Crédits photo : ERIC FEFERBERG/AFP

Emmanuel Macron a solennellement promis lundi à la tribune du Congrès, à Versailles, de répondre à « l’impatience » des Français par un « changement profond », symbolisé par une multitude de réformes institutionnelles comme la « réduction d’un tiers » du nombre de parlementaires ou l’introduction d’une « dose de proportionnelle ».

« Ce qui nous est demandé par le peuple, c’est de renouer avec l’esprit de conquête », a lancé le chef de l’Etat qui a choisi de devancer de 24 heures la déclaration de politique générale de son Premier ministre Edouard Philippe, une « nécessité », a-t-il répondu à ceux qui lui reprochaient une « dérive monarchique ».

Devant le congrès qui lui a réservé de timides et rares applaudissements, Emmanuel Macron a confirmé un certain nombre de promesses de campagne comme cette réduction du nombre de parlementaires qui s’étendra, a-t-il précisé, au-delà de l’Assemblée et du Sénat, au Conseil économique, social et environnemental (Cese).

Confirmée aussi, l’introduction d’une « dose de proportionnelle » qui doit, selon lui, permettre à « toutes les sensibilités » d’être représentées mais dont les modalités restent à préciser tout comme celles de la limitation « dans le temps » du nombre de mandats parlementaires.

Pour « renforcer » le Parlement, il s’agit également de « mettre un terme à la prolifération législative » et de soumettre les « textes importants » à une « évaluation », deux ans après leur mise en oeuvre.

Le chef de l’Etat entend mener ces réformes au pas de charge pour qu’elle soient « parachevées d’ici un an ». A cette fin, il compte les soumettre « au vote du Parlement » mais, a-t-il prévenu, « si cela est nécessaire, je recourrai au vote de nos concitoyens par voie de référendum ».

Autre annonce majeure: « la suppression de la Cour de Justice de la République », une « juridiction d’exception », selon lui. « Les ministres doivent devenir comptables des actes accomplis » dans l’exercice de leurs fonctions, a-t-il souligné, même s’il s’agit sur ce point aussi de « trouver la bonne organisation ».

Quant au Cese, que « le temps avait « figé », il doit être profondément réformé.

Peu disert sur la lutte contre le chômage qui a atteint « des niveaux insupportables », Emmanuel Macron a pris des accents libéraux pour estimer que l’État, en protégeant les plus faibles, ne devait pas les transformer « en mineurs incapables » ou « en assistés permanents ».

– « Faux procès » –

« Nous devons substituer à l’idée d’aide sociale, à la charité publique, aux dispositifs parcellaires, une vraie politique de l’inclusion de tous », a insisté le chef de l’Etat.

Dans son discours d’une heure et demie, Emmanuel Macron s’est élevé aussi contre les « nombreux (…) faux procès ».

« S’agit-il de libéraliser le code du travail? On nous dira qu’il s’agit de répondre aux diktats de Bruxelles. S’agit-il de réduire nos dépenses publiques pour éviter que nos enfants paient le prix de nos renoncements? S’agit-il sortir de l’état d’urgence? On nous dira qu’on brade nos libertés. Rien de tout cela n’est vrai », a-t-il assuré.

Dans un climat marqué par les affaires, il a appelé parallèlement les médias à « en finir avec cette recherche incessante du scandale ».

Cette adresse solennelle aux parlementaires des deux chambres et, à travers eux, aux Français, a vocation à devenir un rendez-vous annuel pour « rendre compte ».

Le visage grave, le chef de l’Etat avait parcouru auparavant, hiératique, la longue galerie menant à la salle du Congrès entre deux rangées de Gardes républicains, sabre au clair, dans le cadre fastueux du château de Versailles.

La séance a été ouverte ensuite par une minute de silence recueillie en mémoire de Simone Veil, décédée vendredi.

Première expression à large spectre d’un mandat entamé depuis un mois et demi, l’événement était attendu avec d’autant plus d’intérêt qu’Emmanuel Macron a fait de la parole rare l’une des marques de son quinquennat. Il a ainsi fait savoir qu’il ne se prêterait pas à la traditionnelle interview du 14 juillet.

Si les 577 députés et 348 sénateurs ont été conviés à Versailles où ils ont pris place par ordre alphabétique dans l’hémicycle, une cinquantaine de sièges sont rester vacants, à commencer par ceux des députés du groupe La France insoumise (LFI) et des parlementaires communistes qui ont décidé de boycotter l’événement.

Jean-Luc Mélenchon, le leader de LFI, a ironisé sur « l’interminable pluie de truismes » qui s’est abattue sur le Congrès.

En signe de protestation, les parlementaire communistes ont manifesté en début d’après-midi devant la mairie de Versailles, tandis que les « insoumis » sont appelés à se rassembler à 18H00 place de la République à Paris.

AFP

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires