Le tout-puissant patron démissionnaire des services de renseignement turcs (MIT) Hakan Fidan a retrouvé lundi ses fonctions après avoir annoncé qu’il renonçait à se présenter aux élections législatives du 7 juin sous les couleurs du parti au pouvoir.
« M. Le Premier ministre a renommé (M. Fidan) au poste de sous-secrétaire d’État (directeur) au MIT », a annoncé le vice-Premier ministre Bülent Arinç à la presse à l’issue d’une réunion du Conseil des ministres.
« Il devrait reprendre ses fonctions rapidement », a ajouté le porte-parole du gouvernement islamo-conservateur.
M. Fidan avait annoncé début février sa démission de la tête des services secrets, qu’il occupait depuis 2010, pour briguer un mandat de député pour le compte du Parti de la justice et du développement (AKP), au pouvoir en Turquie depuis 2002.
Mais le président Recep Tayyip Erdogan avait désapprouvé publiquement, et à plusieurs reprises, la décision du patron du MIT, qu’il a lui-même présenté comme le « gardien de (ses) secrets ».
Dans un communiqué publié lundi, M. Fidan a finalement annoncé se ranger à l’avis du chef de l’État. « Il m’apparaît aujourd’hui nécessaire de retirer ma candidature (…) aux prochaines élections générales », a-t-il écrit.
Né en 1968 à Ankara, ce proche de M. Erdogan était notamment chargé des pourparlers de paix avec le chef des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatistes kurdes) et associé de près à la politique d’Ankara contre le régime du président Bachar el-Assad en Syrie, la bête noire d’Ankara. Sous son « règne », le MIT a vu ses pouvoirs largement renforcés.
De nombreuses personnalités politiques turques, dans la majorité comme l’opposition, le présentaient déjà comme le futur ministre des Affaires étrangères, voire comme le successeur d’Ahmet Davutoglu à la tête du gouvernement après les élections.
Les plus récentes enquêtes d’opinion publiées en Turquie tablent sur une nouvelle large victoire de l’AKP aux élections législatives du 7 juin prochain.
M. Erdogan souhaite y décrocher la majorité des deux tiers des sièges afin de pouvoir modifier la Constitution et renforcer ses pouvoirs de chef de l’État.
Source: lorientlejour.com
AFP 10/03/2015 à 02:01 |