L’Iran veut étendre sa présence d’Ormuz à la Corne de l’Afrique

L’Iran menace d’activer une milice de pêche basée sur la doctrine chinoise

La milice de pêcheurs, ou Basij maritime, devrait opérer depuis le détroit d’Ormuz, en passant par la mer d’Oman, le golfe d’Oman, l’océan Indien et la Corne de l’Afrique.

Fin décembre 2023, le commandant de la marine des Gardiens de la révolution iraniens a annoncé la création d’une nouvelle branche comprenant une milice de pêche maritime, qui exploitera des milliers de grands bateaux de pêche.

L’objectif de la milice est d’être une base avancée pour recueillir des renseignements et construire une image maritime loin des côtes iraniennes, ainsi que pour augmenter la puissance de feu et les capacités d’attaque de la marine du CGRI, en mettant l’accent sur la marine américaine.

La milice de pêcheurs, ou Basij maritime, devrait opérer depuis le détroit d’Ormuz, en passant par la mer d’Oman, le golfe d’Oman, l’océan Indien et la Corne de l’Afrique. Les bateaux de pêche de la milice seront armés de mitrailleuses, d’armes légères et de roquettes de 107 mm.

Les pêcheurs, les miliciens, étaient entraînés par le personnel de la Marine des Gardiens de la Révolution. Selon le commandant de la marine des Gardiens de la révolution, les milices de pêche comprennent environ 33 000 bateaux de pêche entièrement mobilisés, environ 55 000 bateaux volontaires supplémentaires selon les besoins et des bateaux de pêche supplémentaires opérant dans la zone tanzanienne.

Il convient de noter que, conformément au droit maritime international, il est interdit aux navires de guerre d’ouvrir le feu ou d’aborder un navire civil sans justification et sans soupçon fondé que le navire civil commet un crime. La marine américaine s’abstiendra d’opérer contre de tels navires.

L’opération des milices navales est l’adoption de la doctrine de la marine chinoise, qui opère de manière similaire contre la marine américaine en mer de Chine méridionale.

Les Iraniens exploitent une flotte importante mais relativement obsolète, opérant loin du détroit d’Ormuz et dotée de capacités diverses, ainsi que la marine des Gardiens de la révolution, qui opère principalement dans le détroit d’Ormuz et le golfe d’Aden.

Depuis la guerre Iran-Irak dans les années 1980, les Iraniens ont développé la marine des Gardiens de la révolution, qui exploite des milliers de petits navires de différents types, pour la plupart des navires d’attaque rapide dotés de capacités de tir de missiles antinavires et de torpilles, ainsi que des dizaines de sous-marins de poche.

Les milices navales iraniennes constituent un renforcement de la capacité de guerre asymétrique de la marine du CGRI, que ce soit pour recueillir des renseignements, démontrer leur présence, harceler la marine américaine ou attaquer des navires marchands.

Au cours des deux dernières semaines, un certain nombre de compagnies maritimes, dont Zim, ont annoncé que leur route maritime entre l’Afrique et l’Europe avait changé et qu’elles ne passeraient pas par Bab al-Mandab en Égypte et le canal de Suez en raison des multiples attaques des Houthis. du Yémen.

Les itinéraires de navigation ont changé et passeront par la Corne de l’Afrique, dans un voyage autour de l’Afrique. Les milices de pêche iraniennes opérant également dans la région tanzanienne pourraient également perturber la route de navigation alternative, nuire au mouvement des navires marchands dans la région et causer des dommages économiques encore plus importants que ceux causés actuellement par les attaques des Houthis.

La marine américaine et les autres marines opérant dans les zones d’opérations des milices iraniennes auront du mal à identifier et à classer les bateaux de pêche comme menace (ou innocents), ainsi qu’à agir contre eux. L’identification des bateaux iraniens nécessitera beaucoup de renseignements et, à terme, des renseignements dont la marine américaine aura besoin pour opérer dans les zones de l’arène.

Il serait préférable que les renseignements navals israéliens s’efforcent également de créer une base de données et des renseignements continus sur l’activité des milices iraniennes, l’emplacement de leurs navires, leurs schémas d’action, leurs moyens de guerre et la constitution de leurs forces.

Il sera important de surveiller si les milices de pêcheurs opéreront également dans la région de Bab al-Mandab et dans la mer Rouge, afin d’empêcher de nouvelles attaques terroristes dans la région directement perpétrées par les Iraniens.

JForum.fr avec www.israeldefense.co.il Eyal Pinko