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Les Arabes israéliens sont jusqu’ici restés à l’écart de la flambée des tensions qui secouent désormais chaque jour Jérusalem-Est et la Cisjordanie occupée. Mais depuis que des policiers ont abattu samedi matin Kheir Hamdane, 22 ans, qui s’opposait à l’arrestation d’un proche, son village s’est embrasé et, dans la foulée, les villes arabes d’Israël ont rejoint la protestation, poussant les autorités à relever le niveau d’alerte.

À Kafr Kanna, dont était originaire le jeune homme, 22 personnes, certaines mineures, ont été arrêtées, a indiqué la police. Avec des dizaines d’autres, ils lançaient des pierres sur les policiers et brûlaient des pneus pour bloquer l’accès aux forces de l’ordre qui répliquaient à coups de canons à eau, a accusé la police.

Parallèlement, dans la localité arabe d’Oum al-Fahem, quelque 250 personnes ont rejoint une manifestation dirigée par le leader islamiste Raëd Salah. Des pierres ont par ailleurs été jetées sur un bus sur la principale autoroute reliant Jérusalem à Tel-Aviv près du village d’Abou Gosh, a indiqué la police.

La colère de ces citoyens israéliens, qui s’estiment victimes de discrimination de la part de l’État hébreu alors qu’ils constituent 20 % de la population, a gagné d’autres villes et des manifestations ont eu lieu à Nazareth et Haïfa, dans le nord ainsi qu’à Beercheva, dans le désert du Néguev au sud.

De son côté, la famille Hamdane a dénoncé un « meurtre de sang-froid ». D’ailleurs, une vidéo d’une caméra de surveillance montre le jeune homme s’en prenant à des policiers à bord de leur véhicule. La police affirme qu’il avait un couteau à la main. Les images montrent ensuite des policiers descendre du véhicule et Kheir Hamdane tenter de fuir. Un policier lui tire alors dans le dos à plusieurs reprises. Tombé à terre, le jeune homme est traîné sur le sol avant d’être embarqué à bord du véhicule de la police. Il est décédé sur le chemin de l’hôpital, selon la police.

Démission de Peretz

Pour sa part, le Centre juridique de défense des droits de la minorité arabe, Adalah, a évoqué une « exécution », récusant la version de la police sur des « tirs de sommation ».

Quant à l’enquête ouverte par le ministère de la Justice, « l’expérience des Arabes (israéliens) prouve qu’il y a collusion entre les enquêteurs et les policiers » et que les policiers responsables de la mort d’un Arabe « ne sont jamais présentés à la justice », selon le Centre.

En réaction à la mort du jeune homme, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a pris la défense de la police et prôné la fermeté, menaçant de « révoquer la citoyenneté de ceux qui appellent à la destruction de l’État d’Israël ». Mais, lors de la réunion du gouvernement, son ministre des Finances, le centriste Yaïr Lapid, a dénoncé une attitude « irresponsable ». « Un homme a été tué, la police est dans l’embarras, la communauté arabe est en situation de détresse, des ministres et des députés utilisent cette situation à des fins politiciennes », a-t-il regretté.

De plus, le ministre israélien de l’Environnement Amir Peretz, considéré comme l’un des plus modérés sur le dossier palestinien dans le gouvernement de Benjamin Netanyahu, a annoncé hier sa démission, selon son porte-parole.

En outre, ces tensions s’ajoutent à celles qui secouent depuis plus de deux semaines la Cisjordanie et Jérusalem-Est. Hier en fin d’après-midi, des heurts sont également survenus entre des jeunes Palestiniens et des policiers Israéliens dans les quartier de Issawiya et al-Tur, a indiqué la police.

Pour Amman, la campagne menée par les extrémistes juifs pour réclamer le droit de prier sur l’Esplanade des mosquées est « un coup de poignard » contre la paix qu’elle a signée il y a exactement 20 ans avec l’État hébreu.

Enfin, plus au sud, dans la bande de Gaza, le spectre du retour des divisions interpalestiniennes se faisait de plus en plus visible et la réconciliation, déjà précaire, semblait au plus mal. Alors que le Fatah du président Mahmoud Abbas devait pour la première fois depuis 2007 et la prise du pouvoir de son rival islamiste le Hamas commémorer le dixième anniversaire de son leader défunt Yasser Arafat, le parti a annoncé l’annulation des célébrations. Le Hamas a indiqué qu’il ne pourrait assurer la sécurité de l’événement, évoquant notamment le fait que ses fonctionnaires de la sécurité n’avaient pas été payés par l’Autorité palestinienne. Le Fatah a décidé de renoncer à ses célébrations, redoutant un danger pour le public après que des attentats ont visé vendredi ses cadres.

AFP

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André

{{Surtout que la France ne donne pas encore des leçons de morale : des arabes, maghrébins chez elle, qui meurent suivi d’émeutes violente elle connait ça aussi depuis longtemps…}}