Electricité : la France rallume le charbon ! (Tribune)

Publié le 30.11.2020 par Michel Gay

C’était prévisible, la France a “rallumé” en septembre et en octobre ses quatre centrales à charbon fortement émettrices de CO2, et d’une puissance presque identique aux deux réacteurs nucléaires de Fessenheim fermés en début d’année 2020 qui n’émettaient pas de gaz à effet de serre…

Demain, elle construira des centrales au gaz importé de Russie et des Etats-Unis pour compenser les 14 fermetures de réacteurs nucléaires prévues par la délirante Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE).

 

La République en marche… à l’envers

Le choix paradoxal d’arrêter des réacteurs nucléaires oblige la France et l’Europe à se tourner vers une production d’électricité polluante et émettrice de CO2, au charbon ou au gaz, lorsque le vent faiblit et que le soleil brille peu ou… pas du tout la nuit.

Pilotés par les dieux Éole et Hélios, ces productions n’ont aucune raison de correspondre aux moments où les hommes en ont besoin.

Et les insurmontables difficultés techniques ainsi que le coût astronomique du stockage d’énergie, y compris par inertie dans des volants en béton, pour compenser les productions intermittentes des éoliennes et des panneaux photovoltaïques (PV) sont passés sous silence pour mieux présenter ce leurre.

Pourtant, le nucléaire a été déclaré « bon pour le climat » par l’Etat français dans le plan de relance de l’économie publié le 3 septembre 2020

Une centrale à charbon d’une puissance de 1000 MW utilisée la moitié de l’année (environ 5000 heures) rejette chaque année 5 millions de tonnes (Mt) de gaz carbonique dans l’atmosphère (chaque kilowattheure produit émet presque 1 kilogramme de CO2), et produit des cendres contenant des métaux lourds (cadmium, nickel, mercure, plomb…) et autres produits toxiques (antimoine, arsenic, béryllium, fluor…), ainsi que plusieurs tonnes d’uranium et de thorium avec ses descendants radioactifs : radium, radon, polonium…. qui ne sont pas gérés contrairement à ceux produits dans le cycle nucléaire.

Pendant ce temps, une campagne de dénigrement est menée contre le transport aérien dont les vols intérieurs (y compris Outre-mer) émettent moins de 5 Mt de CO2. Et l’ensemble des vols ne comptent que pour 3% des émissions de gaz à effet de serre en France (qui elle-même n’émet que 1% des émissions mondiales…).

Les autres 17,9 Mt sont imputés au transport aérien international… qui ne peut pas être remplacé par le train.

Une politique antinucléaire coûteuse

Le 14 septembre 2020 EDF a acheté cher (jusqu’à 4 fois le prix habituel du marché soit 120 euros par mégawattheure) de l’électricité presque totalement produite ce jour-là par du charbon et du gaz en Allemagne pour faire face à la demande, alors que la production EDF est presque entièrement décarbonée.

Ces tensions ont une nouvelle fois montré à l’Europe, et au monde entier, que la consommation des énergies fossiles (charbon et surtout gaz), n’est pas prête de diminuer en Europe et dans le monde.

La consommation de charbon stagne en Allemagne et en Pologne. Elle est même en augmentation dans le monde (Inde, Chine,…).

Les recommandations du Groupement International d’Experts sur le Climat (GIEC) de développer le nucléaire ne semblent toujours pas prises en compte… Ce rapport a clairement montré que l’Europe doit saisir l’opportunité du nucléaire pour réduire sensiblement l’utilisation des combustibles fossiles.

Se mettre la tête dans le sable ne servira à rien, sinon à cacher l’évidence : le charbon, le gaz « naturel ») (ou de schiste) et le nucléaire ont un grand avenir en Europe et dans le monde !

Autant prendre en compte la réalité du futur et la gérer au mieux…

Retour du nucléaire

Les États de l’Union européenne actuellement les plus dépendants du charbon comme la Pologne, l’Allemagne et la République Tchèque (qui ne possède ni le vent de l’Allemagne du nord, ni le soleil de l’Espagne) ne pourront pas passer à des sources d’énergie moins émettrices de CO2, et économiquement soutenables, sans le nucléaire. Lire la suite

Source 

«La France a bradé son industrie électrique à l’Allemagne»

Jean-Louis Butré est membre du groupe d’experts «Energie et vérité».

De renégociations en reculades avec la commission européenne, la France a bradé son industrie électrique à l’Allemagne.

Elle pouvait se battre avec son industrie nucléaire, elle s’est placée sur le terrain des Energies Renouvelables (EnR) intermittentes et surtout celui de l’éolien dont elle ne possède aucun atout industriel.

En faisant ce choix elle s’est mise en position de faiblesse devant des adversaires. Comme disait Churchill après Munich: «Vous avez eu à choisir entre la guerre et le déshonneur vous avez choisi le déshonneur, vous aurez la guerre».

La déclaration de Bruxelles d’un nouveau plan éolien offshore gigantesque conduit indirectement à la mise à mort de l’industrie nucléaire de la France.

Il a été écrit par les industriels la filière mondiale des Energies Renouvelables pour servir leurs intérêts.

Ils dirigent la commission européenne depuis des années. Ils s’appuient sur les partis verts principalement allemands.

Depuis la décision de Merkel d’arrêter le nucléaire dans ce pays, suivi la semaine dernière par celle la Belgique, ils ont pris les commandes du pouvoir dans le domaine de l’électricité.

Le plan éolien offshore européen balaie indirectement l’industrie nucléaire de la France empêtrée depuis des années dans des difficultés techniques et politiques ingérables et dont le déclin jour après jours se confirme, Gooltech est toujours à l’arrêt et Flamanville en perdition…

Les 56 réacteurs nucléaires français seront fermés les uns après les autres à partir de 40 ans. Fessenheim a acté cette décision et la Programmation Pluriannuelle de l’Energie signée en catimini par Mme Elisabeth Borne ancienne Ministre de l’environnement, l’a «gravé dans le marbre».

EDF va être vendu par départements et la filière nucléaire démantelée dans l’indifférence générale.

Sous le nom du «plan Hercule», EDF va être vendu par départements et la filière nucléaire démantelée dans l’indifférence générale.

Au lieu de se soumettre à ses adversaires en se battant uniquement sur le CO² qui n’est qu’un volet des avantages du nucléaire, la France aurait dû lutter industriellement, technologiquement et médiatiquement.

Elle a choisi le silence et la soumission à l’Allemagne, à Greta, Greenpeace et aux partis de la décroissance verte.

Le Président de la République Emmanuel Macron devait être en première ligne concernant ce combat nucléaire. Le PDG du groupe EDF avait pour mission de défendre son groupe. Ils ne l’ont pas fait. Aujourd’hui notre pays va perdre le contrôle de l’industrie de l’électricité et son indépendance énergétique et industrielle.

Concernant l’éolien offshore les associations qui se battront contre le plan de Bruxelles vont avoir à faire face à un raz de marée industriel géant avec des machines pharaoniques et des constructions portuaires.

Tous les pays vont se jeter sur les subventions du plan européen. L’industrie américaine avec le nouveau président et le «Green deal» va probablement elle aussi rentrer dans la danse. L’industrialisation de l’espace maritime mondial est en cours. Rien ne l’arrêtera plus, mais de nombreuses batailles ponctuelles pourront encore être gagnées en France comme celles situées au raz des cotes (Saint-Brieuc, le Tréport etc…) qui sont des véritables «écocides» doublés de scandales financiers et de destructions d’emplois.

Un vaste réseau électrique européen sera mis en place pour distribuer l’électricité marine. Des investissements importants et en conséquence des hausses du prix de l’électricité sont programmés.

Le réseau RTE Français s’approvisionnera tant bien que mal sur la future grille des interconnexions européennes. L’instabilité électrique posera des problèmes de sécurité et conduira à des restrictions.

Nous revenons à la période de « l’occup’ » au moment où le « Ministère de la Réparation » distribuait des carnets de tickets de rationnement.

C’est ce qui se profile comme avant-gout pour l’hiver 2020 avec la déclaration de Mme Barbara Pompili à la télévision et la publication du plan de restrictions paru le 23/11/2020 «mon ecowatt.», votre météo de l’électricité pour une «consommation responsable».

Désormais les citoyens seront «responsables de leur coupure d’électricité».

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https://www.lefigaro.fr/vox/societe/la-france-a-brade-son-industrie-electrique-a-l-allemagne-20201127

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gigi

Comparée aux autres évolutions mortifères qui se préparent, la question de l’électricité française ne me semble pas trop grave. La France s’endette et s’appauvrit à vitesse grand V. L’insécurité s’accroît et l’ensauvagement gagne. Nos filières d’excellence ont disparu comme le prouve le fait que nous avons été absents de la bataille du vaccin covid. Des institutions de la Vème république nous n’avons gardé que les inconvénients en votant pour des présidents incapables. Et avec l’UE nous avons perdu notre souveraineté.