Le second statut antijuif, qui complète et remplace le précédent, est daté du 2 juin 1941 et publié au J.O. le 14 juin 1941.

Il a été conçu par Joseph Barthélemy et Xavier Vallat, respectivement titulaires du ministère de la Justice et du commissariat général aux Questions juives.

Le 2 juin 1941, tout en ordonnant un recensement sur l’ensemble du territoire, l’État français promulgue un deuxième statut des Juifs, qui élargit les critères d’appartenance à la « race juive » et étend le champ des interdictions professionnelles.

Ainsi, la liste des métiers interdits aux Français de confession juive fut allongée aux professions libérales, aux métiers de l’industrie et du commerce. Par ailleurs, ce second statut autorisait les préfets à interner dorénavant les juifs français.

Les persécutions antijuives en France 1940-1944

Le 22 juin 1940, la France vaincue signe une convention d’armistice avec le régime nazi. Ses conditions sont sévères.

La France doit livrer tous les ressortissants allemands et autrichiens désignés par le gouvernement du Reich, internés dès septembre 1939.

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La législation antijuive mise en place entre 1940 et 1942 est le fait des Allemands pour la seule zone occupée alors que les « lois » de Vichy concernent l’ensemble du territoire.

En zone occupée, les autorités allemandes appliquent une législation antisémite, inspirée par les lois du Reich. 

L’ordonnance du 27 septembre 1940 énonce les critères d’appartenance à la religion juive et ordonne le recensement des personnes considérées comme telles. Il leur est interdit de quitter cette zone.

Le processus de spoliation des entreprises et commerces juifs s’engage également. Tout commerce, dont le propriétaire ou le détenteur est considéré juif, doit être désigné comme « entreprise juive » par une affiche spéciale rédigé en allemand et en français.

Le gouvernement de Vichy, avec à sa tête Pierre Laval, promulgue ainsi précocement une suite de lois et de décrets à leur encontre, applicable en zone occupée comme en zone dite « libre ».

Durant cette période, on comptera plus de 200 textes législatifs, qu’il s’agisse d’ordonnances allemandes, de décrets ou de lois. Deux statuts des juifs, rédigés à l’initiative, sous l’autorité et la signature de Philippe Pétain, ont en fait été adoptés dès la première année de « l’État français »

Le 22 juillet 1940, le gouvernement de Vichy promulgue un décret-loi portant sur la révision des naturalisations établies depuis 1927 : 15 000 personnes perdent la nationalité française, dont environ 8 000 Juifs, et deviennent apatrides. Dans le même temps, le décret Marchandeau réprimant l’antisémitisme dans la presse est abrogé.

De sa propre initiative, et sans pression nazie, l’État français adopte le 3 octobre une loi portant « statut des Juifs » et concernant les deux zones. « Est considéré comme Juif, toute personne issue de trois grands-parents de race juive ou de deux grands parents de la même race si son conjoint lui-même est Juif. »

Texte du statut des Juifs, dont les annotations sont de la main de Pétain 

Certains secteurs d’activité leur sont désormais interdits : la fonction publique, la presse et le cinéma notamment. Cette liste ne cessera de s’élargir décret après décret.

Le 4 octobre, c’est la loi sur « les ressortissants étrangers de race juive ». Ils sont 40 000 à être internés dans « des camps spéciaux » (Gurs, Rivesaltes, etc.) où règnent la faim, le froid et les maladies.

Les Juifs d’Algérie, sont privés de la nationalité française, acquise depuis le décret Crémieux en 1871 : le 7 octobre 1940, ils deviennent des « indigènes des départements de l’Algérie ».

Le premier statut des juifs marque sans conteste le point de départ d’un antisémitisme d’État. En France, alors que rien ne distinguait les juifs des non-juifs, ce statut remet en effet en question, pour la première fois depuis 1791, la place des juifs au sein de la société.

Le second, qui complète et remplace le précédent, est daté du 2 juin 1941 et publié au J.O. le 14 juin 1941. Il a été conçu par Joseph Barthélemy et Xavier Vallat, respectivement titulaires du ministère de la Justice et du commissariat général aux Questions juives.

Le 2 juin 1941, tout en ordonnant un recensement sur l’ensemble du territoire, l’État français promulgue un deuxième statut des Juifs, qui élargit les critères d’appartenance à la « race juive » et étend le champ des interdictions professionnelles.

Ainsi, la liste des métiers interdits aux Français de confession juive fut allongée aux professions libérales, aux métiers de l’industrie et du commerce. Par ailleurs, ce second statut autorisait les préfets à interner dorénavant les juifs français.

Sur une demande allemande, une loi française est adoptée le 29 novembre 1941, créant l’Union générale des israélites de France (UGIF), chargée d’assurer la représentation des Juifs auprès des pouvoirs publics.

Les camps d’internement et les premières rafles

La loi du 4 octobre 1940 permet l’internement des « ressortissants étrangers de race juive » dans « des camps spéciaux », sur simple décision préfectorale.

40 000 Juifs étrangers sont ainsi internés dans des dizaines de camps, à Gurs (Pyrénées-Atlantiques) ou Rivesaltes (Pyrénées-Orientales) notamment. Le camp des Milles (Bouches-du-Rhône) devient, à l’automne 1940, un camp de transit pour les internés en instance d’émigration.

Ces camps avaient été créés pour la plupart sous le gouvernement Daladier, à l’automne 1939. Il s’agissait alors d’une mesure d’exception à l’égard de milliers d’étrangers jugés alors « indésirables » : réfugiés allemands ou autrichiens considérés comme ressortissants de puissances ennemies, républicains espagnols, combattants des Brigades internationales.

Conformément à la convention d’armistice, le IIIe Reich obtient le transfert des internés qu’il réclame. A l’inverse, le 23 octobre 1940, le Reich déporte par familles entières plus de 6 000 Juifs allemands de la Sarre, du Bade-Wurtemberg et du Palatinat vers la zone sud, que Vichy interne directement à Gurs.

À Paris, en liaison étroite avec l’administration française, les autorités allemandes procèdent aux premières arrestations. Le 14 mai 1941, 3 710 hommes sont convoqués dans des commissariats où ils sont arrêtés pour être transférés dans les camps de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande (Loiret). C’est la rafle dite du « billet vert » du nom du document envoyé par les autorités aux personnes visées par les arrestations.

Le 20 août suivant, plus de 4 000 autres sont conduits à la cité de la Muette, à Drancy, camp d’internement ouvert à cette occasion. Ce sont surtout des Juifs étrangers bien qu’il y ait aussi parmi eux des Français. Le 12 décembre, 743 hommes, des notables essentiellement, sont arrêtés et enfermés au camp de Compiègne-Royallieu (Oise). Ce camp sera par la suite le lieu de rassemblement et de transit des déportés politiques, celui de Drancy le devenant pour les Juifs.

Ces lieux d’internement se multiplient sous Vichy qui les placent au cœur de sa politique d’exclusion. Les conditions d’existence se révèlent difficiles (épidémies, cachexie…) ; il règne dans ces camps insalubres une mortalité conséquente. Environ 3 000 Juifs, en particulier des personnes âgées et des enfants en bas âge, y meurent entre 1939 et 1944.

Pour venir en aide à la population internée, des œuvres caritatives non juives (la CIMADE, le YMCA, les Quakers, etc.) et juives (l’OSE, la HICEM…) créent des structures d’assistance sur le plan alimentaire, sanitaire, culturel et juridique.

Le vol des biens juifs

Comme dans tous les pays qu’elle occupe, l’Allemagne procède à l’« aryanisation » des biens des Juifs de France, tant pour réduire à néant leur « influence économique » que pour piller un pays vaincu.

Face à la concurrence que lui livrent les Allemands dans le domaine des spoliations, le gouvernement de Vichy décide de garder la haute main sur l’aryanisation pour des raisons politiques et économiques. Il s’efforce alors de noyer la législation allemande dans une législation française encore plus rigoureuse.

Les Juifs sont dépossédés de tous leurs biens mobiliers et immobiliers, entreprises, comptes en banque, ces pertes les fragilisant grandement.

Il s’agit pour Vichy de transférer les biens appartenant aux Juifs directement dans les caisses de l’Etat. L’« aryanisation », orchestrée par le CGQJ, est rendue possible par la mobilisation de milliers de fonctionnaires et par l’opportunisme de nombreux Français intéressés par l’acquisition de biens à bas prix et par la rémunération qui accompagne la fonction d’administrateur provisoire dont le rôle est de liquider ou de vendre les entreprises.

Parallèlement au « vol légal » orchestré par Vichy, les Allemands – et plus précisément l’Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg (ERR) – pillent les œuvres d’art appartenant à des collectionneurs et des galeristes juifs.

Les fonds de plusieurs bibliothèques d’institutions juives (l’Alliance israélite universelle, l’école rabbinique ou la Fédération des sociétés juives de France) sont également pillés. Autre forme du vol : le pillage systématique par les Allemands, hors de tout contrôle de Vichy, des appartements des Juifs internés ou ayant quitté la zone occupée.

Bilan des pertes juives 

76000 Juifs dont plus de 11000 enfants sont déportés par les nazis avec l’aide du gouvernement de Vichy et arrachés à la vie. 25% de la population juive en France est victime de la Shoah.

Adaptation par Jforum

Principales sources: www.enseigner-histoire-shoah.org

                                www.universalis.fr

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Cohen

Et, par un coup de baguette magique, à la libération on ne comptait Je des résistants !
Le mythe à RÉSISTÉ 75 ans, aujourd’hui on redécouvre la réalité.
Combien de juifs ont cru à la « repentance » française, à la reconnaissance de la participation de la France au génocide des juifs, exprimée s par chirec, avant qu’il poignardé Israël dans le dos…
Chassez le naturel, il revient au galop !