Avec 0,1 % de croissance seulement au premier trimestre, l’économie française va mal. Tout comme celle de l’Europe. Et la situation risque d’empirer avec la rigueur généralisée…Comme on pouvait s’y attendre les nouvelles ne sont pas bonnes sur le front de l’activité économique au premier trimestre 2010 avec seulement 0,1 % de croissance (0,4 % en rythme annuel). S’engager dans ce contexte dans une politique d’austérité, risque de faire retomber l’économie française (et européenne) dans la récession. Aggravant du coup au final les déficits publics au lieu de les réduire…

Selon les premiers résultats communiqués par l’Insee, le PIB a quasiment stagné au premier trimestre 2010 avec une hausse du PIB de 0,1 % seulement contre 0,5 % au dernier trimestre 2009. Facteur particulièrement inquiétant, la demande intérieure a reculé de 0,1 %, alors que c’est elle qui jusque-là tirait la reprise. La consommation des ménages a stagné, en effet, tandis que les investissements, tant des ménages que des entreprises ont continué de baisser de façon sensible. Il faut dire que le pouvoir d’achat des ménages a commencé à reculer fin 2009, tandis que la rentabilité des entreprises continue de se dégrader… A noter en particulier un recul très violent, ( -1,2 % sur un seul trimestre, -4,8 % en rythme annuel) des investissements publics. Malgré tous les discours gouvernementaux sur la relance par l’investissement public, celui-ci baisse d’ailleurs déjà depuis le milieu de l’année 2009. C’est le résultat de la situation financière très tendue des collectivités locales (qui sont à l’origine des deux tiers de l’investissement public), aggravée par les réformes gouvernementales et notamment la suppression de la taxe professionnelle.

Même si tant l’Allemagne, que l’Italie, les Pays-Bas et le Royaume Uni font un peu mieux que la France, les nouvelles sont aussi mauvaises à l’échelle européenne avec une hausse du PIB de seulement 0,2 % au premier trimestre, dans la zone Euro comme dans l’ensemble de l’Union à 27. Alors qu’aux Etats-Unis la croissance a été de 0,8 %, quatre fois plus qu’en Europe, au premier trimestre. Comme après la crise de 2000-2001, la sortie de crise est plus difficile et plus lente en Europe qu’aux Etats-Unis, bien que la crise elle-même ait été déclenchée par des déséquilibres bien plus massifs aux Etats-Unis qu’en Europe… Cherchez l’erreur : il n’y a à cet état de fait pas d’autre explication que nos difficultés à nous coordonner et à adopter des politiques suffisamment actives face à la crise.

Et cela ne devrait pas s’améliorer à l’avenir puisque, suite à la crise grecque, on s’engage partout en Europe dans des politiques d’austérité renforcées. Et notamment en France bien que la dette française n’ait pas été particulièrement attaquée jusqu’ici. Compte tenu de la faiblesse de la reprise de l’économie européenne, ces politiques risquent fort de la faire retomber dans la récession. Et donc de se révéler au final contreproductives vis-à-vis de l’objectif affiché de réduction des déficits puisque, quand l’économie recule, les recettes chutent rapidement alors que les dépenses publiques tendent à augmenter. Mais apparemment les Européens, prisonniers de l’idéologie de la rigueur à tout prix et de la baisse des dépenses publiques, ont du mal à le comprendre…

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