A’harei Mot: les Hébreux se trouvaient à mi-chemin (vidéo)
La parashat A’harei Mot comporte 2 mitsvot positives et 26 mitsvot négatives.
Sortis depuis peu du pays d’Egypte et se rendant en Canaan, les Hébreux non seulement se trouvaient à mi-chemin, au sens propre du terme, entre deux pays différents, mais allaient aussi se sentir tiraillés entre deux modes de vie. Ils avaient certes peu profité de la civilisation égyptienne; ils en avaient été plutôt les esclaves.
Elle gardait cependant à leurs yeux un certain éclat, ne serait-ce que par le fait qu’elle leur fut jusqu’alors inaccessible. Ils pouvaient donc être tentés de vouloir l’adopter à leur tour maintenant qu’ils étaient libres.
D’un autre côté, ils partaient pour Canaan, un pays dont ils connaissaient bien peu de chose. Cette terre leur était promise par Dieu: ils allaient bientôt en devenir les maîtres après en avoir dépossédé les habitants.
En prenant possession des demeures cananéennes, de leurs édifices publics comme de leurs terres, ne seront-ils pas tentés d’hériter en même temps de leurs usages, de leurs lois, et pourquoi pas de leurs dieux?
Aussi, l’Éternel tient-il à les mettre en garde – pendant qu’ils se trouvent être entre l’Egypte et Canaan – contre cette double tentation. Le peuple d’Israël venait de recevoir au Sinaï sa propre constitution. II avait dorénavant ses lois distinctives, édictées par Dieu lui-même.
II se devait d’avoir sa manière propre de vivre, ne pas chercher à droite et à gauche – ni en Egypte ni en Canaan -des règles de vie qui ne pouvaient être qu’inférieures aux siennes.
Ce même genre de tentation existe pour tous ceux qui vivent parmi des non-juifs. II peut arriver que, par ignorance de sa propre valeur, on soit ébloui par la manière de vivre des autres; il se peut aussi que, plus simplement, on ne désire pas se faire remarquer en vivant différemment des autres.
Et, petit à petit, on en arrive ainsi à remplacer son propre patrimoine, ses propres lois, son mode de vie, toute son identité, par des lois empruntées, qui ne nous sont pas adaptées et qui nous font perdre notre personnalité.
C’est pourquoi l’Éternel ajoute – pour nous comme pour nos ancêtres – « Ce sont mes lois et mes statuts que vous devez observer: grâce à elles seules vous vivrez votre propre vie » (18, 10).
« Les pratiques du pays d’Egypte où vous avez demeuré, ne les imitez pas; n’agissez pas non plus selon les pratiques du pays de Canaan où je vous amène, et ne suivez pas leurs lois. » (Lévitique, 18, 3)
LE RABBIN JEAN SCHWARZ www.lamed.fr