Comment Donald Trump a pris en otage la Chambre des représentants
En retardant l’élection de Kevin McCarthy comme speaker de la Chambre des représentants, 20 élus sont parvenus à imposer l’agenda de Donald Trump. Affaibli, McCarthy devra présider sous la menace de ces lieutenants trumpistes. Mais l’ancien président doit constater qu’il est lâché par une grande majorité des républicains, qui ne supportent plus ses outrances.
Donald Trump est parvenu vendredi soir à prendre le contrôle de la nouvelle majorité républicaine à la Chambre. Sur les 20 élus républicains qui ont refusé dès mardi de voter en faveur de Kevin McCarthy , chef de la minorité républicaine dans la législature précédente, les trois quarts étaient en effet d’anciens adeptes du Tea Party devenus membres du Freedom Caucus, l’aile extrême droite du parti de Trump au Congrès.
Avec 10 % seulement des élus républicains, elle est parvenue, en 15 tours de scrutin, à imposer l’agenda de Trump à Kevin McCarthy : changement des règles pour pouvoir chasser le chef de la majorité par vote à la majorité simple sur demande d’un seul élu républicain ; rallongement de la procédure d’examen des textes avant de les soumettre au vote ; lâchage de la présidence de la Commission du budget à l’un des frondeurs, ce qui aura un impact sur le vote de la prochaine loi de finances et du montant du déficit fédéral autorisé ; promesse de faire voter la Chambre sur un texte de restriction de l’immigration et d’engager une réforme du cumul des mandats dans le temps.
Kevin McCarthy, nouveau speaker d’une Chambre des représentants en ébullition
Il a fallu quatre jours de débat, trois nuits de tractations et quinze tours de scrutin pour que l’élu californien devienne speaker. Une élection historique qui a donné plus de poids et de possibilité de chantage à la droite populiste.
Il y a deux ans jour pour jour, un coup d’Etat échouait de peu au cœur de la plus grande puissance du monde. Des milliers de partisans de Donald Trump (2017-2021) donnaient l’assaut contre le Capitole, au terme d’une campagne de mensonges et de pressions initiée par le président de l’époque. Vendredi 6 janvier, dans ce même bâtiment, les élus issus de ce mouvement MAGA (Make America Great Again), pourtant minoritaires au sein du Parti républicain, ont imposé leur loi et surtout leurs méthodes à la nouvelle majorité, dans la Chambre des représentants. Ils ont humilié Kevin McCarthy dans des proportions historiques, malgré sa désignation comme speaker au quinzième tour de scrutin, à minuit passé, après quatre jours de débat et trois nuits de tractations. Cette épreuve personnelle et collective a dessiné un parti émietté, fragilisé, mais surtout captif de l’ultradroite populiste.
Une scène a résumé le supplice auquel le vainqueur a été soumis. Il est 23 heures, vendredi soir. Matt Gaetz est assis, impassible, au fond de la Chambre des représentants. Autour de lui fument les ruines de son parti. Les caméras sont fixées sur cet élu de Floride. Des collègues républicains l’entourent, le pressent, l’interpellent. En ne lui offrant pas sa voix déterminante, Matt Gaetz, 40 ans, vient de faire échouer pour la quatorzième fois l’élection de Kevin McCarthy comme speaker. Un ultime coup de théâtre imprévu, alors que le candidat pensait enfin assouvir son obsession, à l’issue d’un chemin de braises ardentes.
Les minutes suivantes s’inscrivent déjà dans l’histoire parlementaire des Etats-Unis. Livide, Kevin McCarthy s’approche de Gaetz pour tenter de le raisonner. Plus tôt dans la journée, l’élu insolent de Floride l’a pourtant qualifié de « LeBron James [basketteur vedette] des levées de fonds pour intérêts particuliers », estimant que « l’altruisme ne consiste pas à se vendre pièce par pièce à la corporation des lobbys ». McCarthy s’éloigne, résigné. Un élu républicain est physiquement retenu par un de ses collègues, pour ne pas s’en prendre à Matt Gaetz. Faute d’alternative, une suspension de séance est décidée par vote jusqu’à lundi, promettant un week-end de déchirements. C’est alors qu’une nouvelle confusion se produit près de l’estrade du speaker.
Applaudissements soulagés
Les républicains, par dizaines, décident d’inverser leur vote, préférant se prononcer à nouveau sur la candidature de Kevin McCarthy. « Encore une fois ! », crie le candidat. D’ultimes tractations – une intervention téléphonique de Donald Trump auprès de plusieurs de ses proches dans l’hémicycle, selon la chaîne CNN – viennent de rétablir l’espoir d’une issue immédiate. Effectivement, lors de ce quinzième tour, cinq des derniers récalcitrants se contentent de se déclarer présents, sans voter pour un autre candidat.
Malgré l’épuisement, Kevin McCarthy peut exulter, sous les applaudissements soulagés de ses collègues, criant « USA ! USA ! » Avec 216 voix contre 212 au démocrate Hakeem Jeffries, il s’empare enfin du marteau du speaker, succédant à Nancy Pelosi. En ce moment précis, un sourire éclatant sur le visage, il reboutonne sa veste, pose le marteau, apprécie les salutations des siens, et lâche : « C’était facile, hein ? » Dans son premier discours au perchoir, le vainqueur a promis que la nouvelle Chambre se consacrerait à deux défis de long terme : « la dette et la montée en puissance du Parti communiste chinois ». Le nouveau speaker a aussi annoncé un premier vote, dès lundi matin, visant à supprimer le financement pour recruter de nouveaux agents du fisc. « Le travail difficile commence maintenant », a-t-il estimé.
« L’homme ne renonce pas », avait assuré Patrick McHenry (Caroline du Nord), l’un de ses soutiens. L’obstination de l’élu de Californie, âgé de 57 ans, a abouti. Mais à quel prix ? Celui de son humiliation répétée par ses propres collègues ? La victoire en adoucit l’amertume, sans doute. Mais le vrai prix réside dans les concessions acceptées par le candidat pour parvenir à ses fins et émietter suffisamment le bloc des vingt opposants, formé depuis mardi. De premières négociations stériles s’étaient tenues dès l’été 2022, puis les tractations s’étaient accélérées après les midterms décevantes début novembre. Ces élections ont donné plus de poids et de possibilité de chantage à la faction MAGA, au sein d’une majorité républicaine restreinte.
Accord négocié en secret
Le nouveau speaker sera le jouet fragile plutôt que le maître de ses troupes, comme le fut Nancy Pelosi, qui, ces deux dernières années, avait su maîtriser une majorité démocrate tout aussi étroite. « Le speaker est devenu bien trop puissant ces deux dernières générations », expliquait sur Fox News Andy Harris (Maryland), l’un des mutins ayant finalement porté sa voix en faveur de Kevin McCarthy. L’issue de la nuit n’est donc qu’un épisode dans les affrontements entre les clans républicains.
Il a fallu attendre le douzième tour de scrutin, vendredi à midi, pour que le candidat réussisse enfin à enclencher une dynamique positive sur son nom. Il enregistrait alors le ralliement de quatorze des frondeurs, dont Scott Perry, le chef du Freedom Caucus, qui regroupe la trentaine d’élus MAGA. Celui-ci avait jusqu’alors conduit la charge contre Kevin McCarthy. Dans un tweet, il justifiait son retournement par les concessions obtenues : « Le cadre pour un accord est en place. » Un accord négocié en secret, la nuit, dont personne ne connaissait les détails. Restaient encore sept irréductibles. Après un nouveau vote infructueux, une suspension de séance était décidée jusqu’à 22 heures. « Je pense que ce soir on aura les voix une bonne fois pour toutes », affirmait alors Kevin McCarthy dans les couloirs, avant que Matt Gaetz ne lui impose une ultime contrariété.
Jusqu’à vendredi matin, le spectacle offert par le Grand Old Party (GOP) depuis le 3 janvier ressemblait à une voiture patinant dans la neige épaisse. Kat Kammack (Floride), le sourire jaune, avait même cité le film Un jour sans fin, dans lequel l’acteur Bill Murray, journaliste météo, revivait encore et encore la même journée. Les discours se succédaient pour justifier la candidature de Kevin McCarthy, le présentant comme un réformateur dans l’âme, ce qu’il n’a jamais été. Les mutins avançaient un candidat alternatif, puis un autre, Matt Gaetz proposant même Donald Trump, pour lequel il fut le seul à voter jeudi. Unis, les démocrates jouaient du contraste avec l’autre camp et esquissaient, au fil des votes, un portrait extatique de leur chef de file, Hakeem Jeffries. D’un point de vue arithmétique, rien n’avait bougé, jusqu’à la suspension de séance jeudi soir. Un bloc inamovible de vingt élus continuait à bloquer l’élection de Kevin McCarthy.
Kevin McCarthy a quasiment tout cédé
En raison de cette paralysie, la fébrilité gagnait les rangs républicains. L’exaspération visait d’abord les mutins, jugés butés, avides de lumière et d’influence. Sur CNN, le républicain Don Bacon (Nebraska) qualifiait ses collègues de « terroristes politiques ». Il menaçait même de se tourner vers l’opposition démocrate, pour donner une structure plus bipartisane à la Chambre, assurant que des contacts préliminaires étaient en cours. Bluff et nerfs à vif, sous les commentaires acides de l’ensemble de la presse ainsi que des chaînes conservatrices.
Mais, en coulisses, l’agacement républicain s’orientait aussi contre Kevin McCarthy, en raison des concessions envisagées et alors que le candidat persistait à s’estimer seul candidat légitime à la fonction de speaker. Les tractations sont substantielles à la vie parlementaire. Mais Kevin McCarthy, lui, a quasiment tout cédé, au risque de saboter la fonction même à laquelle il postule et de la vider de son autorité, même si ses soutiens assurent du contraire. Dorénavant, un seul élu suffira pour imposer un vote de confiance sur la personne du speaker, une règle qui a longtemps existé dans le passé, mais qui prend une tout autre signification à l’ère MAGA. McCarthy espérait s’en tenir à une barre de cinq élus. Il aurait aussi accepté d’accorder à l’ultradroite des postes très prisés au sein de commissions, comme celle sur les règles de la Chambre. Ces distributions de faveurs se préciseront dans les jours prochains.
C’est par bribes que les médias ont recueilli des confidences sur le contenu de l’accord, conclu dans la nuit. Un texte de douze pages sur les règles de fonctionnement de la nouvelle Chambre, qui pourrait être soumis au vote en début de semaine, a été conclu par le groupe républicain. Les élus auraient davantage de latitude pour participer à la rédaction des projets et déposer des amendements. Un sujet s’est trouvé au cœur des discussions : le budget. Une collision frontale s’annonce donc entre le Sénat démocrate et la Chambre. Les négociations futures pour un relèvement du plafond de la dette seront électriques. Les républicains ont décidé d’exiger des coupes drastiques dans les dépenses publiques, imposant autant de baisses qu’il y aurait de hausses, pour obtenir un budget à l’équilibre sur une période de plusieurs années. La question des dépenses militaires promet d’autres crises de nerfs au sein du GOP.
Mesure symbolique
Parmi les mutins retournés par Kevin McCarthy, une figure a émergé, celle de Chip Roy (Texas), un ultraconservateur habile, désireux de réduire au maximum le périmètre et les dépenses de l’Etat fédéral. Cet élu aurait eu gain de cause sur sa revendication essentielle, la fin des volumineux paquets législatifs, mélangeant de nombreux sujets, comme celui adopté le 23 décembre, d’un montant de 1 700 milliards de dollars (environ 1 594 milliards d’euros). Chip Roy, comme les autres frondeurs, veut que des votes séparés soient organisés, avec une possibilité d’amender les textes. Lui-même s’oppose depuis le printemps aux aides successives accordées à l’Ukraine.
Autre mesure symbolique de la volonté républicaine de s’attaquer à un supposé Etat profond : la réintroduction de la possibilité de baisser le salaire d’un haut fonctionnaire, de le renvoyer ou même de mettre un terme à certains programmes fédéraux. En outre, placée sous l’égide de la commission judiciaire, une sous-commission serait mise en place pour enquêter sur l’« instrumentalisation » par les démocrates du ministère de la justice et de la police fédérale (FBI), en raison notamment des enquêtes visant Donald Trump et les émeutiers du 6 janvier. Une initiative ressemblant à un cadeau de Noël tardif pour l’ancien président, qui s’inscrira dans le cadre du harcèlement promis par les républicains à l’administration démocrate.
Vendredi, au cours d’une cérémonie émouvante à la Maison Blanche, Joe Biden a décoré des policiers qui s’étaient illustrés en défense du Capitole et des responsables ayant veillé au respect des élections de 2020. Le président américain a eu ces mots, qui continueront à être l’une de ses lignes de force jusqu’à l’élection présidentielle de 2024 : « L’Amérique est une terre de lois et non de chaos. Une nation de paix et non de violence. Nous ne sommes pas une terre de rois et de dictateurs, d’autocrates et d’extrémistes. » Ces propos relèvent plutôt du prêche et de l’espérance : l’Amérique est aussi devenue une terre de violence politique, qui compte un nombre croissant d’extrémistes. Certains portent des costumes-cravates et siègent au Capitole.
Encore une fois !
C’est honteux qu’un truc prétendu juif relaye la propagande antijuive, des déchets gochiottes américains !
Quoique cette fois, pas d’ambiguïté ! La merde s’étale à chaque mot écrit par l’immonde déjection !
Dans le genre article de propagande d’extrême gauche nihiliste et woke, cet article a remporté la médaille d’or à l’unanimité du jury !
Il correspond à tout ce qu’il ne faut pas faire et à tous les mensonges qu’il ne faut pas écrire quand on veut être un journaliste professionnel et objectif.
C est qui ce piètre smolar !!! IMMONDE!
Piotr Smolar ancien correspondant du Monde à Jérusalem et un anti israélien fanatique et bien sûr juif de surcroît.
Le prédécesseur de Mrafko.
Et on le retrouve sur jforum .
Un article ignoble comme son auteur.
Est ce que jforum est devenu fou ?