View of the Uruguayan seaside resort of Punta del Este, 135 km east of Montevideo, taken on January 13, 2014. - The Uruguay government will make the requirements for obtaining fiscal residency more flexible as of July 1, 2020 as a measure to attract more capital and investment into the country. (Photo by Mariana SUAREZ / AFP) (Photo by MARIANA SUAREZ/AFP via Getty Images)

La population juive d’une station balnéaire uruguayenne a doublé depuis la pandémie

Punta del Este, destination prisée par la jet set internationale et des Juifs sud-américains, a vu son nombre de familles juives y vivant à l’année passer de 300 à 600 depuis 2020

PUNTA DEL ESTE, Uruguay (JTA) – La luxueuse station balnéaire de Punta del Este, en Uruguay, remplit de nombreuses conditions pour Sofia Grosz, une jeune Argentine de 18 ans : des plages magnifiques, une vie nocturne animée, un centre névralgique pour nombre de ses amis juifs de Buenos Aires.
« Venir ici, c’est presque une tradition dans notre famille », a déclaré Grosz, qui appartient au célèbre centre sportif et communautaire juif Hacoaj de son pays et qui a obtenu son diplôme dans une école secondaire juive l’année dernière.
Elle n’est pas la seule. Punta del Este est, chaque été (qui s’est terminé récemment dans l’hémisphère sud) depuis longtemps, un refuge pour des dizaines de milliers de Juifs, dont beaucoup d’Argentins.
Outre les attraits de la plage – Mark Zuckerberg, Ralph Lauren et Shakira y ont notamment passé leurs vacances – l’ambiance décontractée de la ville, sa beauté naturelle et son faible taux de criminalité sont, depuis des décennies, des arguments de vente pour les Juifs d’Amérique latine. Les promoteurs juifs, dont la présence remontrait à l’homme d’affaires argentin Mauricio Litman, qui a fondé le Cantegrill Country Club en 1950, ont également fortement contribué à la croissance démographique de la ville. Le Cantegrill est toujours là ; de nombreux Juifs y jouent au golf ou aux cartes, et de nos jours il y a un festival de films juifs et, entre autres, une pizzeria casher; la pizzeria a été ouverte en 2012 par Levi Shemto, neveu du célèbre rabbin homonyme basé à Washington, DC.
Mais pour de nombreuses familles juives, la ville située à environ deux heures à l’est de la capitale, Montevideo, est en train de passer du statut de station balnéaire à celui de résidence à l’année : sa population juive permanente a doublé, passant d’environ 300 familles à 600 depuis le début de la pandémie de COVID-19 en 2020.
Cette tendance n’est pas près de s’arrêter, a déclaré Fabian Schamis, directeur exécutif de la Comunidad Israelita de Punta del Este, ou CIPEMU, une organisation communautaire juive créée en 2005 et qui compte aujourd’hui plus de 1 500 membres à l’année qui participent à ses programmes culturels et à ses soirées « Shabbat sur la plage ». L’afflux de Juifs pendant l’été est estimé à environ 40 000 personnes.
Le premier restaurant entièrement casher de Punta del Este, en Uruguay, s’appelle Brooklyn. (Crédit: Juan Melamed/JTA)
La plupart des nouveaux résidents permanents viennent d’Argentine, où la pandémie a fait rage, et où un mélange d’inflation croissante, de dévaluation de la monnaie nationale et de taux d’imposition élevés avait contribué à une récession ces dernières années.
« Depuis 2020, nous recevons un afflux massif de personnes, presque 100 % en provenance d’Argentine », a déclaré Schamis à la Jewish Telegraphic Agency. « Nous parlons de résidents, pas de touristes. La pandémie a également accentué certaines insatisfactions que les Argentins avaient [dans leur propre pays] pour des raisons politiques, économiques, et d’insécurité entre autres ; ils ont choisi de s’installer ici, à Punta del Este, où nous leur proposons un paradis. »
L’augmentation des options en matière de scolarité n’est pas non plus négligeable selon les Juifs locaux. Il n’y a pas d’externat juif, mais la présence d’étudiants juifs influe sur la composition du reste des écoles de la ville, comme le International College (IC) Punta del Este – qui a ouvert en 2018 et est dirigé par Rolando Rozenblum, un membre actuel du conseil d’administration du CIPEMU et ancien président.

 

La CIPEMU de Punta del Este, en Uruguay, organise des événements de shabbat sur la plage. (Crédit: CIPEMU/ via JTA)
L’école internationale, de la maternelle à la terminale, comptait cette année plus de 600 étudiants originaires de 28 pays différents, dont les États-Unis. Selon Rozenblum, les Juifs représentent 10 % du corps étudiant. La CIPEMU a communiqué qu’elle ferait, cette année, une étude démographique pour obtenir des chiffres plus précis sur la communauté juive.
Rozenblum, homme d’affaires et leader de la communauté, est également impliqué dans une autre institution locale remarquable : la première Trump Tower en Amérique du Sud, qui, après près d’une décennie d’embûches, devrait ouvrir en août. Rozenblum a acheté un appartement dans la tour et aide ses promoteurs locaux à préparer son ouverture ; l’organisation Trump n’a fait que concéder une licence d’utilisation de son nom et n’est pas impliquée dans la logistique du projet.
La tour comprend 160 appartements dont le prix avoisine 5 000 dollars le mètre carré, et comprend un court de tennis intérieur conçu par le joueur juif argentin Martin Jaite, un ancien pro du top 10. Environ 60 % des acheteurs sont des Argentins, et le reste vient d’Uruguay, du Brésil, d’Europe et des États-Unis.
« Le nom de Trump est toujours une marque immobilière mondiale importante », a déclaré Rozenblum. « Il faut que les promoteurs commencent également à construire ce type de gratte-ciel conçu pour l’hiver, et pas seulement axé sur les commodités estivales. C’est la prochaine étape. »

 

Une vue du premier gratte-ciel portant le nom de Trump en Amérique du Sud, à Punta del Este. (Crédit: Avec l’aimable autorisation de la Trump Tower Punta del Este/ via JTA)
Les Argentins affluent depuis des années en Uruguay, dont le président centre-droit Luis Lacalle Pou, au pouvoir depuis mars 2020, dirige un gouvernement a l’économie plus libérale. L’Uruguay a offert aux nouveaux résidents un « congé fiscal » de 10 ans, et certains touristes ont simplement décidé de ne pas partir lorsque le COVID les a contraint à rester la première fois.
« Ce mouvement est logique et suit les tendances migratoires et d’investissement vers l’Uruguay, un pays que nous voyons d’un très bon œil pour les Juifs qui souhaitent s’y installer », a déclaré à la JTA Ariel Stofenmacher, recteur du Séminaire rabbinique d’Amérique latine, en décembre 2020, en annonçant l’expansion de l’institution en Uruguay.
Punta del Este compte désormais trois synagogues – deux sont orthodoxes séfarades et une est affiliée au mouvement hassidique Habad-Loubavitch. Pour illustrer la façon dont la ville réunit Juifs argentins, brésiliens et uruguayens, la grande famille bancaire brésilienne Safra a contribué à la construction d’une synagogue, qui, pendant l’été, est fréquenté principalement par des Argentins.
« Maintenant, je peux dire avec fierté que si vous venez d’une grande ville juive comme Buenos Aires pour vous installer dans cette petite ville balnéaire, vous pourrez maintenir votre flamme juive allumée », a déclaré Rozenblum.
Par JUAN MELAMED  fr.timesofisrael.com
Une vue de la plage de Punta del Este, en Uruguay. (Crédit: Mariana Suarez/AFP via Getty Images/ via JTA)

 

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