’il est urgent de libérer les « esclaves de tous les esclavagistes sionistes »…sans pour autant entrer sous le coups des propos à caractère raciste ou antisémite… (Son raisonnement est pourtant absurde puisqu’il suffirait au contraire que tous les juifs retournent en Israël pour qu’il en soit débarrassé une bonne fois pour toute).

En réalité, le véritable problème de Dieudonné trouve sa source dans le joli prénom qu’il porte.

Le mot « Dieudonné » est l’association de deux mots « Dieu » et «donné », qui est une combinaison qui comporte apparemment une erreur grammaticale. En effet, lorsque « Dieu » est le sujet de la phrase, le participe passé « donné » ne peut être conjugué avec le verbe « être » mais avec le verbe « avoir » : Dieu « (n’est pas) donné », Dieu « a donné ». Le prénom « Dieudonné » n’est en fait qu’une traduction imparfaite de ce prénom hébraïque tout fait magnifique qu’est « Nathanaël».

Or, c’est la réponse à cette question (qu’il se pose de façon consciente ou non), en l’occurrence de savoir ce que Dieu a bien pu donner, qui est insupportable pour lui : Dieu a donné son message divin et la terre d’Israël aux juifs. En fin de compte, le nom même de « Dieudonné » est à lui seul un message sioniste que l’humoriste M Balla M balla tente vainement de combattre de toutes ses forces et de toute son énergie.

Nathanaël doit en avoir conscience, ce qu’une bonne psychothérapie devrait lui permettre d’assimiler. Il devra juste changer de métier et pourra, en attendant de trouver la voie de sa conversion (professionnelle), se dépêcher de gérer sa société au Cameroun spécialisée dans l’importation de lubrifiant en provenance du Qatar dont il est le Président Directeur Général, constituée grâce à l’argent qu’il a dissimulé à la vigilance du fisc français dans une habile opération de « blanchiment ».

En effet, contrairement à ce qu’il prophétisait le 31 Décembre, « 2014 ne sera pas l’année de la quenelle » ni celle où les « quennelleurs » s’en prendront à ceux qu’il appelle les « banquiers » ou les « négriers » : l’année 2014 sera celle de l’envoi de sa « quenelle » dans les poubelles de l’histoire.

Par Maître Bertrand Ramas-Muhlbach.

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