Les véhicule électrique vont-ils baisser en Israël

La semaine dernière, l’Union européenne a annoncé son intention d’imposer des droits de douane sur les véhicules électriques importés de Chine, une décision qui pourrait déclencher une nouvelle guerre commerciale avec l’Est. Toutefois, cette annonce pourrait s’avérer bénéfique pour les importateurs israéliens, en renforçant la compétitivité sur le marché local.

L’Union européenne enquête depuis plusieurs mois sur les soupçons de prix anormalement bas des véhicules électriques chinois exportés vers l’Europe, en raison des subventions gouvernementales chinoises. Bien que les résultats de l’enquête ne soient attendus qu’en novembre 2024, la Commission a décidé de prendre des mesures immédiates, une décision qui a surpris de nombreux observateurs. De plus, la Commission a laissé entendre qu’elle pourrait imposer un droit rétroactif sur les véhicules à compter de leur date d’immatriculation, une mesure quasi sans précédent dans le secteur du commerce international.

La Commission a justifié sa décision en affirmant disposer de preuves suffisantes indiquant que les véhicules électriques importés de Chine bénéficient de subventions gouvernementales, telles que des financements directs, des réductions de revenus et des services et produits à des prix inférieurs aux prix réels. L’augmentation significative des exportations de véhicules électriques chinois vers l’Europe a également incité la Commission à agir sans attendre la fin de l’enquête. Selon les données de l’Union, les importations de véhicules électriques fabriqués en Chine ont augmenté de 14 % depuis le début de l’enquête en octobre 2023. L’Union craint que cette vague d’exportations ne cause des dommages irréparables à l’industrie automobile européenne et à l’emploi avant même la fin de la période d’enquête officielle.

Les porte-parole du gouvernement chinois n’ont pas tardé à critiquer cette décision. La Chambre de commerce chinoise, responsable des relations avec l’Union européenne, s’est dite « déçue » et a exhorté l’Europe à préserver les droits et intérêts légitimes des entreprises chinoises. Un magazine chinois proche du gouvernement a adopté un ton plus agressif, qualifiant cette mesure de politique discriminatoire en faveur des entreprises locales, perturbant le commerce mondial et violant le droit international et les lois économiques.

Les constructeurs automobiles et de pièces détachées européens ont des intérêts importants en Chine, qui pourraient être lésés par cette décision. L’industrie automobile européenne et ses filiales produisent des véhicules et des pièces détachées en Chine pour une valeur de plusieurs dizaines de milliards d’euros par an, destinés au marché intérieur chinois et aux marchés d’exportation. Les marques premium allemandes Volkswagen, Mercedes et BMW exportent déjà des véhicules électriques de Chine vers l’Europe ou prévoient de le faire à l’avenir. Les constructeurs européens de véhicules électriques dépendent également fortement des approvisionnements en batteries en provenance de Chine.

Bien qu’Israël ne soit pas membre de l’Union européenne, il pourrait être affecté par le conflit entre l’Europe et la Chine. Au début de l’année, près d’une voiture sur quatre vendue en Israël était chinoise, et dans le domaine des véhicules électriques, le taux de pénétration chinois approche les 70 %.

Les effets possibles sur le marché automobile israélien peuvent être divisés en plusieurs niveaux. Tout d’abord, les dommages causés à la compétitivité des véhicules européens pourraient décourager les constructeurs chinois, en particulier les plus petits et les plus jeunes, d’investir dans le processus d’approbation de nouveaux modèles pour le marché israélien. En conséquence, certaines marques automobiles pourraient revoir leurs plans commerciaux en Israël. Cependant, les grandes et riches marques chinoises, déjà bien implantées en Europe, seraient moins affectées.

De manière indirecte, la décision européenne pourrait en réalité profiter aux importateurs israéliens. Les constructeurs chinois, qui considéraient jusqu’à présent le marché automobile israélien comme secondaire, pourraient augmenter leurs exportations vers Israël en améliorant la disponibilité des stocks et en baissant les prix. De plus, les Chinois pourraient chercher une « porte latérale » vers le marché européen en collaborant avec des fabricants européens locaux.

La décision d’imposer des tarifs douaniers européens, si elle se concrétise, pourrait compliquer la signature de l’accord commercial entre Israël et la Chine, actuellement en cours de négociation. Malgré les fortes pressions américaines sur Israël pour ne pas signer l’accord, l’ajout de pressions européennes pourrait réduire les chances de signature.

En définitive, la décision de l’Union européenne ajoute un élément d’incertitude à la concurrence croissante entre les marques de véhicules électriques fabriqués en Chine en Israël, dont le nombre augmente presque chaque semaine.

Jforum.fr

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires