Leipzig, le 5 septembre 2020 © Hendrik Schmidt/AP/SIPA Numéro de reportage: AP22490270_000001

A Leipzig, les liens troublants entre casseurs et une partie de la gauche

Après plusieurs jours de violences provoquées par des groupes d’extrême gauche soutenant des squats dans la ville saxonne, les autorités durcissent le ton. Et pointent du doigt certains responsables du parti Die Linke.

Tout a commencé le 2 septembre dernier par l’expulsion par la police d’occupants illégaux de logements dans le quartier de Connewitz(1). Un prétexte idéal pour quelques centaines de militants d’extrême gauche et autres antifas pour mettre à sac le quartier pendant trois nuits, et affronter les forces de l’ordre – jets de pierre, incendies volontaires, destruction de mobilier urbain… les émeutiers s’en sont donné à cœur joie. Bilan : une douzaine de policiers blessés et plusieurs vagues d’interpellations.

La réaction des autorités ne s’est pas fait attendre. Le ministre-président de Saxe, Michael Kretschmer (CDU) s’est insurgé contre ces débordements. « Le combat est engagé contre ces individus qui attaquent la police avec une violence perverse, […] nous les empêcherons de nuire », a notamment déclaré Kretschmer, qui entend bien « défendre la propriété et les règles de l’État de droit »(2). Le maire social-démocrate de Leipzig, Burkhard Jung, a également « fermement » condamné les violences. Il est toutefois critiqué par certains habitants pour avoir trop longtemps toléré les squats et tardé à faire respecter la loi. Ce qui n’est pas sans rappeler des situations similaires à Hambourg notamment, connue pour être un bastion de l’extrême gauche en Allemagne.

A lire aussi: D’anciens responsables du régime syrien jugés… en Allemagne

Ce genre d’affrontement n’est d’ailleurs pas nouveau en Saxe. En 2015 notamment, la police avait déjà essuyé des violences similaires(3). A nouveau, le chef de la police de Leipzig, Torsten Schultze, a déploré ces violences en qualifiant les émeutiers « d’extrémistes de gauche » et s’est félicité que le bon équipement de protection des policiers ait permis d’éviter des blessures beaucoup plus graves.

« Tous les moyens sont bons pour ces gens-là, y compris la violence »

Selon Klaus Staeubert, éditorialiste pour la Leipziger Volkszeitung, la focalisation permanente des autorités et de l’opinion publique sur la menace d’extrême droite radicale (certes réellement présente en Saxe également) occulte le danger que représentent les groupes d’extrême gauche, dont la violence ne fait qu’augmenter au fil des années. « Les squatters présentent ces actes comme de la désobéissance civile face au problème des appartements vacants, des loyers élevés et des spéculateurs immobiliers. Ils prétendent montrer l’exemple […] mais même la cause la plus noble ne justifie pas les moyens. Or tous les moyens sont bons pour ces gens-là, y compris la violence », écrit-il notamment(4).

Il faut savoir que la ville a gagné 100 000 habitants en seulement dix ans, ce qui lui vaut parfois le surnom de « Hypezig ». Malgré une augmentation des loyers depuis, les prix restent faibles comparés à des villes comme Munich ou même Berlin. Et quoi qu’il en soit, comme l’a rappelé Michael Kretschmer, les émeutiers ne poursuivent de toute façon pas d’objectifs politiques liés à la « cause » du logement. « Ces personnes ne sont pas intéressées par ce sujet. Tout ce qu’elles veulent, c’est agir contre notre système juridique »(5).

Le double discours de certains responsables de gauche

Lire la suite dans causeur.fr

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires