Les Kurdes irakiens (KRG ou gouvernement régional kurde) lancent une vaste offensive pour reprendre Sinjar (Shingal, la ville et la région-martyre du peuple yézidi, abandonné à son sort en juillet-août 2014) aux mains de l’EI (officier).

Dans l’après-midi, toutes les échappatoires pour les djihadistes de Daesh sont verrouillées et leur destin semble scellé : « ils seront tous tués », affirme Zaim Ali, un commandant peshmerga

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Les forces kurdes (dites irakiennes, selon l’AFP), flanquées de la milice yézidie, ont lancé une vaste offensive jeudi contre le groupe Etat islamique (EI) pour reprendre la ville de Sinjar (Shingal au nord), située sur une voie d’approvisionnement stratégique des jihadistes, a annoncé un officier supérieur kurde.

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Aziz Waisi, le commandant des forces spéciales Zeravani a déclaré à Rudaw jeudi matin, que les forces  Peshmerga avancent rapidement sur la ville de Shingal.

Waisi affirme que les forces des peshmergas kurdes sont bien équipés et bénéficient de l’approvisionnement adéquat en armes et en munitions.

« L’attaque a commencé à 07H00 du matin, et les combattants peshmergas ont avancé sur plusieurs axes pour libérer le centre du district de Sinjar (Shingal) », a déclaré le général Ezzedine Saadoun à l’AFP.

Des colonnes de fumée se sont élevées dans le ciel après les bombardements des forces kurdes et des frappes aériennes de la coalition menée par les Etats-Unis contre les positions des jihadistes à Sinjar (Shingal), selon un journaliste de l’AFP.

A 10h 30, heure locale, les forces peshmergas sont entrées dans la ville et ont commencé une bataille acharnée, maison par maison.

Les forces peshmerga sécurisent le village de ‪‎Gabara‬ et contrôlent une large bande de l’autoroute 47 entre ‪‎Sinjar (Shingal)‬ et la ‪‎Syrie, reliant Tel Afar, Raqqa et Mossoul. Capturer cette route vitale va assécher les lignes d’approvisionnement entre les bastions de Daesh de Raqqa et Mossoul.

10:25 – Nofel Hamadi Akup, le gouverneur de la province de Mossoul, déclare jeudi que l’actuelle campagne lancée par les peshmergas pour libérer Shingal doit être considérée comme la première phase de la reconquête du bastion de la ville de Mossoul où des centaines de milliers de civils vivent en captivité.

A 10h 56, le village de Fazliya a été repris par les Peshmergas.

Vers 12h, les équipes de reporters de Rudaw sur le champ de bataille rapportent des combats de rues intensifs dans la partie ouest de la ville, où Daesh contre-attaque avec des voitures piégées, des obus de mortiers et des mitrailleuses lourdes.

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Unité SWAT des Peshmergas, aussi présente sur Shingal

Les hommes du génie des Peshmerga et leurs équipes de déminage travaillent en amont de l’avancée kurde afin de réduire les risques liés aux mines et autres engins explosifs improvisés disséminés par Daesh.

En début d’après-midi, les Peshmergas ont sécurisé une partie de l’autoroute vers l’ouest de la ville, coupant ainsi la route des extrémistes vers la Syrie.

L’annonce dit aussi que les forces kurdes ont pris la même autoroute à l’Est de la ville, réduisant l’accès de Daesh à la ville de Tal Afar détenue par Daesh.

Désormais encerclés, les combattants djihadistes ont recours à des voitures piégées contre l’avancée des Peshmergas.

« Cinq véhicules chargés d’engins explosifs improvisés ont été détruits : quatre par les frappes de la coalition internationale et l’autre par les forces des Peshmergas faisant usage de roquettes anti-char Milan (franco-allemandes). Les VCEEI (véhicules piégés) continuent d’être mobilisés contre nos forces dans une tentative desespérée de ralentir l’offensive », déclare le communiqué du GRK.

L’annonce affirme que le message radio d’un chef de Daesh a diffusé des instructions aux terroristes leur intimant de rester et de combattre dans Shingal et les avertissant que tout djihadiste qui s’enfuira est condamné à mort et se fera tuer.

 « Environ 100 djihadistes de Daesh ont été tués sur l’ensemble des fronts », selon ce communiqué.

Dans l’après-midi, les combattants kurdes avancent désormais de tous les côtés autour des défenseurs de Daesh, dos au mur.

« Les Peshmergas ont conquis la principale ligne d’approvisionnement de Daesh sur la route Baaj-Shingal et les djihadistes à l’intérieur de Shingal sont cernés de tous côtés, n’ayant plus aucune issue pour s’échapper », dit Ahmed, à partir du champ de bataille.

Le Commandant Peshmerga Zaim Ali a été bien plus sombre pour eux dans son évaluation de la situation : « Ils vont tous se faire tuer » a déclaré Ali à Rudaw.

A 18h, les Pesghmergas semblent avoir rempli 90% de leurs objectifs militaires.

18:45PM: Sihad Brazani, commandant des forces d’artillerie des Peshmergas, déclare que les combattants Kurdes ont repris Shingal à Daesh et félicite le peuple du Kurdistan pour cette libération.

Il met aussi en garde les Occidentaux, réticents à équiper convenablement les Kurdes : « Daesh a vaincu l’armée irakienne et celle-ci est bien mieux armée que nous. Après ce Daesh en viendra un autre et nous devons faire face »

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Sinjar (Shingal) est située sur une route stratégique reliant Mossoul (nord), le fief des jihadistes en Irak, avec la Syrie où l’EI contrôle également de vastes territoires.

Couper cet axe, qui permet à l’EI de faire circuler matériel et hommes entre les pays, constituerait ainsi un coup majeur porté aux jihadistes.

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Le conseil de sécurité de la région autonome du Kurdistan a indiqué que jusqu’à 7.500 combattants kurdes prendraient part à l’opération, destinée à reprendre Sinjar (Shingal) et « établir une zone tampon pour protéger (la ville) et ses habitants » des tirs d’artillerie.

D’après un journaliste de l’agence de presse kurde rudaw.net, les Peshmergas sont, en fait, près de 20.000 : “Au moins 20,000 combattants Peshmerga participent à l’opération de Shingal. Un chiffre plus prudent de centaines d’hommes supplémentaires des forces kurdes affluant des différentes routes menant à Shingal, est ensuite avancé par le même journaliste kurde, en supplément des 7.500 annoncés par les autorités…

Le commandant des Peshmerga a déclaré qu’aujourd’hui vient le jour décisif pour Shingal, » selon ce qu’a confié un chef Peshmerga à Harki, le journaliste de l’agence indépendante kurde sur le terrain.

Depuis mercredi soir, la coalition dirigée par les Etats-Unis a mené une série de frappes aériennes sur le centre de Shingal et les combattants peshmergas ont lancé différents assauts en employant de nombreuses armes lourdes », selon ce commandant.

L’EI s’est emparé de Sinjar (Shingal) en août 2014, se livrant à de multiples exactions contre la minorité religieuse yazidie qui y habitait. Des milliers de Yazidis avaient alors été coincés des semaines dans des conditions très difficiles dans les monts Sinjar, surplombant la ville. Ils avaient surtout été secourus par les combattants du PKK turc, ouvrant une brèche et un couloir sanitaire d’évacuation dans les lignes des djihadistes et permettant à de nombreux Yézidis et notamment, les femmes soumises à l’esclavage sexuel des fanatiques d’Allah, de s’échapper.

Washington avait donné la situation des Yazidis comme l’une des justifications pour lancer en août une campagne de raids aériens en Irak contre l’EI.

Au-delà de tout triomphalisme, cette campagne pourrait durer jusqu’au printemps 2016, du fait que l’hiver a déjà commencé dans ces régions et que la neige pourrait rapidement tomber, ralentissant les efforts kurdes pour venir à bout des poches de résistance de Daesh.

Avec AFP et rudaw.net/

Adaptation : Marc Brzustowski

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