Des réseaux israéliens agissent de conserve avec des contrebandiers égyptiens pour maintenir « en otages » des centaines de réfugiés africains dans le désert égyptien du Sinaï, et les soumettent à la torture, affirment mercredi des ONG israéliennes et internationales.
Dans un rapport, les organisations israéliennes Physicians for Human Rights (PHR) et Hotline for Migrant Workers ainsi que des ONG suédoises, américaines et italiennes appellent les autorités israéliennes et égyptiennes à prendre des mesures contre ces « camps de tortures ».

« Des centaines de réfugiés sont maintenus en captivité dans le Sinaï. (Ils) sont soumis à de mauvais traitements physiques, des tortures, des viols systématiques et des assassinats. L’objectif est de soutirer des dizaines de milliers de dollars de rançon en échange de leur libération », selon le rapport.

Le document précise avoir localisé cinq groupes d' »otages » détenus dans la péninsule du Sinaï, sur la base de témoignages de réfugiés toujours captifs et ceux qui ont pu passer en Israël.

L’association PHR précise avoir recueilli les témoignages de 562 réfugiés ayant demandé à être soignés après leur arrivée en Israël et les trois quarts ont dit avoir été victimes de « tortures de la part des passeurs qui les ont menacés avec des pistolets alors qu’ils étaient enchaînés ».

Selon le rapport, ces passeurs en Egypte collaborent souvent avec des complices israéliens qui collectent les rançons exigées auprès des parents des réfugiés « otages » et qui ont réussi à passer en Israël.

« Les ONG israéliennes ont remis une somme d’informations sur des individus suspectés de collaborer avec les responsables de cette traite humaine. Mais aucun de ces suspects n’a été interpellé par la police », déplore-t-il.

Les ONG exhortent l’Egypte, Israël et la communauté internationale à « intervenir rapidement pour libérer les otages, poursuivre les trafiquants et mettre fin aux camps de torture et aux réseaux de traite humaine ».

Il y a un an, l’Egypte avait annoncé l’ouverture d’une enquête après des informations selon lesquelles 250 immigrants érythréens étaient détenus « en otage » dans le Sinaï par des trafiquants. Le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés avait réclamé leur libération.

La frontière de 240 km entre l’Egypte et Israël est une zone de transit majeure importante pour les migrants, les demandeurs d’asile et les trafiquants de toute sorte (drogue, armes, argent, marchandises, etc.)

JERUSALEM, 30 nov 2011 (AFP)

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