Redoine Faïd : les mystères d’une incroyable cavale.

Perfectionniste et expert de la dissimulation, ce braqueur soupçonné d’assassinat a profité de complicités.Avec une déconcertante facilité, Redoine Faïd, pointure du grand banditisme, s’est esquivé samedi de la prison de Sequedin (Nord) dès que sa surveillance s’est relâchée.

Incarcéré à l’origine à Fleury-Mérogis, ce prisonnier classé «DPS», c’est-à-dire «détenu particulièrement surveillé», était en effet géré en permanence par une équipe de quatre surveillants qui suivait ses moindres faits et gestes.

«Depuis son transfert dans le Nord il y a environ six mois, son escorte personnelle avait été supprimée, confie un surveillant de la maison d’arrêt.

Comme tous les caïds d’envergure, il avait su se faire discret en étant poli et respectueux avec le personnel.

Avec un surveillant pour 120 détenus dans certaines coursives, personne n’a plus le temps de voir avec qui nos pensionnaires discutent et ce qu’ils mijotent, Redoine comme les autres…»

Grâce à de solides complicités, peut-être au sein même de la prison où se mêlent gardiens, livreurs, associatifs ou encore des employés du privé en charge de la cantine ou du linge, le braqueur de haut vol a pu se procurer derrière les barreaux un pistolet automatique de calibre 9 mm et assez d’explosifs pour faire sauter avec méthode les parois de la prison.

«Acte de guerre»

Menée comme un véritable «acte de guerre» selon les syndicats de gardiens, l’opération a été orchestrée en trente minutes avec la précision d’un horloger suisse.

Vers 8 h 30, Redoine Faïd, bonnet vissé sur le crâne et porteur d’un sac à dos, sort de sa cellule et se dirige vers la zone des parloirs.

Là, il dégaine soudain son arme de poing et tire une balle en l’air.

Puis, il tient en respect quatre surveillants, médusés.

Sans hésiter, le voyou entraîne ses otages sur un circuit manifestement balisé avec une stupéfiante minutie.

L’alerte est donnée mais cinq portes blindées sont détruites les unes après les autres.

«On a bien essayé de ralentir la progression, grimace un gardien, mais il était trop risqué de tenter quoi que ce soit quand des collègues sont retenus par un type qui travaille à l’explosif.»

Après avoir revêtu une tenue de gardien pour sortir de l’enceinte, Redoine Faïd abandonne trois de ses otages et s’engouffre avec le dernier à l’arrière d’une Peugeot 406 noire, stationnée non loin sur la RN41 et dans lequel l’attend un complice.

Cette voiture «relais» est incendiée sur l’A25 à hauteur de Ronchin, où, après avoir relâché le dernier gardien, il grimpe à bord d’un second véhicule, semble-t-il de couleur blanche qui reste introuvable.

En dépit de l’emploi d’un hélicoptère et de la mobilisation d’une centaine de policiers et de gendarmes lancés à ses trousses.

Faïd redevient, pour la seconde fois en deux ans, l’homme le plus recherché de France.

Soupçonné d’être à l’origine d’un projet d’attaque à main armée ayant coûté la vie à la policière municipale Aurélie Fouquet, 26 ans, en mai 2010 à Villiers-sur-Marne, il avait été arrêté en juin 2011 près de Lille.

Soucieux de «ne négliger aucune piste», les hommes de la PJ de Lille ont placé en garde à vue dimanche le frère de Redoine Faïd, mesure qui a toutefois été levée dans la soirée.

Visiteur régulier, l’homme était présent samedi matin au parloir sans avoir eu un contact avec son frère.

Visé par un mandat d’arrêt européen et une demande d’arrestation émise par Interpol, le braqueur, surnommé le «Doc» et considéré comme «intelligent et dangereux», est passé maître dans l’art de la dissimulation.

Une de ses précédentes cavales avait amené ce rejeton des cités de Creil jusqu’en Israël, où il s’était fondu dans le décor, allant jusqu’à porter la kippa.

Étoile montante du banditisme, puis «repenti» médiatique, Redoine Faïd, sorti de prison en 2009, avait écrit un livre de témoignage, intitulé «Braqueur, des cités au grand banditisme.»

Il y racontait qu’il avait braqué une banque comme dans Reservoir Dogs et des fourgons blindés en mettant des masques de hockey, à l’image de Robert De Niro dans Heat.

Christiane Taubira critiquée par les surveillants

L’évasion de Redoine Faïd à coups d’explosif et la prise en otages de quatre surveillants ont suscité la colère des syndicats de la pénitentiaire.

Déjà très remontés, certains réclament la démission de la garde des Sceaux, Christiane Taubira.

Apportant un «soutien indéfectible aux collègues choqués», FO-pénitentiaire «dénonce avec vigueur la politique de la direction de l’Administration pénitentiaire et du ministère de la Justice, qui occulte délibérément le volet sécuritaire de notre profession, abandonnant ainsi les personnels à la vindicte d’une population pénale toujours plus radicale dans la violence».

Christiane Taubira, interrogée sur l’absence de fouilles systématiques au parloir, réfute toute «faille» administrative.

Loin d’être un établissement dépotoir, la maison d’arrêt de Sequedin a été livrée en 2005.

Mais 800 détenus viennent s’y entasser, pour 630 places disponibles.

«Face à la surpopulation, nous demandons des scanners corporels qui nous sont refusés pour des raisons de coût, déplore Emmanuel Gauthrin, secrétaire général de FO.

Mme Taubira, qui devrait savoir que la sécurité a un prix, est pro-détenus: lors de sa conférence de consensus, elle a même proposé de créer des groupes de parole de prisonniers sans imaginer que ces pseudo-syndicats seront emmenés par les caïds qui tiennent déjà les bâtiments.»

Christophe Cornevin/ Le Figaro.fr Article original

Le braqueur du fourgon blindé avoue cinq ans après

«JE PRENDS mes responsabilités. Je vais vous dire toute la vérité. » Dans le box des accusés, crâne dégarni et chemise bleue, Rédoine Faid, 30 ans, a avoué hier lors du premier jour de son procès devant la cour d’assises de Bobigny avoir participé à l’attaque d’un fourgon blindé en juillet 1997 à Villepinte.

Durant l’instruction, il avait toujours nié les faits.

Egalement soupçonné de tentative de meurtre sur quatre policiers lors de cette attaque, Rédoine n’a pas reconnu avoir tiré en leur direction.

« Je n’ai jamais braqué mon revolver sur les policiers. Je n’en ai pas eu le temps », explique l’accusé qui refuse toujours de livrer les noms de ses cinq complices.

« Mon rôle consistait à ouvrir les coffres et les portières des deux Peugeot 405 destinées à notre fuite et à les orienter dans le bon sens. »

Tout commence peu avant 20 heures, ce 3 juillet 1997, lorsqu’une Renault Safrane percute le côté gauche d’un fourgon blindé de la société Ardial qui rentre au dépôt, allée des Eperviers.

Aussitôt, deux camionnettes se placent derrière le fourgon pour l’empêcher de s’enfuir en marche arrière.

Les six malfaiteurs, armés jusqu’aux dents, encagoulés, vêtus de combinaisons noires et le visage dissimulé par un masque blanc de goal de hockey, entourent la tirelire roulante.

Ils menacent les occupants de faire sauter le fourgon avec une gélatine qui ressemble à de l’explosif.

Les trois convoyeurs obéissent : deux d’entre eux s’allongent par terre et sont ligotés tandis que le dernier est forcé d’ouvrir le coffre.

Un malfaiteur tire sur les policiers

Le tout n’a pas duré plus de cinq minutes mais les bandits sont surpris par une voiture de la brigade anticriminalité du commissariat de Villepinte, prévenue par radio.

« Le message indiquait que le braquage se déroulait au dépôt.

Nous avons été surpris par la scène qui avait lieu dans la rue », raconte le gardien William Rampont à la barre des témoins.

Dès que les policiers descendent de leur voiture banalisée, un malfaiteur ouvre le feu avec une Kalachnikov dans leur direction. Les fonctionnaires tentent de se mettre à couvert.

Le témoin riposte en tirant une seule balle.

A leur surprise, les policiers voient qu’un braqueur s’affaisse sur le côté gauche.

« L’un de mes compagnons m’avait tiré dans l’épaule. Je me suis tout de suite senti mal et je suis monté dans une voiture », raconte Rédoine.

Malgré l’intervention des policiers, les malfaiteurs réussissent à s’emparer de 412 213 ? (2,7 millions de francs) et prennent la fuite sur la route du vieux Tremblay.

Ils filent jusqu’à l’hôtel Mercure de Roissy où ils abandonnent les deux 405 au profit d’une camionnette.

Les enquêteurs suivant de nombreuses pistes ne retrouveront la trace de Rédoine qu’un an plus tard. Un informateur le désigne comme un des auteurs du braquage.

Déjà sous le coup d’un mandat d’arrêt, il est repéré par la brigade de répression du banditisme dans une agence de voyage du quartier de l’Opéra à Paris.

Il est arrêté alors qu’ il achetait des billets d’avion pour Israël.

Le verdict sera rendu jeudi soir.

Le Parisien Article original

« Intelligence au-dessus de la moyenne »

Après une « solide expérience de voleur », cet « ambitieux », originaire d’une cité de Creil (Oise) et auteur de son premier vol à main armée à l’âge de 18 ans, désirait « une ascension sociale dans le monde de la délinquance », confiait-il.

Par ailleurs Me Jean-Louis Pelletier, qui défend Redoine Faïd depuis « des années et des années », met en avant sa « fidélité ». « Faïd a une intelligence au-dessus de la moyenne », avait également déclaré le journaliste Frédéric Ploquin qui l’avait longuement interviewé.

Surnommé « l’écrivain » par des policiers, depuis l’écriture de son autobiographie, Redoine Faïd parle hébreu, héritage d’une première cavale en Israël.

Retrouvez l’article intégral/ RTL.fr Article original

TAGS : Redoine Faïd Prison France Taubira Laxisme Sequedin Evasion

Israel Criminalté Braquage

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joks

Il le sais ! lui même le dit dans sont livre on ne sort pas de cette autoroute , ce qui nous arrête c’est la prison ou la mort ! En cavale, a toute vitesse « ils » vont l’éliminer !

Maguid

Et , peut-être aussi, comme Mérah?

Loutchia

Les douaniers devront être très vigilants. Il semble « aimer » se rendre en Israël…..?!!!!!!!

marman68

Il faut que la france tue cette vermine, il faut tuer le poussin dans l’oeuf, faïd encore un étranger qui profite des bonnes grâce de la france; l’histoire de mettre une kippa pour pouvoir accusé les juifs, ca c’est bien une idée de musulman
Et si c’est une pointure du grand banditisme pourquoi ne l’a t-on pas expulsé ???
Mais le gouvernement à trop peur d’avoir à faire avec sos racisme. La voilà la vérité.
Et le gouvernement fera encore bla bla bla

Armand Maruani

D’accord avec Jankel . S’il est considéré comme dangereux et armé et qu’il continue à narguer la police il sera abattu comme l’a été Mesrine avant lui . En général dans ce genre de situation les ordres viennent  » d’en haut  » . Il n’y a plus de Zorro .

jankel

Ce type est un homme des Services Secrets.
Desquels, je n’en sais rien, mais trop intelligent pour n’être qu’un braqueur…. et organiser une telle évasion.
Je parie que s’il n’est pas déjà TRES loin….., il sera rattrapé et « abattu » pour qu’il ne parle pas.
Qui vivra verra.