Errances pulsionnelles

 

Qu’ils viennent de Syrie, d’Erythrée, d’Irak, ou d’ailleurs et quelques soient leurs motivations politiques ou autres, qu’ils soient par conséquent migrants ou réfugiés, selon le statut qu’on leur donne, ils sont des milliers à essayer de franchir les frontières de l’Europe pour une vie meilleure, un Eldorado promis par des passeurs, de nouveaux marchands d’esclaves et des trafiquants en tout genre, donneurs de vie et…de mort. Mais ces migrants et réfugiés sont aussi agis par des représentations collectives qui provoquent ces phénomènes de déplacements de masse. Et, ce qui les poussent vers notre vieille Europe, c’est la pulsion et assurément, la pulsion dite de vie, autrement dit encore, la pulsion d’autoconservation qui les fait fuir la guerre ou la misère, c’est selon. Hystérie collective alors ? Qui en quelque sorte les déborderait et provoquerait ces mouvements migratoires de foule, ou pulsion maniaque ? C’est à dire, une pulsion sans limite, pas même celle imposée par les frontières et dont le ressort, nous le connaissons est un défi à la mort, une lutte par conséquent désespérée contre la pulsion de mort. Ou encore exil mélancoliforme de tous ces gens qui fuient la mort mais que la mort poursuit jusque sur leurs routes monotones et leurs bateaux de fortune ? Nous y voilà ! Retour à Freud.

Et Freud dans tout ça !

Freud écrivait que les mêmes mécanismes se retrouvent, que l’on passe de la psychologie individuelle à la psychologie des foules. S’agissant de la pulsion, elle a ceci de particulier écrivait encore l’inventeur de la psychanalyse que les deux formes qu’elle peut prendre, pulsion de vie et pulsion de mort, sont intriquées, liées. Ainsi, l’une contient-elle l’autre dans un même mouvement si bien que parfois, c’est la vie qui l’emporte sur les forces de mort et sur les forces de destruction du lien civilisationnel, comme la guerre par exemple et les meurtres de masse…Ainsi, la vie n’est pas sans la mort sans quoi elle n’aurait aucun goût, ne serait soutenue par rien, et la mort n’est pas sans la vie pour qu’à un moment donné, la pulsion d’autoconservation, à la fois celle de l’individu et de l’espèce, puisse à nouveau triompher des forces qui visent à la détruire…La vie n’est donc pas sans la mort pour la contenir. Mais s’il y a déliaison, alors la mort l’emporte et ce sont alors les forces de destruction, la jouissance du meurtre, des massacres, des génocides qui font loi, en attendant que de meilleurs jours reviennent, ce que l’on appelle communément la trêve ou mieux encore, la paix.

Aux risques d’une déliaison pulsionnelle.

Ce qui anime donc migrants et réfugiés, et on peut les croire, c’est un immense mouvement pulsionnel d’auto conservation, donc de vie. Reste aux pays qui les accueillent à réguler ce qu’il en est de leur désir de vie et donc, leur offrir suffisamment pour que cette envie de vivre puisse trouver les relais sociaux et politiques nécessaires pour que ne soient pas réactivés en eux les effets destructeurs de la pulsion de mort, en eux comme d’ailleurs cela se passerait chez tout être humain. Or, s’ils ne trouvent pas à se satisfaire dans leur nouveau pays d’accueil lequel devient responsable de son hospitalité et de ses éventuelles conséquences, se réaliser donc par le biais d’un travail, d’une vie de famille retrouvée et rééquilibrée, par la possibilité de faire des études, de s’épanouir sexuellement, bref, de se réaliser pulsionnellement par des processus de socialisations et de sublimations pulsionnels, le repli identitaire ne sera pas loin de les amener à régresser. Et sur quel mode ! Et bien en toute logique identitaire et pulsionnelle, sur le mode religieux. Non pas la religion en tant que lien entre les hommes, mais la religion en tant que porteuse d’une vérité sans faille, totalité de l’être et totalitaire, dans cette zone du religieux donc où nul doute n’est  permis et où l’autre n’est plus bon qu’à être détruit…Ces candidats à la haine projective ne se soucieraient plus alors des devoirs qu’ils auraient envers la République : respect de la laïcité, respect de la liberté d’opinion, égalité hommes-femmes, interdiction du voile intégral, droits des homosexuels…A Calais et près de Dunkerque, à Grande-Synthe et Téteghem, il y a déjà des zones de non-droit, créées pour et par les migrants, où la police hésite à rentrer, sinon en force. Rappelons donc seulement que la plupart sont des musulmans et que dans l’Islam, quoique qu’en disent les belles âmes, et les politiques, il y a une part obscure qui appelle au djihad, au meurtre, à la soumission de l’infidèle et à la vengeance…Ne dramatisons pas et ne généralisons pas, mais ne soyons pas angéliques non plus. La plupart d’entre eux garderont au cœur, la vie comme mode d’être au monde et promesse de retour au pays. Mais d’autres, minoritaires sans doute mais malgré tout sur place voudront imposer leur loi. Ils se jetteront alors à corps perdu dans les bras de cette part obscure de Dieu qui leur demandera de se venger sur celui qui ne les aura pas suffisamment aimés en se soumettant. Logique terroriste et paranoïaque de celui qui se jette dans la haine faute de n’avoir pas été satisfait, par un Etat qui, de toute façon, sera toujours décevant et frustrant. Déliaison donc entre la pulsion de vie qui les aura poussés à venir en Europe et la pulsion de mort, désormais libérée de tout lien,  et comme seul moyen de trouver une issue pulsionnelle à leurs nouvelles impasses identitaires. L’avenir nous le dira…

Par Jean-Marc Alcalay ©

 

 

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popi soudure

bref c est pile ou face ! on ‘ est bien barrés ………